Pétrole : "un risque et une chance pour le Guyana" selon Francis Perrin de l’IRIS

Le Guyana veut ouvrir des missions diplomatiques aux Émirats Arabes Unis et en Ethiopie. La découverte d’un énorme gisement d’or noir au large de ses côtes lui laisse espérer une prochaine rente pétrolière. Décryptage avec Francis Perrin de l’IRIS.
 
En 2019, le pays d’Amérique du Sud envisage d'ouvrir une mission diplomatique aux Émirats arabes unis (EAU) et à Addis-Abeba, capitale diplomatique de l'Afrique. Le Guyana (ancienne Guyane anglaise) est un pays du nord de l'Amérique du Sud, bordé à l'ouest par le Venezuela, au sud par le Brésil et à l'est par le Suriname, voisin du département français de la Guyane.
 

Diplomatie pétrolière

Le ministre et vice-président des Affaires étrangères, Carl Greenidge, a déclaré devant le Parlement que le Guyana cherchait une assistance internationale pour le développement de son secteur pétrolier et gazier. M.Greenidge élabore une politique étrangère qui accompagne la naissance de l'industrie pétrolière et gazière émergente du Guyana. "Le gouvernement cherche à collaborer avec d'autres pays producteurs de pétrole et des organisations multilatérales ayant une expérience dans le secteur pétrolier dont la Guyana peut tirer profit," a-t-il déclaré au Parlement à Georgetown. Une délégation du Guyana a été reçue fin novembre par des représentants de l’industrie pétrolière et des fonds d'investissement écossais à Aberdeen. Le Royaume-Uni comme le Guyana sont membres du marché commun du Commonwealth. Le Guyana prévoit de développer ses relations diplomatiques après les importantes découvertes de pétrole et de gaz au large de la côte du plateau maritime des Guyane. "Des agences internationales, des agences multilatérales et bilatérales peuvent nous aider à soutenir le développement de notre industrie du pétrole et du gaz", a déclaré le ministre au Parlement. Deux liaisons aériennes ont été ouvertes avec les Etats-Unis (New-York) et le Ghana (Accra). Ce pays d'Afrique de l'Ouest, et de langue anglaise comme le Guyana, dispose d'une industrie pétrolière qui pourrait lui servir de modèle.
 

Reconnaissance internationale

En 2019, le Guyana va s’efforcer d’ouvrir une ambassade à Abou Dhabi. Elle lui permettrait d’avoir accès à l’expertise pétrolière des Émirats arabes unis et ainsi d’espérer obtenir des financements pour ses projets de développement. Le Koweït, les Émirats arabes unis et le Qatar, qui ont tous nommé des ambassadeurs au Guyana, soutiennent également sa démarche auprès de l’Union africaine (UA). Georgetown veut installer une mission diplomatique à Addis-Abeba, en Ethiopie. Le siège de l’Union africaine abrite le troisième plus grand nombre de missions diplomatiques et commerciales au monde, après New York et Genève. Ainsi, le Guyana pourrait développer ses relations internationales, se constituer des réseaux et mettre en place sa "diplomatie du pétrole."

Spécialiste des questions énergétiques à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Francis Perrin revient sur la découverte, par l’américain ExxonMobil, d’un énorme gisement de pétrole au large du Guyana, sous le plateau maritime des Guyane. Près de 5 milliards de barils, selon les dernières estimations réalisées par ExxonMobil qui est la première compagnie pétrolière mondiale.
 
Du pétrole au Guyana : analyse de Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l'IRIS. ©la1ere