"On sent une légère baisse, de l'ordre de 10%" : face aux émeutes, les touristes boudent la Martinique

Une plage de Martinique (image d'illustration).
Les violences en marge du mouvement contre la vie chère découragent certains vacanciers. Compagnies aériennes et agences de voyages observent une diminution des réservations, mais espèrent un rapide retour à la normale.

La Martinique est généralement une destination prisée des Français pour les vacances de la Toussaint. Mais les violences qui ont secoué le territoire et l'incertitude quant à la suite du mouvement contre la vie chère freinent les touristes.

Lucie Jean-Toussaint est Martiniquaise mais vit en région parisienne. Malgré les émeutes, elle profite des vacances pour rendre visite à sa famille sur l’île. "Je ne m’en fiche pas, mais il faut absolument que j’aille voir ma famille, mon père est en Ehpad, il faut absolument que je le vois, explique-t-elle. C’est un peu dur, mais on n’a pas le choix."

Rose-Marie Farrugia est la PDG de Billets Discount, une agence de voyage du centre de la capitale. "On a toujours beaucoup de réservations pour la Toussaint pour la destination Martinique, relativise-t-elle. Néanmoins, on a senti un léger ralentissement qui, probablement, est lié aux évènements. On sent une légère baisse, je dirai de l’ordre de 10%."

Vers une nouvelle baisse de fréquentation ?

La baisse se fait aussi sentir du côté des compagnies aériennes. "Nous avons eu cinq jours de ventes fortement impactés sur la destination Fort-de-France du fait de la situation sur place", confirme Air Caraïbe. La compagnie espère que les clients ont simplement reporté leur achat, et non renoncé à la destination : "Le ralentissement des ventes a impacté tous les mois jusqu’à avril 2025. Nous sommes confiants de pouvoir récupérer ces réservations sur les mois prochains, à condition que la situation revienne à la normale rapidement."

En Martinique, 7 touristes sur 10 viennent de l’Hexagone. Alors que l’île n’a retrouvé sa fréquentation d’avant covid qu’en 2023, la crise actuelle fait craindre une nouvelle baisse pour 2024.