La Polynésie est connue mondialement pour ses eaux limpides, ses hôtels luxueux, ses îles paradisiaques ou encore son industrie de la perle. Ce sont là les piliers de son économie. Mais c'est aussi en Polynésie que s'écrivit l'histoire controversée du nucléaire français...
Chef-lieu : Papeete
Statut : collectivité d’Outre-mer
Zone : Océan Pacifique
Papeete se trouve à un peu plus de 17.000 km de Paris, 9500 km de Tokyo, 6600 km de Los Angeles, et 4600 km de Nouméa
Langues : français, tahitien, marquisien, paumotu, et autres langues locales
Monnaie : franc Pacifique
Tahiti (îles du Vent) concentre la majorité des habitants, soit 207.000 personnes, essentiellement regroupées à Papeete et dans les communes avoisinantes (Faa’a, Pirae, Arue…). Les îles Sous-le-Vent constituent le deuxième foyer de peuplement du pays avec plus de 35.000 habitants, dont plus de 10.000 vivent à Bora Bora. Le reste de la population se répartit principalement entre les îles Marquises, Australes, et Tuamotu-Gambier.
A la fin du XVIIIe et au début du XIXe, la lignée des chefs Pomare règne sur Tahiti et les Tuamotu, avec l’aide des Britanniques. Les Français s’installent aux Gambier et aux Marquises dans les années 1830. S’engage alors une lutte d’influence entre Anglais et Français, ces derniers voulant s’implanter rapidement et durablement dans le Pacifique, alors que leurs rivaux sont déjà installés en Australie et en Nouvelle-Zélande. Finalement, en 1842, la France parvient à imposer à la reine Pomare IV un traité de protectorat sur Tahiti et ses îles, ainsi que sur les Tuamotu et les Australes. Les Etablissements français de l’Océanie (EFO) sont créés. En 1880, le successeur de la reine, Pomare V, acte l’annexion par la France de tous les territoires sous l’autorité de la couronne de Tahiti, contre une rente viagère et le maintien de ses symboles de royauté.
La deuxième moitié du XIXe est marquée par une importante immigration chinoise, qui vient travailler sur des plantations de coton à Tahiti. D’autres Chinois viendront s’installer comme commerçants et agriculteurs indépendants, et certains prendront au fil du temps la tête de grosses entreprises. Après les deux Guerres mondiales, ou des centaines de Polynésiens participent aux combats dans les bataillons du Pacifique, les EFO deviennent un territoire d’Outre-mer en 1946 (statut confirmé par référendum en 1958), et le droit de vote est accordé aux Polynésiens. Par ailleurs, la période de l’après-guerre est marquée par l’émergence d’un fort mouvement anticolonialiste autour de la figure de Pouvanaa a Oopa, le fondateur du Rassemblement démocratique des populations tahitiennes. Arrêté en octobre 1958 sous l’accusation d’avoir voulu incendier Papeete, il sera condamné à huit ans de réclusion criminelle pour « complicité de destruction d'édifices et détention d'armes et de munitions sans autorisation ». Il purgera la majeure partie de sa peine à Marseille et à Fresnes. En octobre 2018 cependant, la Cour de révision et de réexamen des condamnations pénales l’a réhabilité, plus de 40 ans après sa mort…
A partir de 1962, la Polynésie connaît un bouleversement sociétal avec l’installation du Centre d’expérimentations du Pacifique (CEP), chargé de procéder aux essais nucléaires français dans l’archipel, jusqu’alors réalisés en Algérie devenue indépendante. Des milliers de militaires et de techniciens, ainsi que leurs familles, venus de l’Hexagone, s’installent dans le territoire. En juillet 1966, la France procède à son premier essai sur l'atoll de Moruroa. Au total, 193 essais atmosphériques et souterrains seront effectués à Moruroa et à Fangataufa entre 1966 à 1996, avec des conséquences sanitaires et écologiques désastreuses pour les populations de tout l’archipel (voir le paragraphe société plus bas). En 1996, la Polynésie obtient un statut d’autonomie au sein de la République, avec des pouvoirs élargis, sauf concernant les missions de souveraineté.
♦ Vidéo : émeutes à Papeete contre la reprise des essais nucléaires décidée par Jacques Chirac (France 2, septembre 1995). « Pourquoi Chirac vient mettre la bombe ici ? Pourquoi pas en France ? », demande un manifestant.
Cinq archipels composent le territoire : l'archipel de la Société, avec les îles du Vent (Tahiti, Moorea, Tetiaroa, Maiao et Mehetia) et les îles Sous-le-Vent (Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora Bora et Maupiti) ; l'archipel des Tuamotu (Rangiroa, Fakarava, Makemo et Hao) ; l’archipel des Gambier, formé de cinq hautes îles et quelques îlots à l'intérieur d'une ceinture corallienne ; l’archipel des Marquises, avec quatorze îles dont seulement six sont occupées ; et l’archipel des Australes, avec cinq îles, Tubuai, Rurutu, Raivavae, Rimatara et Rapa. Les îles sont d’origine volcanique ou corallienne et recèlent une remarquable biodiversité.
L’économie polynésienne est basée sur le secteur tertiaire (ensemble des services), qui constituait 84 % de la valeur ajoutée en 2015 (source : Institut d’émission d’Outre-mer, rapport 2018). La part des services marchands est prépondérante, soit 48 % en incluant le commerce. Celle des services non marchands (administration, éducation, santé, action sociale) représente 35 %. Le secteur secondaire, qui regroupe la construction et l’industrie manufacturière, compte pour 10 %, tandis que le secteur primaire (agriculture, pêche) ne concentre que 4 % de la valeur ajoutée. Le taux de chômage reste élevé et touchait plus de 21% de la population fin 2017. Il frappe surtout les jeunes de moins de 30 ans qui forment plus de 50% des demandeurs d’emplois.
Selon une récente étude de l’IEOM (avril 2020), le secteur tertiaire polynésien a connu une embellie pendant les neuf premiers mois de l’année, avec une hausse globale de 4,5 %, grâce à l’hébergement-restauration (+10,1 %) ainsi que le commerce de détail (+3,8 %) et de gros (+4,9 %) notamment. Acteur majeur de l’économie, le tourisme a connu également une progression de 9,4% en 2019, avec 237.000 visiteurs, porté par le marché français (+22,5%) et américain (+17,4%).
Le secteur primaire a connu par contre des résultats contrastés. La perliculture, pourvoyeuse de nombreux emplois et première filière de production à l’exportation, subit depuis 2017 les contrecoups de la baisse du marché mondial. Le prix moyen de la perle au gramme se situe dorénavant en dessous de 500 FCFP, qui représente le seuil moyen de rentabilité pour les producteurs. Cependant, d’autres filières ont enregistré une croissance en valeur : la pêche, qui a permis de générer 1,8 milliard de FCFP (+20,2 %) et la vanille (0,8 milliard de F CFP, soit +15,7 %).
♦ Vidéo : mise en place du Conseil de la perliculture en Polynésie (septembre 2019)
Conseil économique, social et culturel (CESC). Organisme consultatif, le CESC est composé des représentants des groupements professionnels, des syndicats, des organismes et des associations qui concourent à la vie économique, sociale et culturelle locale.
La Polynésie est représentée au Parlement par trois députés et deux sénateurs. Elle fait partie des Pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) de l’Union européenne, ce qui lui permet de bénéficier de certains avantages commerciaux et de financements au titre de la coopération. Enfin, sur le plan régional, la collectivité est membre du Forum des îles du Pacifique et de la Communauté du Pacifique.
Autre personnalité emblématique, l’indépendantiste Oscar Temaru, fondateur du Front de libération de la Polynésie en 1977. Il fut plusieurs fois président du territoire, mais brièvement, dans un contexte d’instabilité politique exacerbé. Suite à une campagne intense menée en direction des Etats membres du Forum des îles du Pacifique, il parvient à faire inscrire la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser par les Nations unies, lors de son assemblée plénière en mai 2013.
Le dossier du nucléaire continue d’interpeller la société polynésienne, en particulier les questions de l’indemnisation des travailleurs exposés aux radiations et devenus malades de cancers, et de la dépollution de certains sols. Les demandes d’indemnisation sont examinées depuis 2010 par le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), autorité administrative indépendante ayant compétence pour décider d’attribuer ou non des indemnisations au titre de la loi. Il existe également une Commission nationale de suivi des conséquences des essais nucléaires, qui était menacée de suppression au début de l’année 2020.
>>> Plus d’infos ici sur cette problématique complexe
Dans l’actualité récente, la Polynésie n’a connu qu’une soixantaine de cas de coronavirus entre le mois de mars et début mai 2020, et aucun décès. Le 21 mai, le territoire entamait un déconfinement total. Cependant, l’interruption des vols internationaux jusqu’en juillet a porté un rude coup au tourisme. Selon le président du territoire, Edouard Fritch, 5000 emplois directs dans les hôtels et quelque 19.000 emplois indirects étaient menacés par la crise du Covid-19.
♦ Reportage : à Bora Bora, l’île vidée de ses touristes (mai 2020)
>>> Regardez les groupes et le palmarès du Heiva i Tahiti 2019
Côté sport, la course de pirogue en haute mer est incontestablement l’activité la plus populaire en Polynésie. Intitulée Hawaiki Nui Va’a (le va’a est le nom des embarcations traditionnelles à balancier), très physique et spectaculaire, c’est dorénavant une compétition internationale qui se tient depuis 1992. Le surf est aussi largement pratiqué dans l’archipel, et la Polynésie accueillera les épreuves de cette discipline aux Jeux Olympiques 2024. L’un des sportifs les plus connus de la Polynésie sur le plan international est sans nul doute le footballeur Pascal Vahirua, né à Tahiti en 1966. Il effectua la majeure partie de sa carrière à l’AJ Auxerre, avec qui il remporta la Coupe de France en 1994, et fut sélectionné 22 fois en équipe de France.
♦ Vidéo : images de la Hawaiki Nui Va'a 2019
Statut : collectivité d’Outre-mer
Zone : Océan Pacifique
Papeete se trouve à un peu plus de 17.000 km de Paris, 9500 km de Tokyo, 6600 km de Los Angeles, et 4600 km de Nouméa
Langues : français, tahitien, marquisien, paumotu, et autres langues locales
Monnaie : franc Pacifique
Population
Lors du dernier recensement effectué durant le deuxième semestre 2017, le nombre d’habitants de l’ensemble de la Polynésie française s’élevait à près de 276.000 personnes, soit 2,9 % de plus qu’au précédent décompte de 2012. Toutefois la croissance démographique a fortement diminué depuis le début des années 80. Elle est de 0,6% aujourd’hui, contre 2% dans les années 90. La population demeure majoritairement jeune : les moins de 20 ans représentaient 31% du total en 2017, les plus de 65 ans 8%. A noter qu’en moyenne 900 jeunes de 18 à 25 ans quittent la Polynésie chaque année pour se rendre dans l’Hexagone ou à l’étranger, notamment pour la poursuite de leurs études.Tahiti (îles du Vent) concentre la majorité des habitants, soit 207.000 personnes, essentiellement regroupées à Papeete et dans les communes avoisinantes (Faa’a, Pirae, Arue…). Les îles Sous-le-Vent constituent le deuxième foyer de peuplement du pays avec plus de 35.000 habitants, dont plus de 10.000 vivent à Bora Bora. Le reste de la population se répartit principalement entre les îles Marquises, Australes, et Tuamotu-Gambier.
Histoire en bref
Le peuplement de la Polynésie a débuté il y a environ deux mille ans avant JC, avec des communautés venant du sud-est asiatique (des études ethnolinguistiques ont notamment confirmé cette origine), qui s’établissent progressivement dans les îles du Pacifique. Les navigateurs européens découvrent pour leur part les archipels de Polynésie à partir du XVIe siècle. Les Portugais en 1521 (les Tuamotu), les Espagnols en 1595 (îles Marquises), les Hollandais en 1616 (Takaroa et Rangiroa, entre autres), les Anglais en 1767 (Tahiti), et enfin les Français en 1768 (également Tahiti).A la fin du XVIIIe et au début du XIXe, la lignée des chefs Pomare règne sur Tahiti et les Tuamotu, avec l’aide des Britanniques. Les Français s’installent aux Gambier et aux Marquises dans les années 1830. S’engage alors une lutte d’influence entre Anglais et Français, ces derniers voulant s’implanter rapidement et durablement dans le Pacifique, alors que leurs rivaux sont déjà installés en Australie et en Nouvelle-Zélande. Finalement, en 1842, la France parvient à imposer à la reine Pomare IV un traité de protectorat sur Tahiti et ses îles, ainsi que sur les Tuamotu et les Australes. Les Etablissements français de l’Océanie (EFO) sont créés. En 1880, le successeur de la reine, Pomare V, acte l’annexion par la France de tous les territoires sous l’autorité de la couronne de Tahiti, contre une rente viagère et le maintien de ses symboles de royauté.
La deuxième moitié du XIXe est marquée par une importante immigration chinoise, qui vient travailler sur des plantations de coton à Tahiti. D’autres Chinois viendront s’installer comme commerçants et agriculteurs indépendants, et certains prendront au fil du temps la tête de grosses entreprises. Après les deux Guerres mondiales, ou des centaines de Polynésiens participent aux combats dans les bataillons du Pacifique, les EFO deviennent un territoire d’Outre-mer en 1946 (statut confirmé par référendum en 1958), et le droit de vote est accordé aux Polynésiens. Par ailleurs, la période de l’après-guerre est marquée par l’émergence d’un fort mouvement anticolonialiste autour de la figure de Pouvanaa a Oopa, le fondateur du Rassemblement démocratique des populations tahitiennes. Arrêté en octobre 1958 sous l’accusation d’avoir voulu incendier Papeete, il sera condamné à huit ans de réclusion criminelle pour « complicité de destruction d'édifices et détention d'armes et de munitions sans autorisation ». Il purgera la majeure partie de sa peine à Marseille et à Fresnes. En octobre 2018 cependant, la Cour de révision et de réexamen des condamnations pénales l’a réhabilité, plus de 40 ans après sa mort…
A partir de 1962, la Polynésie connaît un bouleversement sociétal avec l’installation du Centre d’expérimentations du Pacifique (CEP), chargé de procéder aux essais nucléaires français dans l’archipel, jusqu’alors réalisés en Algérie devenue indépendante. Des milliers de militaires et de techniciens, ainsi que leurs familles, venus de l’Hexagone, s’installent dans le territoire. En juillet 1966, la France procède à son premier essai sur l'atoll de Moruroa. Au total, 193 essais atmosphériques et souterrains seront effectués à Moruroa et à Fangataufa entre 1966 à 1996, avec des conséquences sanitaires et écologiques désastreuses pour les populations de tout l’archipel (voir le paragraphe société plus bas). En 1996, la Polynésie obtient un statut d’autonomie au sein de la République, avec des pouvoirs élargis, sauf concernant les missions de souveraineté.
♦ Vidéo : émeutes à Papeete contre la reprise des essais nucléaires décidée par Jacques Chirac (France 2, septembre 1995). « Pourquoi Chirac vient mettre la bombe ici ? Pourquoi pas en France ? », demande un manifestant.
Géographie
Avec une zone maritime de 2,5 millions de km2, soit l’équivalent de la surface de l’Europe, et une zone économique exclusive de 5,5 millions de km2 en plein cœur du Pacifique sud, la Polynésie occupe une position géostratégique essentielle pour la France. Elle est constituée de 118 îles sur un ensemble de surfaces émergées de 4000 km2 environ. Chaud et humide, de type tropical et océanique, le climat de la Polynésie connaît cependant des variantes saisonnières et, vu l’immensité de la collectivité, des micro-climats selon les zones géographiques.Cinq archipels composent le territoire : l'archipel de la Société, avec les îles du Vent (Tahiti, Moorea, Tetiaroa, Maiao et Mehetia) et les îles Sous-le-Vent (Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora Bora et Maupiti) ; l'archipel des Tuamotu (Rangiroa, Fakarava, Makemo et Hao) ; l’archipel des Gambier, formé de cinq hautes îles et quelques îlots à l'intérieur d'une ceinture corallienne ; l’archipel des Marquises, avec quatorze îles dont seulement six sont occupées ; et l’archipel des Australes, avec cinq îles, Tubuai, Rurutu, Raivavae, Rimatara et Rapa. Les îles sont d’origine volcanique ou corallienne et recèlent une remarquable biodiversité.
Economie
Le Produit intérieur brut (PIB) de la Polynésie est l’un des plus élevé des autres îles de sa région. En 2017, il s’élevait à 601 milliards de francs Pacifique (un peu plus de 5 milliards d’euros), avec une croissance de 2,3%. Le territoire semble ainsi sortir progressivement de la longue crise économique qui l’a rudement affecté de 2007 à 2014. Toutefois, le PIB réel par habitant (environ 2 millions de FCFP) n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise, où il était supérieur. Ce chiffre représente d’ailleurs la moitié du PIB par habitant de l’Hexagone et reste largement inférieur à celui de la Nouvelle-Calédonie (environ 3,5 millions de FCFP).L’économie polynésienne est basée sur le secteur tertiaire (ensemble des services), qui constituait 84 % de la valeur ajoutée en 2015 (source : Institut d’émission d’Outre-mer, rapport 2018). La part des services marchands est prépondérante, soit 48 % en incluant le commerce. Celle des services non marchands (administration, éducation, santé, action sociale) représente 35 %. Le secteur secondaire, qui regroupe la construction et l’industrie manufacturière, compte pour 10 %, tandis que le secteur primaire (agriculture, pêche) ne concentre que 4 % de la valeur ajoutée. Le taux de chômage reste élevé et touchait plus de 21% de la population fin 2017. Il frappe surtout les jeunes de moins de 30 ans qui forment plus de 50% des demandeurs d’emplois.
Selon une récente étude de l’IEOM (avril 2020), le secteur tertiaire polynésien a connu une embellie pendant les neuf premiers mois de l’année, avec une hausse globale de 4,5 %, grâce à l’hébergement-restauration (+10,1 %) ainsi que le commerce de détail (+3,8 %) et de gros (+4,9 %) notamment. Acteur majeur de l’économie, le tourisme a connu également une progression de 9,4% en 2019, avec 237.000 visiteurs, porté par le marché français (+22,5%) et américain (+17,4%).
Le secteur primaire a connu par contre des résultats contrastés. La perliculture, pourvoyeuse de nombreux emplois et première filière de production à l’exportation, subit depuis 2017 les contrecoups de la baisse du marché mondial. Le prix moyen de la perle au gramme se situe dorénavant en dessous de 500 FCFP, qui représente le seuil moyen de rentabilité pour les producteurs. Cependant, d’autres filières ont enregistré une croissance en valeur : la pêche, qui a permis de générer 1,8 milliard de FCFP (+20,2 %) et la vanille (0,8 milliard de F CFP, soit +15,7 %).
♦ Vidéo : mise en place du Conseil de la perliculture en Polynésie (septembre 2019)
Politique et cadre institutionnel
Collectivité d’Outre-mer, la Polynésie bénéficie d’une large autonomie au sein de la République française. Le territoire a compétence en toute matière (économie, agriculture, éducation et recherche, santé, tourisme et travail, culture…), à l’exception des fonctions régaliennes assumées par l’Etat (défense, police, monnaie, droit civil etc.), représenté par un Haut-commissaire. La Polynésie est dirigée par un président, qui constitue son gouvernement (vice-président et ministres), ayant fonction d’exécutif. C’est l’Assemblée territoriale, composée de 57 membres élus pour 5 ans au suffrage universel direct, qui élit le président à bulletin secret. Elle vote également le budget et les comptes de la collectivité et contrôle l’action du gouvernement. Par ailleurs, le territoire dispose d’unConseil économique, social et culturel (CESC). Organisme consultatif, le CESC est composé des représentants des groupements professionnels, des syndicats, des organismes et des associations qui concourent à la vie économique, sociale et culturelle locale.
La Polynésie est représentée au Parlement par trois députés et deux sénateurs. Elle fait partie des Pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) de l’Union européenne, ce qui lui permet de bénéficier de certains avantages commerciaux et de financements au titre de la coopération. Enfin, sur le plan régional, la collectivité est membre du Forum des îles du Pacifique et de la Communauté du Pacifique.
Société
La Polynésie a été marquée par d’innombrables conflits politiques, connaissant de nombreux rebondissements, notamment judiciaires. Président du territoire durant de longues années, ancien secrétaire d’Etat de Jacques Chirac, ex-sénateur, Gaston Flosse a été jusqu’au milieu des années 2010 la figure dominante de la vie politique polynésienne. Gaulliste, favorable aux essais nucléaires à l’époque, il fut déchu de son mandat de président en 2014 après une condamnation définitive dans une affaire d'emplois fictifs, une affaire parmi tant d’autres qui ont terni sa carrière.Autre personnalité emblématique, l’indépendantiste Oscar Temaru, fondateur du Front de libération de la Polynésie en 1977. Il fut plusieurs fois président du territoire, mais brièvement, dans un contexte d’instabilité politique exacerbé. Suite à une campagne intense menée en direction des Etats membres du Forum des îles du Pacifique, il parvient à faire inscrire la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser par les Nations unies, lors de son assemblée plénière en mai 2013.
Le dossier du nucléaire continue d’interpeller la société polynésienne, en particulier les questions de l’indemnisation des travailleurs exposés aux radiations et devenus malades de cancers, et de la dépollution de certains sols. Les demandes d’indemnisation sont examinées depuis 2010 par le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), autorité administrative indépendante ayant compétence pour décider d’attribuer ou non des indemnisations au titre de la loi. Il existe également une Commission nationale de suivi des conséquences des essais nucléaires, qui était menacée de suppression au début de l’année 2020.
>>> Plus d’infos ici sur cette problématique complexe
Dans l’actualité récente, la Polynésie n’a connu qu’une soixantaine de cas de coronavirus entre le mois de mars et début mai 2020, et aucun décès. Le 21 mai, le territoire entamait un déconfinement total. Cependant, l’interruption des vols internationaux jusqu’en juillet a porté un rude coup au tourisme. Selon le président du territoire, Edouard Fritch, 5000 emplois directs dans les hôtels et quelque 19.000 emplois indirects étaient menacés par la crise du Covid-19.
♦ Reportage : à Bora Bora, l’île vidée de ses touristes (mai 2020)
Culture et sport
Patrimoine archéologique, artisanat, architecture, peinture, sculpture, danses, arts graphiques, littérature, musiques… la culture polynésienne recèle de formidables trésors hérités de son histoire et nés de créations contemporaines. Les énumérer tous demanderait plusieurs volumes ! Retenons néanmoins : sur le plan archéologique, les anciennes civilisations polynésiennes ont laissé de nombreuses traces (marae [temples], peintures rupestres, sculptures en bois et en pierre) dans l’archipel, bien qu’une grande partie ait été détruite par les missionnaires. Héritée des traditions, la danse est l’un des fondements culturels de la vie du territoire. Tous les mois de juillet, le Heiva enflamme la Polynésie, en particulier le Heiva i Tahiti, célèbre festival qui se déroule à Papeete. Autre manifestation importante de l’île, le Festival international du film documentaire océanien (Fifo), qui se tient chaque année à la Maison de la culture de Tahiti. Et l'on ne saurait clôre ce paragraphe sans mentionner que la Polynésie, reconnue pour la beauté de ses habitants, a été le berceau de plusieurs miss France.>>> Regardez les groupes et le palmarès du Heiva i Tahiti 2019
Côté sport, la course de pirogue en haute mer est incontestablement l’activité la plus populaire en Polynésie. Intitulée Hawaiki Nui Va’a (le va’a est le nom des embarcations traditionnelles à balancier), très physique et spectaculaire, c’est dorénavant une compétition internationale qui se tient depuis 1992. Le surf est aussi largement pratiqué dans l’archipel, et la Polynésie accueillera les épreuves de cette discipline aux Jeux Olympiques 2024. L’un des sportifs les plus connus de la Polynésie sur le plan international est sans nul doute le footballeur Pascal Vahirua, né à Tahiti en 1966. Il effectua la majeure partie de sa carrière à l’AJ Auxerre, avec qui il remporta la Coupe de France en 1994, et fut sélectionné 22 fois en équipe de France.
♦ Vidéo : images de la Hawaiki Nui Va'a 2019