L'impact sur l'économie de la crise sanitaire, bien que très important, a été plus faible en Outre-mer que dans l'Hexagone. L'institut d'émission des départements d'Outre-mer (IEDOM) évoque plusieurs facteurs pour expliquer la situation.
Le premier confinement a fait chuter l’activité de 33% dans l’Hexagone, contre -18 % à Mayotte, -20 % en Martinique et en Guadeloupe, -25 % en Guyane et -28 % à La Réunion. Selon l’Institut d'émission des départements d'Outre-mer (IEDOM), ce qui fait la fragilité des économies ultramarines en temps normal a paradoxalement permis d’amortir le choc de la crise économique en 2020.
"Paradoxalement, cette résilience trouve en partie son origine dans les faiblesses structurelles des Outre-Mer, qui ont amorti le choc conjoncturel."
L’isolement géographique permet des mesures de restriction plus adaptées
L’isolement géographique des Outre-mer a limité la circulation du virus dans les territoires ultramarins et a permis des mesures de restriction plus ciblées à l’échelle locale. Le recul du produit intérieur brut (PIB) en Outre-mer devrait être en dessous des -8% attendus dans l’Hexagone, selon l’IEDOM.
En 2020, les périodes avec des restrictions sanitaires ont été globalement plus courtes dans l’ensemble des Outre-mer que dans l’Hexagone. Les conséquences économiques des différents confinements et couvre-feu ont donc été moins sévères sur les économies ultramarines.
La part du secteur public
Autre facteur qui explique la résilience des territoires ultramarins face à la crise, d’après l’IEDOM : le très grand poids du secteur public. Les emplois du public ont fait office d’amortisseur, permettant le maintien de la consommation des ménages même si le reste du tissu économique était très impacté.
L’emploi salarié privé a par ailleurs été préservé grâce aux dispositifs de soutien aux entreprises, notamment le chômage partiel. Alors que l’emploi salarié privé a régressé de 1,7 % en moyenne en 2020 pour la France entière, il affiche une progression en Guyane et à La Réunion.
Dépendance énergétique
Les territoires ultramarins dépendent des importations pour faire face à leurs besoins énergétiques. En 2020, la dépendance aux prix des produits énergétiques n’a pas constitué un handicap. Au contraire, la baisse des prix sur les marchés mondiaux a permis de préserver la stabilité des prix, et même d’enregistrer une baisse générale des prix par rapport à 2019 à La Réunion, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie.
Une reprise encore incertaine
Les effets de la crise sont plus limités qu’attendus, mais ils restent particulièrement forts dans les territoires dont l’économie dépend du tourisme. C’est notamment le cas en Polynésie et dans les Antilles.
Pour l’ensemble des trois bassins, Atlantique, Pacifique et Indien, la reprise économique attendue en 2021 ne permettra pas un retour au niveau d’avant-covid. L’IEDOM note que cette reprise dépendra de la confiance des ménages et des entreprises mais aussi de l’évolution de la pandémie, et donc de la campagne de vaccination.
Pour aller plus loin : L'impact économique du Covid-19 a été moins fort en Outre-mer, mais la reprise est "extrêmement incertaine"
Regardez le reportage d'Outre-mer la 1ère :