La France a réaffirmé lundi son soutien aux Comores face à la pandémie de Covid-19 mais a convié l'archipel à faire plus pour lutter contre l'immigration clandestine vers le département français voisin de Mayotte.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a rappelé, lors d'un entretien avec son homologue Dhoihir Dhoulkamal, "le soutien et la mobilisation de la France pour apporter une aide matérielle afin d'aider les Comores à faire face à cette nouvelle vague épidémique".
Mais il a aussi "souligné l'importance de renforcer la gestion concertée entre la France et les Comores des flux de circulation de personnes et de poursuivre les efforts pour démanteler les réseaux de trafics d'êtres humains", a ajouté la porte-parole de la diplomatie française.
Depuis des années, des milliers de personnes, principalement des Comoriens, mais aussi des ressortissants de l'Afrique des Grands Lacs, quittent l'île d'Anjouan voisine pour rentrer clandestinement à Mayotte. Ces arrivées rencontrent une attitude de plus en plus hostile des Mahorais, qui considèrent qu'elles contribuent à surcharger les services publics du département, déjà en difficulté.
Situation sécuritaire difficile
Quatre parlementaires ainsi que le président du Conseil départemental de Mayotte ont ainsi décliné une invitation de Jean-Yves Le Drian à faire le point lundi sur les enjeux liés aux Comores avant l'entretien entre les deux ministres. "La situation sécuritaire liée à l'immigration clandestine à Mayotte empire (...). Ces arrivées sont même encouragées publiquement par la classe politique dirigeante de l'île autonome d'Anjouan", ont déploré les élus dans un courrier au ministre.
La France et l'Union des Comores ont signé en 2019 un accord-cadre dans lequel l'archipel s'est engagé à lutter contre les départs clandestins vers Mayotte, en contrepartie d'une aide française de 150 millions d'euros sur trois ans.
Les élus de Mayotte considèrent pour leur part "opportun, au regard de la dégradation sécuritaire", d'envoyer des bâtiments de la Marine nationale dans la zone, de "tirer un premier bilan" de l'accord et de "rétablir une forme d'autorité" face aux Comores.