Le procureur de Basse-Terre s'est saisi de l'affaire de pollution à la chlordécone, insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien, dans l'eau du robinet des habitants de la commune de Gourbeyre, en Guadeloupe, selon les médias locaux.
La1ère.fr avec AFP •
L'affaire, révélée par Guadeloupe la 1ere, la chaîne de télévision locale, porte sur des résidus de chlordécone retrouvés dans les analyses de l'eau du robinet entre le 16 avril et le 27 mai. Regardez ci-dessous le reportage :
Contamination des filtres
Cette contamination pourrait venir de filtres à charbons trop vieux sur le réseau de la distribution, et dont le changement relevait de la compétence de la communauté d'Agglomération du Grand Sud Caraïbes (CAGSC). Cette dernière n'aurait d'ailleurs averti la population, par voie de communiqué que début mai, alors que, selon les médias locaux, elle aurait été informée par l'ARS dès le 16 avril.
Demande de précisions
Le procureur a demandé à l'Agence de Santé régionale "des précisions", selon le quotidien France Antilles. La collectivité s'est par ailleurs défendue dans un communiqué indiquant "qu'en aucun cas, depuis le 16 avril, l'ARS n'a mis en évidence un risque quelconque d'empoisonnement et fourni une information en ce sens. Si ce risque existait, ce service public d'Etat, chargé du contrôle sanitaire, aurait pris des dispositions réglementaires pour permettre une information de la population concernée par ce dépassement de la limite de qualité de chlordécone."
Distribution de bouteilles
Les protagonistes ont reconnu, vendredi en préfecture, un déficit de communication. De son côté, la CAGSC a, par voie de communiqué informé que le charbon actif dans le système de traitement des eaux a été changé le 28 mai. La collectivité procède à de la distribution d'eau en bouteille, et assure que "l'eau distribuée sur le réseau public ne présente pas de risque au plan sanitaire", mais qu'il existe une "restriction d'usage pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 6 ans".
Le chlordécone
Le chlordécone a été utilisée aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Interdite en France en 1990, mais utilisée jusqu'en 1993 par dérogation aux Antilles, elle est, depuis, toujours présente dans les sols et peut se retrouver dans certaines denrées d'origine végétale ou animale, et certains captages d'eau.