L’histoire de Saint-Pierre et Miquelon est intimement liée à la pêche jusqu'en 1992. Aujourd'hui les services administratifs représentent la principale activité économique de l’archipel. Sur les plans culturel et sportif ce dernier est marqué par des influences française et canadienne.
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Chef-lieu : Saint-Pierre
Statut : collectivité d'Outre-mer
Zone : océan Atlantique
A l'est : Saint-Jean de Terre-Neuve (Canada)
A l'ouest : Sydney (Nouvelle-Ecosse, Canada)
Saint-Pierre et Miquelon fait partie des pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) de l’Union européenne
L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon se trouve à 4607 kilomètres de Paris
L’histoire de Saint-Pierre et Miquelon est intimement liée à la pêche. Celle-ci permet à l’archipel d’avoir une importante croissance économique lors de la seconde moitié du XIX. Mais au début du XXe siècle, c’est la désillusion : les droits de pêche sur les côtes de Terre-Neuve sont abolis, les chalutiers à vapeur sont introduits et plusieurs mauvaises saisons de pêche s’enchaînent. La prohibition permet de relancer l’économie locale dans les années 1920, jusqu’en 1933. Pendant cette période, l’archipel est une plaque tournante du trafic d’alcool vers les États-Unis.
♦ Décryptage : comment Saint-Pierre et Miquelon est devenu un eldorado pendant la prohibition (par Angélique Le Bouter)
Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la pêche à la morue permette à Saint-Pierre et Miquelon de connaître une grande expansion industrielle. Cette période durera jusqu’au 30 juin 1992, date à laquelle la zone économique exclusive (ZEE) de pêche de Saint-Pierre et Miquelon est réduite à 12.400 km2, avec un corridor de 200 miles de long sur 10,5 miles de large au sud de l’archipel, appelé la "French baguette". La ZEE est totalement enclavée dans les eaux canadiennes. La réduction de la ZEE et un moratoire de cinq ans sur la morue, avec des quotas assez faibles et donc difficilement exploitables pour les pêcheurs français, bouleverse l’économie de la pêche.
♦ Reportage : les populations d'oiseaux du Grand Colombier passées à la loupe
Les entreprises de moins de 10 salariés avec un chiffre d’affaire de moins de 2 millions d’euros représentent plus de 90% des entreprises de l’archipel. En décembre 2018, il y avait 639 entreprises à Saint-Pierre et Miquelon. Elles sont principalement actives dans les secteurs du service (26,1% du total), puis de l’immobilier et du commerce. L’artisanat représente un tiers des entreprises locales, et leur part a augmenté de 11,5% sur un an.
Au niveau national, l’archipel compte un sénateur et un député au Parlement. Même si les habitants possèdent un passeport français et européen, qu’ils votent aux élections européennes et que la monnaie utilisée est l’euro, Saint-Pierre et Miquelon ne fait pas partie de l’Union européenne. Son statut est celui d’un Pays et territoire d’Outre-mer (PTOM).
Côté musique, il y en a pour (presque) tous les goûts. Les habitants de l’archipel ne se lasseront jamais d’écouter “Rocher d’île” de Blague et Hale (vidéo ci-dessous) sur la place au 14 juillet, ou pendant le Dunefest à Langlade. Les Saint-Pierrais et Miquelonnais affectionnent beaucoup les artistes québécois, comme Jean Leloup, ou les Colocs. Pour revenir dans l’archipel, d’autres musiciens, comme Henri Lafitte, Dode, et maintenant Antoine Beaumont s’exportent peu à peu dans l’Hexagone.
Dans le monde sportif, l’archipel connaît autant les influences françaises que canadiennes : l’été, on joue au foot, et l’hiver, au hockey sur glace. C’est valable aussi pour regarder les matches à la télévision. En hockey, des joueurs comme Arnaud Briand, Jonathan Janil et Valentin Claireaux se sont distingués au niveau international. Pour les arts martiaux, il y a également de bons palmarès. En judo, Guy Lelorieux est récemment devenu champion du monde dans la catégorie vétérans (-90kg). En taekwondo, quatre Saint-Pierrais ont obtenu le titre de champion de France : Claire Guibert en 2001, 2002 et 2003, Steven Tancrey en 2002, Jonathan Apesteguy en 2006 et Bénédicte Siosse en 2018. Cette dernière a également obtenu la médaille d’or lors de la Coupe du monde des pays francophones en 2014 au Sénégal.
Statut : collectivité d'Outre-mer
Zone : océan Atlantique
A l'est : Saint-Jean de Terre-Neuve (Canada)
A l'ouest : Sydney (Nouvelle-Ecosse, Canada)
Saint-Pierre et Miquelon fait partie des pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) de l’Union européenne
L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon se trouve à 4607 kilomètres de Paris
Population
En 2016, la population de Saint-Pierre et Miquelon était estimée à 6008 personnes, dont 5412 à Saint-Pierre et 596 à Miquelon-Langlade (chiffres de l'Insee). Après une croissance démographique d’environ +0,7% par an de 1945 à 1999, la courbe s’est inversée et la population de l’archipel a diminué ensuite de 0,3% par an. Comme dans beaucoup de régions d'Outre-mer, la tendance est à une population vieillissante, une baisse de la natalité et une baisse de la tranche d’âge des 15-29 ans, liée à la nécessité de quitter l’archipel pour suivre des études supérieures, sans possibilité d’insertion professionnelle à leur retour. Aujourd’hui, la population est au même niveau qu’en 1981.Histoire en bref
Avant que Saint-Pierre et Miquelon soit accostée par le navigateur portugais José Alvarez Faguendes en octobre 1520, des traces des Béothuks, une population des premières nations d’Amérique du nord, ont été retrouvées sur l’archipel. En 1535, Jacques Cartier prend possession du territoire au nom de François 1er. Le nom Saint-Pierre et Miquelon apparaît vers 1597, lorsque les pêcheurs basques donnent le nom de Miquelon à l’île qu’ils fréquentent, alors que le nom Saint-Pierre a été donné à l’autre île en 1536. Ce n’est pas avant le XVIIe siècle, et la fondation de la ville de Saint-Pierre en 1604, qu’une véritable colonisation apparaît. Les pêcheurs normands, bretons, et basques utilisent les îles pour la chasse baleinière et la pêche à la morue. L’archipel sera ensuite disputé entre la France et la Grande-Bretagne pendant environ deux siècles, avant de devenir définitivement français en 1816.L’histoire de Saint-Pierre et Miquelon est intimement liée à la pêche. Celle-ci permet à l’archipel d’avoir une importante croissance économique lors de la seconde moitié du XIX. Mais au début du XXe siècle, c’est la désillusion : les droits de pêche sur les côtes de Terre-Neuve sont abolis, les chalutiers à vapeur sont introduits et plusieurs mauvaises saisons de pêche s’enchaînent. La prohibition permet de relancer l’économie locale dans les années 1920, jusqu’en 1933. Pendant cette période, l’archipel est une plaque tournante du trafic d’alcool vers les États-Unis.
♦ Décryptage : comment Saint-Pierre et Miquelon est devenu un eldorado pendant la prohibition (par Angélique Le Bouter)
Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la pêche à la morue permette à Saint-Pierre et Miquelon de connaître une grande expansion industrielle. Cette période durera jusqu’au 30 juin 1992, date à laquelle la zone économique exclusive (ZEE) de pêche de Saint-Pierre et Miquelon est réduite à 12.400 km2, avec un corridor de 200 miles de long sur 10,5 miles de large au sud de l’archipel, appelé la "French baguette". La ZEE est totalement enclavée dans les eaux canadiennes. La réduction de la ZEE et un moratoire de cinq ans sur la morue, avec des quotas assez faibles et donc difficilement exploitables pour les pêcheurs français, bouleverse l’économie de la pêche.
Géographie
L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon occupe une superficie de 242 km2, pour 120 km de côtes. Les surfaces des deux îles principales, Saint-Pierre et Miquelon-Langlade, font respectivement 25km2 et 216km2. Il y a très peu de relief sur l’archipel, avec un point culminant à 240 m de haut. Il s’agit du morne de la Grande Montagne, situé sur Miquelon. Plusieurs petites îles composent également l’archipel : l’Île aux Marins, l’Île aux Vainqueurs, l’île aux Pigeons, le Petit Colombier et le Grand Colombier. Cette dernière est l’île la plus riche en biodiversité : des centaines d’espèces d’oiseaux y vivent, comme par exemple les macareux, un oiseau au bec coloré emblématique de l’archipel.♦ Reportage : les populations d'oiseaux du Grand Colombier passées à la loupe
Économie
Le PIB par habitant de Saint-Pierre et Miquelon se situe au dessus de la moyenne de la France entière, à 39.778 euros par an en 2019, contre 34.292 l'anné précédente. Après le fort déclin de la pêche en 1992, les services administratifs sont devenus la principale activité économique de l’archipel. La consommation des ménages joue aussi beaucoup. Les administrations publiques, le commerce et les industries extractives, avec l’énergie, représentaient 62,3% de la valeur ajoutée de l’archipel en 2015. Le taux de chômage y est également bien plus bas que la moyenne nationale : 4,9% en 2018, contre 8,8% dans l’Hexagone la même année.Les entreprises de moins de 10 salariés avec un chiffre d’affaire de moins de 2 millions d’euros représentent plus de 90% des entreprises de l’archipel. En décembre 2018, il y avait 639 entreprises à Saint-Pierre et Miquelon. Elles sont principalement actives dans les secteurs du service (26,1% du total), puis de l’immobilier et du commerce. L’artisanat représente un tiers des entreprises locales, et leur part a augmenté de 11,5% sur un an.
Politique et cadre institutionnel
Depuis la loi constitutionnelle de mars 2003 relative à la réforme de l’organisation décentralisée de la République, Saint-Pierre et Miquelon a le statut de collectivité d’Outre-mer, qui est régi par l’article 74 de la Constitution. Si l’ensemble des lois et des règlements français sont applicables dans l’archipel, ils peuvent être adaptés localement. La collectivité de Saint-Pierre et Miquelon est régie par un Conseil territorial, et comporte deux communes : Saint-Pierre et Miquelon-Langlade. Le Conseil territorial est ce que l’on peut comparer au département dans l’Hexagone, à l’exception de certaines compétences, comme la construction, la police, les bibliothèques et les moyens de services incendies et de secours. Mais contrairement au département, le Conseil territorial gère les impôts, les douanes, l’urbanisme, et ses établissements publics.Au niveau national, l’archipel compte un sénateur et un député au Parlement. Même si les habitants possèdent un passeport français et européen, qu’ils votent aux élections européennes et que la monnaie utilisée est l’euro, Saint-Pierre et Miquelon ne fait pas partie de l’Union européenne. Son statut est celui d’un Pays et territoire d’Outre-mer (PTOM).
Société
La vie chère, l’insularité, l’exode des jeunes sont parmi les sujets de société les plus présents dans les esprits à Saint-Pierre et Miquelon. Les manifestations contre la réforme des retraites ont bien été suivies au début du mouvement, avant de baisser en intensité. Les revendications des Gilets jaunes ont trouvé un écho beaucoup plus tard dans l’archipel que dans l’Hexagone. Plus récemment, de nombreux Miquelonnais se sont mobilisés lors de la venue de la ministre des Outre-mer Annick Girardin sur l'île, pour exprimer leurs craintes face à la montée des eaux.Culture et sport
Très peu de personnalités connues des Français sont issues de l’archipel. En littérature, l’autrice Valentine Imhof commence à se faire une place. Après une biographie d’Henry Miller, elle a sorti deux romans : "Par les Rafales" et "Zippo", aux éditions du Rouergue. L’accueil a été très favorable dans l’Hexagone. Avant elle, Eugène Nicole a raconté son enfance dans "L’Oeuvre des mers", une saga autobiographique de cinq ouvrages où il raconte son enfance à Saint-Pierre et Miquelon, et la relation qu’il entretient avec son archipel natal tout au long de sa vie. En 2011, il a reçu le prix Joseph-Kessel pour cet ouvrage.Côté musique, il y en a pour (presque) tous les goûts. Les habitants de l’archipel ne se lasseront jamais d’écouter “Rocher d’île” de Blague et Hale (vidéo ci-dessous) sur la place au 14 juillet, ou pendant le Dunefest à Langlade. Les Saint-Pierrais et Miquelonnais affectionnent beaucoup les artistes québécois, comme Jean Leloup, ou les Colocs. Pour revenir dans l’archipel, d’autres musiciens, comme Henri Lafitte, Dode, et maintenant Antoine Beaumont s’exportent peu à peu dans l’Hexagone.
Dans le monde sportif, l’archipel connaît autant les influences françaises que canadiennes : l’été, on joue au foot, et l’hiver, au hockey sur glace. C’est valable aussi pour regarder les matches à la télévision. En hockey, des joueurs comme Arnaud Briand, Jonathan Janil et Valentin Claireaux se sont distingués au niveau international. Pour les arts martiaux, il y a également de bons palmarès. En judo, Guy Lelorieux est récemment devenu champion du monde dans la catégorie vétérans (-90kg). En taekwondo, quatre Saint-Pierrais ont obtenu le titre de champion de France : Claire Guibert en 2001, 2002 et 2003, Steven Tancrey en 2002, Jonathan Apesteguy en 2006 et Bénédicte Siosse en 2018. Cette dernière a également obtenu la médaille d’or lors de la Coupe du monde des pays francophones en 2014 au Sénégal.