[PORTRAIT] Andrew Albicy, la force tranquille

Andrew Albicy a 89 sélections en équipe de France.
A 32 ans, le meneur de jeu martiniquais du CB Gran Canaria Andrew Albicy, aborde cette nouvelle trêve internationale dans la peau du capitaine de l’équipe de France. L’homme aux 89 sélections, est le plus expérimenté du groupe retenu pour les rencontres face à la République tchèque jeudi (72-59) et la Lituanie ce dimanche. Pourtant, le Martiniquais est l’un des joueurs les plus méconnus du circuit.

Joueur rapide et adroit sur les parquets depuis ses débuts en professionnel lors de la saison 2006-2007, Andrew Albicy est l’un des meilleurs joueurs français de basket de sa génération. Originaire de la Martinique, il a dû se battre et travailler dur pendant de nombreuses années pour rester en équipe de France face à une forte concurrence à son poste de meneur de jeu...

Le talent précoce

Aujourd’hui, Andrew Albicy est l’un des joueurs les plus expérimentés du groupe France. Capitaine en l’absence des joueurs évoluant en NBA, le rôle du martiniquais à quelque peu évolué depuis le retour de l’EuroBasket en septembre 2022. C’est un peu le grand frère de ce groupe, du haut de ses 32 ans. " Depuis le temps qu’il est là, il nous apporte beaucoup d’expérience. Il connaît bien les exigences du niveau international, grâce à son vécu avec nous. Il a un gros volume de jeu, humainement il apporte beaucoup dans la vie du groupe, notamment pour les plus jeunes ", dit à son sujet l’entraîneur adjoint de l’équipe de France Ruddy Nelhomme. 

L’histoire d’amour, qui lie Andrew Albicy à l’équipe de France, commence très tôt. En août 2010, à la surprise générale, Vincent Collet fait appel à lui, pour le championnat du monde en Lituanie, en l’absence d’Antoine Diot. À 20 ans, le jeune meneur de jeu sort d’une campagne victorieuse aux championnats d’Europe espoir avec l’équipe de France U20. Une compétition durant laquelle son talent a explosé, à tel point qu’il en ressort, MVP, meilleur passeur et meilleur intercepteur. Une performance qui lui ouvre les portes de l’équipe de France A. Chez les Bleus, celui qui se fait surnommer Swaggy Drew, côtoie les plus grands, et doit faire face à une rude concurrence pour le poste de meneur de jeu. Face à lui, les étoiles de la discipline : Tony Parker, Antoine Diot ou encore Thomas Heurtel.

En équipe de France, comme dans son club, Andrew Albicy est meneur de jeu.

Envers et contre tous

Comme dans toutes histoires d’amour, il y a des hauts mais aussi des bas. Andrew connaît la joie et l’allégresse avec les bleus, comme en 2011 en Lituanie où il fait partie du groupe finaliste du championnat d’Europe. Mais après cette compétition, la carrière internationale du natif de Sèvres dans les Hauts-de-Seine, ne sera pas linéaire. Confronté à une forte concurrence à son poste de meneur de jeu, le Martiniquais reste sur la touche durant de nombreuses saisons. Mais impossible n’est pas Albicy ! Surtout, c’est face à l’adversité que se construit un  grand champion. "Je suis un bosseur, je me suis toujours mis en tête qu’en travaillant dur, je réussirai à me faire ma place, même si ce n'était pas facile ", Nous dit-il.

Du haut de ses 1 mètre 78, Andrew Albicy se crée un mental d’acier, et va se servir de cette concurrence pour devenir plus fort.

Une mentalité hors normes

Grand amateur de Kompa et de jeux vidéo, Andrew Albicy est aujourd’hui un joueur confirmé. Que ce soit en Espagne, où il évolue déjà depuis plusieurs saisons du côté de Palmas au club de Gran Canaria ou en Équipe de France. Pourtant, lorsqu’on parle de Basket, son nom n’est pas l’un des premiers cités. Swaggy Drew (son surnom), n’en n’est pas affecté

"Ça ne me fait rien, je travaille pour moi, pas pour les gens, les vrais connaisseurs de Basket connaissent mon parcours et ce que j’ai déjà accompli et ça pour moi c’est le plus important."

Bourreau de travail, Andrew Albicy en veut toujours plus et se verrait bien tout gagner en fin de saison. "La saison est encore longue, en club on veut tout gagner, nous sommes sixième en championnat à l’approche des play-offs. On est encore en lice pour la coupe nationale et l’Eurocup, donc on va tout mettre œuvre pour s’offrir une belle fin de saison". En 2011, le martiniquais avait décidé de ne pas prendre part finalement à la Draft NBA se jugeant pas prêt physiquement pour ce grand saut de l’Atlantique. Bien lui en a pris ! En 13 saisons jouées en grande partie en France, Andrew Albicy s’est taillé un palmarès de Champion. "Je me sens bien, je suis allé où je devais aller… Je suis heureux dans ma vie, je sais que j’ai encore quelques années à donner et je vais tout même en œuvre pour atteindre mes objectifs " déclare le martiniquais, d’un calme qui le caractérise si bien.

Lors du prochain championnat du monde, prévu en août 2023, le martiniquais Andrew Albicy pourrait aller décrocher sa cinquième médaille internationale avec l’équipe de France, et pourquoi pas porter un peu de la Martinique sur le toit du monde du basket en septembre 2023 au soir de la finale.