La Polynésie française vient de vivre son premier mois sans décès du Covid, après six mois d'épidémie, selon le bulletin de veille sanitaire publié mercredi (jeudi heure de Paris) par la direction de la Santé locale.
Cette collectivité d'outre-mer déplore 141 décès en lien avec le Covid. Le premier était survenu en septembre 2020. En novembre, le taux d'incidence en Polynésie était l'un des plus hauts du monde (989 pour 100.000 habitants) et le centre hospitalier local avait frôlé la saturation.
Mais l'épidémie a commencé à refluer dès janvier. La fermeture des frontières et la quarantaine imposée aux rares voyageurs ont permis de détecter les variants avant qu'ils ne se diffusent dans la population. Le taux d'incidence est tombé à 9 pour 100 000 habitants au cours des sept derniers jours et aucun cas n'a été relevé hors de l'archipel de la Société : les îles et atolls isolés, peu équipés en structures médicales, sont désormais épargnés.
Le 7 avril, seuls 3 nouveaux cas ont été détectés, et deux patients restaient en réanimation. Une étude de séroprévalence a montré qu'environ 25% des habitants des îles les plus habitées avaient été touchés par le virus, tandis que 13% des adultes sont désormais vaccinés. Le gouvernement local espère atteindre d'ici quelques semaines l'immunité collective en vaccinant massivement les personnes majeures. Même la présidence de la Polynésie française est utilisée comme centre de vaccination. Une vaccination freinée par les moyens humains plus que par le nombre de doses disponibles.
Espoir pour l'économie
Mais l'économie polynésienne, basée sur le tourisme, souffre de la fermeture des frontières depuis le 3 février, après une première interruption de mars à juin 2020. Le président Edouard Fritch a déclaré mardi qu'Emmanuel Macron permettrait la réouverture des frontières polynésiennes le 1er mai. Un soulagement pour les hôtels, mais aussi pour les deux compagnies aériennes locales : Air Tahiti Nui, pour la desserte internationale, et Air Tahiti, pour la desserte inter-îles, sont toutes deux en difficulté.
La Polynésie française peut en revanche se satisfaire d'avoir obtenu mercredi la certification internationale Safe travels, un label d'hygiène et de sécurité pour les voyages. "Cette reconnaissance de nos efforts par un organisme mondial reconnu rassure nos partenaires et nos visiteurs", s'est réjouie la ministre polynésienne du Tourisme Nicole Bouteau.