Après un long suspens, la nouvelle est enfin tombée ! Ankraké a obtenu jeudi 7 juillet 2022 son accréditation d’ONG auprès de l’UNESCO, au terme trois jours d’assemblée générale de la Convention 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. C’est la deuxième association ultramarine à recevoir une telle accréditation, après Repriz (Centre des musiques et danses traditionnelles et populaires de Guadeloupe), accréditée en 2010. Parmi les expressions culturelles et artistiques qui font la renommée de La Réunion, il y a le maloya, musique traditionnelle de l'île, inscrit au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco en 2009. Comme le Gwoka - symbole de la Guadeloupe - cinq ans plus tard.
L'annonce de l'accrédition d'Ankraké a été faite au terme de la neuvième session de l’Assemblée générale des États parties à la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui se tenait cette semaine au siège de l’Unesco à Paris. Pendant trois jours, de mardi à jeudi,180 États ont discuté de la sauvegarde du patrimoine vivant dans le monde. Au total, 46 demandes d'accréditations ont également été examinées.
Coopérer avec les ONG de l'océan Indien et des Antilles-Caraïbes
Le président d’honneur de l’association Ankraké se dit satisfait. Mais pour Eric Alendroit, le travail ne fait que commencer : "On était heureux, joyeux, conscients des responsabilités puisque quand on est accrédité, on ne gagne pas un prix, on ne reçoit pas d’argent. En revanche, on a la responsabilité de continuer le travail, le travail d’une meilleure connaissance de nos patrimoines culturel vivants, patrimoine culturel immatériel."
A La Réunion, l’association Ankraké fait vivre et découvrir les traditions et savoir-faire ancestraux de l’île. Ses membres travaillent notamment auprès des jeunes pour assurer la transmission de la culture. Comme en mai, par exemple, avec la construction de Kaz en Paille dans le Sud de l’île.
L'accréditation en tant qu'ONG auprès de l'Unesco doit être renouvelée régulièrement. Il faut donc continuer de répondre aux conditions et aux critères de l'Unesco, précise Éric Alendroit. "C’est à la fois, une responsabilité mais c’est aussi une stimulation, un élan, toute une dynamique." Le président d'Ankraké entend se rapprocher des ONG de la zone océan Indien, mais aussi Antilles-Caraïbes avec qui il souhaite coopérer sur la base des valeurs partagées : "Nos patrimoines culturels immatériels ont très souvent les même racines, celles de l’esclavage colonial, celle de la résistance de nos ancêtres qui ont justement opposé la domination, la capacité créatrice et tous ces savoir-faire, toutes ces pratiques, les rituels, les chants, les danses, les médecines traditionnelles, les connaissances des plantes, cuisines, tous ces aspects de la vie, c’est dans ce rapport de force, rappelle Eric Alendroit. Au lieu de subir, les personnes ont réinventé, rechanté la vie. Et nous, nous sommes héritiers de toutes ces créations."