Depuis 1992, le poisson-lion a envahi la mer des Caraïbes. Cette rascasse engloutit tout : poissons, poulpes, crevettes. Elle n’a pas de prédateur. Au Honduras et aux Antilles, des plongeurs tentent d’apprendre aux requins ou aux mérous à ingurgiter du poisson-lion. Est-ce la solution ?
Selon une étude effectuée par l’Université des Antilles, le poisson-lion se serait échappé d’un aquarium de Floride en 1992 lors de l’ouragan Andrew. Depuis cette date, la mer des Caraïbes est envahie par ce joli poisson. Or le poisson-lion a un féroce appétit. Partout où il passe dans cette zone, les autres poissons doivent se planquer. Mais pas seulement…Le poisson-lion aime aussi les crevettes, les poulpes et les crabes. Il a tendance à faire le vide dans les récifs coralliens. La biodiversité en prend un coup.
Au Honduras, au Marine Park de l’île de Roatan, des responsables de cet organisme aidés par des plongeurs locaux ont entrepris depuis 2011 de donner aux requins le goût du poisson-lion. Naturellement, les squales ne sont pas attirés par ces poissons aux nageoires venimeuses et urticantes. C’est pourquoi les chercheurs du Marine Park ont imaginé qu’avec l’aide de l’homme il serait possible d’éduquer les requins à ingurgiter ces ptérois devenus envahissants.
Les chasseurs de poissons-lions se sont constitués en communauté sur les réseaux sociaux. Ils postent leurs records en matière de chasse au ptérois. La chair du poisson lion est paraît-il très fine et certains restaurants aux Antilles en proposent désormais sur leurs cartes. Eric Rolland a d’ailleurs publié un livre de recettes pour cuisiner la fameuse rascasse. En soupe, en sashimi, en bouillabaisse, les idées des chefs ne manquent pas.