Polémique entre Christiane Taubira et Manuel Valls à propos des prisons

L'ex-ministre de la Justice Christiane Taubira a vertement répliqué à Manuel Valls concernant l'annonce d'un plan de lutte contre la surpopulation carcérale. Sur les réseaux sociaux, elle ironise sur ce plan "Tombé du ciel".

Acte 1 : la petite phrase de Manuel Valls

Lundi 8 août, en déplacement à Nimes pour annoncer un "plan spécifique" pour lutter contre la surpopulation carcérale, le Premier ministre Manuel Valls lance une petite phrase qui critique en creux l'action de Christiane Taubira au ministère de la Justice. Manuel Valls précise que sur ce dossier des prisons,  "Le gouvernement agit, tout particulièrement depuis que Jean-Jacques Urvoas est Garde des sceaux".

Regardez cette séquence :
©la1ere

Acte 2 : la réplique de Christiane Taubira

Sans aucun doute piquée au vif par cette petite phrase de Manuel Valls, Christiane Taubira réplique via ses comptes Facebook et Twitter en ironisant sur "Le quinquennat pénitentiaire qui a commencé en février 2016", autrement dit juste après son départ du gouvernement.
 
Et l'ex-ministre de la Justice prend le soin dans un second tweet de rappeler la politique pénitentiaire mise en place depuis 2012, et son arrivée au ministère de la Justice.

Je t'aime moi non plus

Ces tensions entre Christiane Taubira et Manuel Valls sont loin d'être nouvelles. Manuel Valls incarne l'aile droite du parti socialiste, tandis que Christiane Taubira est devenue l'égérie d'une gauche plus radicale. A l'époque où ils étaient tous deux ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, Christiane Taubira, à la Justice, et Manuel Valls, à l'Intérieur, avaient eu de nombreux désaccords. Non seulement car ces deux ministères sont souvent en opposition l'un à l'autre, mais également en raison de l'inimitié persistante entre ces deux figures politiques aux caractères bien trempés. 

En mars 2014, lorsque Jean-Marc Ayrault a quitté Matignon, beaucoup d'observateurs estimaient que Christiane Taubira ne ferait pas partie du gouvernement de Manuel Valls. Mais finalement, François Hollande et son nouveau Premier ministre avaient tenu à garder celle qui était devenue l'icone de la gauche, notamment après la loi instaurant le mariage pour tous.

Quelques mois plus tard, son départ était à nouveau pronostiqué après un nouveau remaniement provoqué par le départ tonitruant d'Arnaud Montebourg, d'Aurélie Filipetti et de Benoit Hamon du gouvernement. Cette fois encore, elle était restée dans le gouvernement Valls, à la surprise générale.  

Finalement, en janvier 2016, lors de  la polémique sur la déchéance de nationalité, Christiane Taubira a annoncé sa démission de l'équipe Valls, après 44 mois passés au gouvernement. "Parfois résister c'est partir", avait-elle alors expliqué. 

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