Ce n’est que le début des découvertes. Le 27 juillet dernier, le musée national d’histoire naturelle de Londres indiquait dans un communiqué que 30 nouvelles espèces auraient été trouvées dans les profondeurs de Clarion-Clipperton. Au total, les scientifiques ont ramené une cinquantaine d'animaux "incroyablement rares". “Fait remarquable, sur les 55 spécimens récupérés, 48 étaient d'espèces différentes”, s’est réjoui l’équipe composée de chercheurs du musée d’histoire naturelle de Londres et de l’université d’Hawaï.
Une découverte qui pourrait en appeler d'autres. La zone de Clairon-Clipperton est composée de plaines abyssales qui s’étendent sur plus de cinq millions de kilomètres carrés entre le Mexique et Hawaï. A certains endroits, elles atteignent 5 500 mètres de profondeur, soit environ l’équivalent de 45 terrains de football alignés.
L'objectif des scientifiques est de comprendre les profondeurs de l’océan avant peut-être d’en exploiter les fonds. La zone de Clarion-Clipperton “fait l'objet de recherches scientifiques visant à évaluer les impacts de l'exploitation minière des fonds marins sur cet environnement, qui est éloigné et difficile à étudier”, souligne le communiqué. Pour en observer une partie, les chercheurs ont dû utiliser un véhicule sous-marin téléguidé (ROV).
Une zone riche en cobalt et en nickel
Le musée national rappelle tout de même que partout sur Terre, il existe des océans aussi profonds que la zone de Clarion-Clipperton. Pourtant, ce secteur attire en raison de sa forte concentration en ressources naturelles. “(…) de grandes parties de ses plaines abyssales plates sont recouvertes de morceaux de minéraux de la taille d'une pomme de terre, appelés nodules polymétalliques. Ils sont riches en métaux importants tels que le cobalt, le nickel, le manganèse et le cuivre. On estime qu'il y a plus de cobalt et de nickel dans les nodules polymétalliques qu'il n'y en a sur terre”, signale le communiqué.
Le cobalt et le nickel sont présents dans la majorité des appareils numériques modernes. Ils sont également nécessaires aux technologies à zéro énergie comme les voitures électriques. Mais, leurs capacités de recyclage et de réutilisation à moyen terme sont limitées. Alors pour répondre à la demande croissante, le musée national anglais indique que la solution se trouverait dans l'extraction sous-marine pour augmenter l'offre de ces métaux. Elle serait selon les partisans de l’exploitation minière des fonds marins “une révolution verte sans impact sur les écosystèmes terrestres”. Les opposants craignent quant à eux “qu’elle ne dévaste les océans en causant des dommages irréparables aux écosystèmes des fonds marins”.