Opération Wuambushu : des manifestants réclament la reprise des expulsions par bateau

1800 gendarmes et policiers sont mobilisés à Mayotte, dans le cadre de l’opération "Wuambushu".
Alors que les liaisons Mayotte-Anjouan sont suspendues depuis le 27 avril, le sous-préfet en charge de la question migratoire a indiqué ne pas avoir "d'éléments sur la reprise des rotations".

À Mayotte, une trentaine de membres des collectifs de soutien à l'opération Wuambushu, des femmes en grande majorité, ont manifesté mercredi sur le port de Dzaoudzi pour demander la reprise des expulsions de Comoriens sans papiers par bateau, a constaté l'AFP.

La compagnie maritime de transport de passagers SGTM, qui opère la liaison Mayotte-Anjouan avec le navire Maria Galanta, avait annoncé le 27 avril que les liaisons étaient suspendues "jusqu'à nouvel ordre", malgré la réouverture des ports de l'archipel des Comores, après une suspension de quelques jours.

Les autorités portuaires comoriennes avaient toutefois annoncé que seuls les passagers comoriens pourvus de leur carte d'identité nationale seraient autorisés à débarquer.
"Il est hors de question que le bateau quitte le port (de Dzaoudzi) et ne ramène pas (aux Comores, NDLR) de personnes en situation irrégulière", a indiqué Safina Soula, porte-parole des collectifs de Mayotte, après avoir été reçue par le sous-préfet, avec deux autres porte-parole de ces collectifs.

Pas de reprise prévue

"Ce (mercredi) matin, vous avez décidé de venir face au quai de départ du bateau qui fait la liaison vers les Comores. Vous le savez, le patron de la société a décidé d'interrompre ses liaisons jusqu'à nouvel ordre, je n'ai pas d'éléments sur la reprise des rotations", a indiqué le sous-préfet chargé de la lutte contre l'immigration clandestine, Frédéric Sautron.

Nous avons intercepté cette nuit deux kwassa. Le passeur a été mis en garde à vue et va être présenté à la justice. Les passagers vont dans un premier temps être vus par un infirmier et un médecin et faire l'objet d'une mesure administrative pour être placés en centre de rétention en attendant leur renvoi aux Comores.

Frédéric Sautron, sous-préfet chargé de la lutte contre l'immigration clandestine.

"On a formulé le souhait que ces gens puissent repartir sans délai, et qu'il est hors de question qu'on aille encore les remettre au CRA (centre de rétention administrative), sachant qu'en face nous avons un gouvernement comorien qui refuse de reprendre ses ressortissants", a commenté Safina Soula.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a lancé une série d'opérations controversées, regroupées sous le nom de Wuambushu, visant notamment à déloger les migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus des Comores voisines, des bidonvilles insalubres de Mayotte. Quelque 1 800 policiers et gendarmes sont mobilisés pour cela à Mayotte.