La Cour de cassation a rejeté mercredi 12 janvier le pourvoi en cassation de Gaston Flosse dans l’affaire dite de "la citerne d’Erima". Condamné pour abus de confiance et détournement de fonds publics, l’ancien président de la Polynésie française avait été condamné en juin 2019 à deux ans de prison avec sursis, 10 millions de francs pacifiques (soit 83 000 euros) d’amende, et cinq ans d’interdiction de droit de vote et d’éligibilité. Un coup dur pour Gaston Flosse, qui, à 90 ans, souhaitait se présenter aux prochaines législatives.
L’affaire, révélée par une dénonciation anonyme en 2009, remonte aux années 1990. Gaston Flosse a fait supporter de 1989 à 2008 aux contribuables de la commune dont il était maire, Pirae, les frais d'approvisionnement en eau de sa villa, ainsi que les frais d’installation et d’entretien. Le détournement aurait bénéficié à "dix-sept bénéficiaires" note la Cour.
Confirmation de la peine d'Edouard Fritch
La situation a continué une fois Gaston Flosse remplacé à la mairie de Pirae par son beau-fils, Edouard Fritch. Sur cette période, le manque à gagner pour la commune représente "une somme de 49 000 000 francs pacifiques", soit 420 000 euros. Edouard Fritch, l’actuel président de la Polynésie française, qui s’était lui aussi pourvu en cassation après sa condamnation à un million de francs pacifiques d’amende, soit un peu plus de 8 000 euros, pour détournement de bien public, a également vu son appel rejeté.
La Cour de cassation confirme aussi les peines de l'ancienne conseillère territoriale Hilda Handerson et de sa sœur Olga, condamnées respectivement à 10 000 000 et à 5 000 000 de francs pacifiques d’amende pour recel. Elles avaient consenti à installer sur leur terrain la conduite d’alimentation de la citerne en échange de la gratuité de l’eau.