Des petits satellites seront lancés simultanément depuis le Centre spatial guyanais

Décollage de la fusée Vega (archive)
La fusée européenne Vega fera son retour en vol jeudi depuis la Guyane et placera en orbite une multitude de petits satellites, une mission cruciale pour l'Europe spatiale qui fait son entrée sur ce marché où la concurrence fait rage.
Le décollage, initialement programmé le 18 mars et reporté en raison de la crise du coronavirus, est prévu jeudi à 22h51 heure de Kourou (03h51 vendredi matin heure de Paris) depuis le Centre spatial guyanais (CSG), précise Arianespace dans un communiqué. Il s'agira du premier vol pour le lanceur léger depuis sa défaillance survenue à l'été 2019, qui avait entraîné sa destruction, par précaution.
    

Une première européenne

La mission "VV16" pour Arianespace est inédite pour les Européens car ils effectueront leur premier lancement partagé ("rideshare"), en plaçant en orbite basse 53 satellites pour le compte de 21 clients, issus de 13 pays différents. Cette "grappe" est constituée de sept petits satellites (pesant entre 15 et 150 kilos), ainsi que de 46 nano-satellites, allant de 300 grammes à 11 kilos. Leurs applications vont de la communication à l'observation de la Terre, en passant par la recherche scientifique.
 
Parmi eux se trouve notamment le petit satellite Iris du canadien GHGSat, dédié à la surveillance des émissions de méthane. "Avec ce vol groupé, nous allons standardiser l'accès à l'espace pour les petites charges utiles qui vont pouvoir 'prendre le métro au lieu de prendre un taxi individuel'", a expliqué à l'AFP Daniel Neuenschwander, directeur du transport spatial européen de l'Agence spatiale européenne (ESA).

Le succès du nouveau service de lancement "SSMS" constituera un "signal important à tous nos clients car c'est une mission très complexe, et c'est la première fois qu'on va gérer 21 clients en même temps au port spatial européen", a ajouté le responsable de l'ESA.

"Pour la première fois l'Europe sera capable de consolider une mission avec plusieurs dizaines de satellites à bord, ce qui a déjà été fait par d'autres lanceurs dans le monde", notamment l'américain SpaceX, a détaillé de son côté Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace.
 

Pour l'Europe, il est très important d'être présent sur ce marché innovant, qui se développe très rapidement et démocratise l'accès à l'espace avec des projets beaucoup moins coûteux.

Stéphane Israël


Un système identique au SSMS de Vega sera aussi proposé par le futur lanceur lourd Ariane 6, dont le vol inaugural a dû être repoussé à 2021 en raison de la pandémie de Covid-19. Avec pour objectif, quelque soit le lanceur, "d'optimiser le volume sous coiffe", selon l'ESA.

Le tir se fera dans les conditions sanitaires de rigueur, avec un minimum de personnes sur place. Le lanceur doit larguer successivement les petits satellites, puis les nano, sur deux orbites héliosynchrones (515 km et 530 km de la Terre).