Pour l'anniversaire d'Olivier Dubois, les soutiens du journaliste martiniquais enlevé au Mali se mobilisent

Olivier Dubois journaliste d'origine martiniquaise enlevé au Mali.
Le journaliste indépendant a été kidnappé au Mali en avril dernier. Quatre mois après son enlèvement, ses proches espèrent qu'il entendra leurs messages et restent vigilants pour qu'il ne soit pas oublié.

Olivier Dubois a 47 ans aujourd’hui. Ce vendredi 6 août, il passe son anniversaire en captivité. En avril dernier, le journaliste d’origine martiniquaise réalisait un reportage à Gao, au Mali, quand il a été enlevé. Quelques semaines plus tard il expliquait dans une courte vidéo avoir été kidnappé par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), l’un des groupes armés les plus actifs du Sahel, affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Installé au Mali depuis 2015, le journaliste indépendant collaborait régulièrement pour Le Point, Jeune Afrique et Libération. A l’occasion de son anniversaire, près de quatre mois après son enlèvement, ses employeurs et Reporters Sans Frontières publient une vidéo de soutien directement adressée au journaliste kidnappé.


"Qu’il sache qu’on ne l’oublie pas"

Les proches du journaliste Martiniquais multiplient les initiatives pour publiciser l’affaire, mais aussi pour s'adresser directement à lui. "Nous espérons qu’Olivier a accès aux médias et que de temps en temps ceux qui le retiennent le laissent regarder et qu’il tombera sur ces messages que nous lui envoyons, de sorte qu’il sache qu’on ne l’oublie pas, explique Célia D’Almeida, une amie et ancienne collègue du journaliste, installée au Mali. C’est un moyen pour nous de lui dire que nous ne l’oublions pas et qu’il est présent en permanence dans nos pensées, et que chacun de nous fait ce qu’il peut pour qu’il nous revienne très vite."

Depuis l’enlèvement d’Olivier Dubois, outre un comité de soutien très actif sur les réseaux sociaux, des marches simultanées ont été organisées à Paris et à Bamako. Une bâche rappelant la situation de l’otage a été déployée sur la façade de la mairie du Xe arrondissement de Paris. Une pancarte a également été installée dans le quartier de Badalabougou.

"Le fait que cette affiche avec le visage d’Olivier soit vue sur un lieu de très grand passage à Bamako contribue à l’inscrire dans l’esprit des Bamakois en particulier, et des Maliens en général", indique Célia D’Almeida. Il y a encore quelques semaines, les gens ne le connaissaient pas. Aujourd'hui, quand elle a dit à quelqu'un que c'était l'anniversaire du journaliste, on lui a demandé s'il avait été libéré. "Auparavant on m’aurait demandé qui c’est ? C’est déjà quelque chose de positif pour nous."

Ces derniers mois, de très nombreuses personnalités ont apporté leur soutien à Olivier Dubois. Notamment l'ancien otage martiniquais Thierry Dol, ou l'ancienne ministre Christiane Taubira.


Seul otage français dans le monde

Ces initiatives ont un double objectif, faire en sorte que le journaliste ne soit pas oublié, et rappeler aux états malien et français que sa libération est une priorité. "Ça fait quatre mois qu’Olivier est parti et qu’il n’est pas revenu. On sait que nos états ont de nombreuses préoccupations, de nombreuses priorités. L’objectif c’est que le dossier Olivier reste au-dessus de la pile, explique Célia D’Almeida. Il nous semble évident que la coopération entre les états devient urgente." Hier, les proches du journaliste ont appelé la France et le Mali "à s'unir" pour parvenir à sa libération.

Les priorités étant très nombreuses on pourrait penser que ce n’est pas important. Mais c’est la vie d’un être humain, c’est la vie d’un compatriote, c’est la vie d’un père de famille. 

Célia D’Almeida, proche d'Olivier Dubois.


Sur les réseaux sociaux, des comptes non officiels utilisent les photos du journaliste. Pour contrer toute potentielle intention malveillante, le comité de soutien pour la libération d'Olivier Dubois rappelle qu’aucune cagnotte n’a été lancée.

Olivier Dubois est le seul Français retenu en otage dans le monde.