Une manifestation rassemblait entre 300 et 400 personnes mardi matin devant l'hôpital, où s'est également terminée une opération escargot des pompiers, a constaté une journaliste de l'AFP. Les accès au CHU de Guadeloupe étaient bloqués pour les véhicules, mais les piétons continuaient de circuler. "On verra à la fin du mois qui sera suspendu. Si on n'est pas payé, personne ne
le sera", a déclaré Gaby Clavier, délégué syndical de l'UTS UGTG au CHU, interrogé par l'AFP.
Selon la direction du CHU, 566 suspensions ont été prononcées, alors que le taux de conformité avec l'obligation vaccinale est de 87%. "Le gouvernement n'entend rien, et on continuera jusqu'à ce qu'on soit entendu", a déclaré Jocelyn, représentant du syndicat Force Ouvrière chez les pompiers. Si un service minimum est assuré via des assignations et des réquisitions, le représentant syndical assure qu'il "faut que ça ne fonctionne plus pour qu'on voit qu'il y a un problème".
Des échauffourées ont opposé lundi pompiers grévistes et gendarmes, lesquels ont chargé avant d'être visés par des jets de lances à eau manipulées par des pompiers. Deux pompiers ont été blessés, selon un représentant syndical FO du corps de métier, ainsi que deux gendarmes, a appris l'AFP d'une source venant de la gendarmerie. D'autres incidents entre grévistes et forces de l'ordre ont donné lieu à deux mises en garde à vue pour "des faits de menaces réitérées sur agent de la force publique", a indiqué le parquet de Pointe-à-Pitre.
Maïté Hubert M'Toumo, secrétaire générale de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), syndicat très influent de l'île, a qualifié ces arrestations de "provocation".
Stations services débloquées
L'appel à la grève générale illimitée a été lancé par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes de Guadeloupe pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19. "La petite minorité qui essaye d'instrumentaliser cette situation augmente la pression et face à ça, il faut être très ferme", a prévenu mardi sur France Inter le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "On n'acceptera pas qu'on empêche des personnes d'aller se faire soigner à l'hôpital,
on n'acceptera pas qu'il y ait de la pression qui soit mise sur des personnes qui ont fait le choix ou qui vont faire le choix de se faire vacciner", a-t-il mis en garde.
Par ailleurs, les stations services mobilisées lundi en soutien à la grève ont été débloquées mardi matin. Elles défendaient également quelques points plus spécifiques de leur secteur d'activité, notamment la révision de leur convention collective et l'ouverture de négociations annuelles. "Notre convention a été fermée par le gouvernement, car nous n'avons pas de négociations
annuelles qui sont une condition pour le maintien de la convention collective", a expliqué à l'AFP Luc Rubens, secrétaire général du syndicat de la branche des produits pétroliers de l'UGTG, qui a reçu une proposition de rencontre fin novembre de la part de l'organisation patronale des gérants de stations services.
"Nous avons donc suspendu le blocage des stations, car nous connaissons les répercussions économiques que cela peut avoir sur la Guadeloupe, de telles actions. Nous restons néanmoins solidaires de la mobilisation contre l'obligation vaccinale, et avons demandé à nos militants et adhérents de rejoindre d'autres piquets de grève. Nous restons mobilisés contre la loi du 5 août", a encore annoncé Luc Rubens.