73 293, c'est le nombre d'ultramarins qui ont pu profiter des dispositifs de L'Agence De l'Outre-mer pour la Mobilité (LADOM) en 2023. C'est 12 789 bénéficiaires de plus que pour l'année précédente. L'opérateur de l'État a publié ce lundi 8 juillet les chiffres clés pour l'année 2023. Une synthèse qui souligne une activité en hausse pour l'Agence, avec des "résultats remarquables" selon Saïd Ahamada son directeur général.
Comme le souligne le directeur général, tous les dispositifs de mobilité "enregistrent une hausse". Mais le dispositif le plus prisé reste les aides au voyage "Grand Public". 59 421 personnes ont bénéficié de cette aide en 2023, contre 48 035 en 2022. Parmi les bénéficiaires de ce dispositif, les Réunionnais sont les plus représentés avec plus de 32 000 souscriptions.
"Ces dernières années, le nombre de bénéficiaires de ce dispositif n’a eu de cesse d’augmenter", commente LADOM, tout en précisant qu'en "mars 2023, l’État a réévalué le montant des aides de 22% pour Mayotte à 83% pour Saint-Martin et St-Barthélémy." Pour rappel, ce dispositif permet d'obtenir un bon de réduction valable sur un billet d'avion aller-retour au départ de l'outre-mer et à destination de l'Hexagone.
Extension du dispositif "Cadres d'avenir"
En deuxième position, le "passeport mobilité études" reste un dispositif très sollicité avec 10 018 bénéficiaires pour l'année 2023. Cette aide qui permet de prendre en charge un aller-retour par an, pendant toute la durée des études d'un jeune ultramarin, est surtout sollicité par les mahorais puisqu'ils sont 4 233 à en bénéficier. À La Réunion, en Martinique et en Guadeloupe, plus de 1 000 étudiants en bénéficient dans chaque territoire.
À noter que les mahorais sont également les premiers à profiter du dispositif "Cadres d'avenir". Ils sont 94 sur les 112 bénéficiaires de l'année 2023. Cela s'explique notamment puisque cette aide est accessible à Mayotte depuis 2018, alors que la Guadeloupe et Saint-Martin peuvent y prétendre depuis 2023 seulement.
Ce dispositif promet un accompagnement financier, psycho-pédagogique et administratif aux étudiants qui souhaitent se former dans l'Hexagone et s'engagent à revenir exercer dans leur territoire d'origine, en particulier sur des postes de cadres intermédiaires et supérieurs. Nouveauté 2024, les Martiniquais et les Guyanais peuvent aussi y postuler pour la prochaine rentrée universitaire.
L'aide au voyage "Talents" encore peu sollicitée
Le dispositif "Prise de poste" enregistre par ailleurs une hausse importante, passant de 158 souscriptions en 2022 à 401 souscriptions en 2023. Ce dispositif "prend en charge le billet d’avion depuis le territoire d’outre-mer de résidence vers le lieu de la prise de poste" pour les ultramarins en recherche d'emploi qui obtiennent un poste en France hexagonale. 155 Réunionnais et 115 Guadeloupéens en ont profité en 2023.
LADOM note cependant que l'Aide au voyage "Talents" peine "à trouver son public" : "Lancé en 2021, et bien que son nombre de bénéficiaires soit en constante augmentation (150 en 2023, 21 en 2022 et 2 en 2021) les résultats de ce dispositif restent encore modestes." Pour mémoire, ce dispositif s'adresse aux doctorants et post-doctorants, aux artistes et acteurs culturels, et aux jeunes espoirs sportifs qui ont effectué un déplacement dans l'Hexagone dans le cadre de leur activité. Cette aide intervient a posteriori du voyage, sous forme d'une aide financière forfaitaire.
Les demandes concernant les "urgences de la vie" restent assez stables. Plus de 360 personnes ont pu bénéficier de l'aide aux obsèques et six personnes de l'aide aux transports de corps.
Dématérialisation à 100%
Cette hausse d'activité s'explique également par la dématérialisation de tous les dispositifs de mobilité. Toutes les démarches sont accessibles depuis avril 2023 sur le site de LADOM. Un simulateur d'éligibilité disponible sur le site permet aux ultramarins de savoir rapidement et facilement à quelles aides ils peuvent prétendre.
Pour rappel, ces aides concernent les habitants de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Mayotte et La Réunion. Pour la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et St-Pierre et Miquelon, les services de l'État présent localement peuvent proposer certains dispositifs similaires.