Dans "Peyi an nou", Jessica Oublié, née de parents guadeloupéen et martiniquais, part sur les traces de son histoire personnelle pour raconter la grande Histoire. La BD est une enquête sur le fonctionnement et les conséquences du Bumidom.
Tout commence par un déclic familial : Jessica Oublié, alors consultante, apprend que son grand-père est gravement malade. Il vit en Guadeloupe et elle ne l’a pas vu depuis trois ans.
"Pour moi, il est devenu urgent de mettre des mots sur son histoire, sur l’histoire de ma grand-mère et donc du coup, sur l’histoire de ma mère et par conséquent sur la mienne."
"Ce sont des anonymes qu’on arrive à réinsérer dans une vie (…) des gens auxquels on redonne un nom et donc une forme d’existence (...). Le plus touchant, c’est de pouvoir redonner de la voix à des gens qui ont longtemps vécu dans le silence."
(Jessica Oublié)
En vingt ans d’existence, le Bumidom aura organisé l’émigration de 160 000 personnes originaires de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de la Réunion.
Voici les douze premières planches de Peyi an nou (aux éditions Steinkis):
Le Bumidom comme source d’inspiration
Cette politique migratoire a aussi inspiré le cinéma et la fiction française. Elle est au cœur du Gang des Antillais, le film de Jean-Claude Barny, sorti en 2016 sur les écrans : elle est même à l’origine de la frustration de ses personnages.
Le Bumidom sert aussi de toile de fond au Rêve français, un téléfilm en deux parties prochainement diffusé sur France 2. Une fiction récompensée au festival de la Rochelle de 2017 : le comédien Yann Gael y a obtenu le prix de la meilleure interprétation masculine.