L’artiste guadeloupéen Romain Ganer nous a quittés vendredi soir à Paris, à l’âge de 66 ans. Il laisse derrière lui une œuvre considérable, des peintures, des dessins et de multiples installations ancrés dans l’art contemporain.
Cet homme fourmillait d’idées et d’images. Carnets de notes omniprésents autour de lui, Romain Ganer dessinait en permanence, du matin au soir. Il avait ses habitudes dans une brasserie du XIIIe arrondissement de Paris, pas très loin de son domicile. Il y avait « sa » table à l’extérieur, où il pouvait fumer tranquillement sa pipe, qui, tout comme ses précieux carnets, ne le quittait presque jamais. Il y passait de nombreuses heures l’après-midi, faisant parfois des esquisses des clients ou des passants de son œil aiguisé, ou écrivant des poèmes. Ses amis le retrouvaient là-bas, pour prendre un café et discuter de tout et de rien.
Il avait renoncé à son atelier de Créteil, où une bonne partie de son œuvre fut élaborée, à cause d’une santé flageolante et d’une difficulté croissante à se déplacer sans canne. Mais Romain Ganer n’était pas homme à se plaindre et il continuait de créer. Son appartement était devenu au fil du temps une véritable galerie d’art, pour le ravissement des visiteurs mais quelquefois au grand dam de ses proches.
Regardez ce reportage de Pierre Cissé réalisé en 2016
Né en février 1953 au Gosier en Guadeloupe, le peintre a grandi à Marie-Galante et à Pointe-à-Pitre. Arrivé dans l’Hexagone en 1971, il commence des études de droit à Paris qu’il abandonne pour faire les Beaux-Arts à Toulouse. « L’art c’était ma passion », nous disait-il dans un entretien en 2015. En quelque 45 ans de carrière, outre la France, Romain Ganer a exposé notamment en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Finlande, aux Etats-Unis, au Canada, au Japon et à Cuba. Ses créations ont été achetées lors d’expositions ou par des collectionneurs privés. La Skoto Gallery de New York exposait d’ailleurs récemment l’une de ses œuvres (ci-dessous).
Discret, modeste et effacé, sans doute trop, l’artiste n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait, du moins dans l’Hexagone. Et il en était très conscient. « Il y a une discrimination spécifique dans le milieu de l’art en France » déplorait-il dans l’interview qu’il nous avait accordée. « Les Noirs sont absents des galeries de l’Hexagone et des expositions d’art français à l’étranger, ce n’est pas le cas dans d’autres pays. Nous sommes victimes d’un principe rétrécissant, le panorama est malheureusement réduit à la couleur. »
Qu’importe maintenant. Son œuvre aux dimensions multiples, de peintre, de plasticien, d’illustrateur et de vidéaste restera inscrite dans la mémoire de tous ceux qui ont eu l’honneur de connaître cet homme intègre, sensible et généreux, dans son art comme dans sa vie. Va et repose en paix, Romain Ganer !
Il avait renoncé à son atelier de Créteil, où une bonne partie de son œuvre fut élaborée, à cause d’une santé flageolante et d’une difficulté croissante à se déplacer sans canne. Mais Romain Ganer n’était pas homme à se plaindre et il continuait de créer. Son appartement était devenu au fil du temps une véritable galerie d’art, pour le ravissement des visiteurs mais quelquefois au grand dam de ses proches.
Regardez ce reportage de Pierre Cissé réalisé en 2016
Né en février 1953 au Gosier en Guadeloupe, le peintre a grandi à Marie-Galante et à Pointe-à-Pitre. Arrivé dans l’Hexagone en 1971, il commence des études de droit à Paris qu’il abandonne pour faire les Beaux-Arts à Toulouse. « L’art c’était ma passion », nous disait-il dans un entretien en 2015. En quelque 45 ans de carrière, outre la France, Romain Ganer a exposé notamment en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Finlande, aux Etats-Unis, au Canada, au Japon et à Cuba. Ses créations ont été achetées lors d’expositions ou par des collectionneurs privés. La Skoto Gallery de New York exposait d’ailleurs récemment l’une de ses œuvres (ci-dessous).
Discret, modeste et effacé, sans doute trop, l’artiste n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait, du moins dans l’Hexagone. Et il en était très conscient. « Il y a une discrimination spécifique dans le milieu de l’art en France » déplorait-il dans l’interview qu’il nous avait accordée. « Les Noirs sont absents des galeries de l’Hexagone et des expositions d’art français à l’étranger, ce n’est pas le cas dans d’autres pays. Nous sommes victimes d’un principe rétrécissant, le panorama est malheureusement réduit à la couleur. »
Qu’importe maintenant. Son œuvre aux dimensions multiples, de peintre, de plasticien, d’illustrateur et de vidéaste restera inscrite dans la mémoire de tous ceux qui ont eu l’honneur de connaître cet homme intègre, sensible et généreux, dans son art comme dans sa vie. Va et repose en paix, Romain Ganer !