Découvrez le premier épisode de l'histoire de Maman Dl'o et Mami Wata :
Êtes-vous superstitieux ?
À cette question, Léopoldine Ysaack, coautrice de la série de podcasts Superstitions, répond par une citation attribuée à André Jeanson :
"Je ne suis pas superstitieuse parce que la superstition, ça porte malheur… "
Si pour certains, être superstitieux porte malheur, pour d’autres, narrer les mythes et légendes qui font frémir petits et grands est un plaisir absolu. C'est le cas de Léopoldine Ysaack, pour qui Superstitions est l’heureux prétexte à la mise en lumière de la genèse, de l’identité, de la culture et des traditions des territoires ultramarins notamment.
La 1ère musique : Comment vous est venue l’inspiration de Superstitions ?
Léopoldine Issack : Je suis originaire de la Martinique, c’est bien évidemment sur les terres de mes parents que ces histoires ont nourri mon imaginaire… Enfant, ces histoires me semblaient si réelles… Je crois surtout que j’ai eu autour de moi de très bons conteurs pour éveiller ma curiosité.
Ces histoires sont souvent jugées risibles, irrationnelles et pourtant, elles résistent au temps, à la modernité et se transmettent de génération en génération souvent par la bouche de ceux qui, de façade, les moquent.
Elles sont souvent le refuge de l’inexpliqué comme de ces bruits qui fendent le silence de la nuit guyanaise aux abords du Maroni et fruit de comportement étrange. Tout aussi étrange que le détour fait à l’approche d’un fromager.
Pourquoi serait-il peu avisé de défier le mythe de la déesse des eaux à Sainte-Marie ? Pourquoi est-ce un sacrilège de déplacer tel Tiki polynésien ?
De ces mythes et légendes naissent les superstitions qui nourrissent l’imaginaire populaire dans les territoires d’Outre-mer. Entre le doute et la raison, c’est toujours la superstition qui l’emporte.
La 1ère musique : À quels publics s’adresse la série Superstitions ?
L.Y : Superstitions est un docu-fiction sonore mis en musique pour petits et grands. La force de ce programme, c’est que les superstitions n’ont ni frontière, ni époque. Elles se transmettent, elles se vivent, elles font débat. Ces histoires, bien souvent séculaires, se retrouvent dans les campagnes profondes du Berry, peuvent changer de dénomination au gré des territoires et traverser des continents. À en croire le podcast Superstitions, la sentence reste inchangée : toujours à la hauteur du péché.
Bercé par la voix d’Arthur H et d’autres comédiens aisément identifiables par le timbre inimitable de leur voix, vous naviguerez au gré des courants du doute et des mythes… Petits et grands reconnaîtront ces voix. Mon coauteur Laurent Klein et moi avons fait en sorte que ce programme puisse être ce moment d’échange entre toutes les générations.
Et comment s’assurer que l’Histoire de la Maman dl’o et Mami Wata est une histoire de la Martinique ? Nous mettons en avant les accents comme point de repères, ces intonations propres à chaque destination, cette langue créole, la musicalité. Le Bélè de Sainte-Marie est une invitation à la danse. Nous proposons un repère sonore, le trait d’union entre l’Africanité et l’Antillanité avec la Kora.
Superstitions est bien un programme au-delà des Outre-Mer.
Nous sommes dès notre plus jeune âge en prise avec la superstition ? Qui n’a jamais entendu " Il se raconte qu’à la nuit tombée de drôles d’esprits viennent perturber les enfants qui n’auront pas été sages… Alors écoutez sinon ces esprits malins viendront hanter vos nuits."
Les voix sont essentielles dans Superstitions. Quel est le casting de cette nouvelle série ?
L.Y : Ce sont des voix qui rassemblent, s’imposent, intriguent, perturbent, jouent avec votre esprit puis vient l’explication avec l’intervention avisée d’un anthropologue, expert de la question en la personne de Thierry L’Etang. C’est une voix, une sacrée voix : les auditeurs seront bien attentifs…
Comme indiqué, Arthur H est la voix qui accompagnera les auditeurs durant toute la saison 2. Va-t-il bercer, faire sursauter, apaiser les auditeurs ?
Jacques Martial est le passeur de cette nouvelle saison, c’est lui qui accompagne les auditeurs d’un territoire à un autre. Il sera confronté à l’intrigante Mata Gabin à la Martinique où Jocelyne Beroard ne cessera de rappeler qu’il est important pour cette nouvelle génération d’apprendre à écouter les paroles des Grands Mounes. Et, ce n’est pas Annie Milon qui dira le contraire dans le podcast Martinique, Histoire de Manman Dl’O et Mami Wata.
Quant à l’histoire du Trou à Man Coco, Laurence Joseph aura-t-elle raison de faire comprendre à la jeune génération qu’il n’est point bon d’être rongé par la jalousie ? C’est avec Irène Bicep femme de théâtre guadeloupéenne que cette histoire générationnelle mettra à rude épreuve le calme si légendaire de King Daddy Yod.
En immersion sur les rives du Maroni, Stany Coppet sait qu’à la tombée de la nuit, traverser le fleuve sur une pirogue peut vous rendre fou, vous faire perdre pied. Il se raconte qu’un gnome visqueux n’est jamais bien loin de nous. Il s’immisce dans vos vies sous les ordres de son maître. Peu probable que les incantations de la piroguière Businenge Sterela Abakamofou puissent calmer la puissance maléfique du Baclou.
Bienvenue dans le monde de la Superstition !
Superstitions Saison 2 , une série de 9 épisodes de 30 minutes
de Léopoldine Issack et Laurent Klein
Réalisation : Léopoldine Ysaack
Une production Menzel productions. Avec la participation de France Télévisions Pôle Outre-mer, La 1ère Musique, Dominique Bourron et Véronique Polomat.
En partenariat avec le comité Martiniquais du Tourisme, Corsair, avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Martinique et du Ministère délégué chargé des Outre-mer.