Opération "speed dating" pour les porteurs de projets ultramarins

Vingt-cinq porteurs de projets ultramarins se sont entretenus avec des ministres, responsables publics et privés durant environ une heure et demi.
Vingt-cinq porteurs de projets ultramarins étaient présents ce jeudi à l'Hôtel de Marigny à Paris, pour s'entretenir avec des ministres, des responsables publics et privés. Une rencontre sous forme de "speed dating", organisée pour aider les entrepreneurs à concrétiser leurs projets.
"Le rendez-vous est terminé ! On passe au suivant !" annonce la responsable de communication de l'Elysée. Sur les tables de l'Hôtel de Marigny, les rencontres se succèdent. Les ministres sont venus nombreux, de Jean-Michel Blanquer (Education nationale) à Stéphane Travert (Agriculture) en passant par Françoise Nyssen (Culture). Plusieurs responsables d'institutions publiques et privées (BPI France, Business France, Agence du numérique etc ...) sont également présents. Face à eux, des porteurs de projets venus de tous les Outre-mer présentent leurs initiatives, tentant de trouver des pistes de financement avec leurs interlocuteurs d'un jour.
 
 

L'esprit "startup"

Parmi les entrepreneurs, beaucoup portent des projets axés sur sur les nouvelles technologies. C'est notamment le cas de Kevin Besson. Ce Polynésien d'une trentaine d'années travaille depuis janvier dans la station F, le célèbre incubateur de startup parisien créé par Xavier Niel. Il a créé un prototype de ruche connectée pour faire face à la surmortalité des abeilles. 
Kevin Besson (photo de gauche) présente son projet à Mounir Mahjoubi (photo de droite)
Kevin Besson a discuté de son projet avec Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'Etat chargé du numérique. Le jeune entrepreneur a semble-t-il été convaincant : "Le secrétaire d'Etat m'a l'air emballé par le projet, c'est une bonne chose. Il m'a donné son contact afin que l'on convienne d'un prochain rendez-vous. Il m'a également dit qu'on allait travailler avec la French Tech pour trouver des sources de financement."

 

Respect de l'environnement

Si certains s'axent sur les nouvelles technologies, d'autres s'inscrivent davantage dans une optique de retour aux traditions et à la nature. Subama Mapou est Néo-calédonienne. Cette doctorante de 33 ans a élaboré un projet intitulé "Gardenia Cosmétiques". Le principe est simple : "On conçoit des produits cosmétiques issus de la biodiversité et des savoirs traditionnels de Nouvelle-Calédonie, avec un procédé d’éco-extraction innovant et respectueux de l’environnement."
Subama Mapou (photo de gauche) présente son projet (photo de droite)
 

Des projets d'intérêt général

Certains projets ne relèvent pas précisément de l'entreprenariat, mais davantage de l'intérêt général. Le Guyanais Anselme Brochet est coordinateur pour l'association Kwala Faya. Il est venu présenter un projet d'électrification autonome et participative des villages de l'intérieur guyanais. 

A la fin de sa rencontre avec les responsables publics, Anselme Brochet se veut à la fois satisfait et prudent. "Globalement, on a été écoutés. Après, il faudra voir sur le suivi des projets." tempère l'ultramarin. Le secrétaire d'Etat à la transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu lui a garanti qu'ils se reverraient fin juillet en Guyane, à l'occasion de sa visite sur le territoire.
Anselme Brochet


De son côté, la Réunionnaise Elvire Teza, ex-championne de gymnastique, souhaite renforcer la cellule d'accompagnement pour les sportifs ultramarins de haut niveau. "L'éloignement et l'isolement sont des freins à la formation dans l'hexagone." affirme-t'elle, avant de poursuivre : "Personnellement, je n'ai pas eu de problèmes pour partir me former là-bas, mais beaucoup de jeunes ne sont pas suffisamment accompagnés, alors que les Outre-mer sont un véritable vivier pour le sport français."
L'ex-gymnaste Elvire Teza (photo de gauche) en compagnie de la ministre des sports Laura Flessel (photo de droite)
L'ex-gymnaste a pu discuter avec la ministre des sports Laura Flessel, qui s'est montrée à l'écoute. "Même dans le cas où ça n'aboutirait pas, je suis heureuse d'avoir pu parler de mon projet directement avec une ministre. Faire passer des messages directement, c'est déjà une petite victoire."

 

"On est dans le concret"

Il reste désormais à savoir si ce "speed dating" permettra véritablement aux projets d'avancer, ou s'il ne s'agit que d'une opération de communication. Interrogé sur le sens de cette démarche, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a affirmé que cette rencontre aurait des effets "concrets".

Retrouvez-ci dessous le dossier de presse de l'évènement, dans lequel figurent tous les projets retenus pour cette rencontre :