Du procès de Rivonia, soldé par l'emprisonnement de Nelson Mandela, l'histoire retient la plaidoirie anti-apartheid de celui qui deviendra président de l'Afrique du Sud. Le documentaire "Le procès contre Mandela et les autres", qui sort en salles mercredi, donne la parole à ses co-accusés.
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"The State Against Mandela and the Others", de Gilles Porte et Nicolas Champeaux, qui sort en salles ce mercredi sous le titre "Le procès contre Mandela et les autres" réunit interviews exclusives, archives sonores et... illustrations d'animation. Une nécessité pour pallier à l'absence d'images de ce procès organisé à Pretoria entre octobre 1963 et juin 1964 et éviter une reconstitution pure et simple. "Demander à des acteurs de rejouer le procès c'était inconcevable. Utiliser des archives tout au long aurait été ennuyeux", a expliqué à l'AFP Nicolas Champeaux. Le documentaire a obtenu le Prix du public au Festival international du film de Durban en Afrique du Sud.
Parmi les co-accusés de Rivonia, figurent notamment Andrew Mlangeni (Noir Sud-Africain, qui avait fait le déplacement en mai sur la Croisette où le film a été montré en séance spéciale), Ahmed Kathrada, fils d'immigrés indiens (décédé en 2017) et Denis Goldberg (Blanc). Les témoignages sont très précis lors des interrogations au procès. Souvent émouvants, lorsque Ahmed Kathrada par exemple raconte le choc qu’il a éprouvé à Londres, où il a pu faire des études. Il peut aller au théâtre, à l’opéra en toute liberté. "Pour la première fois de ma vie" dit-il, "j’ai pu rentrer dans un café et prendre une tasse de thé". Impossible à faire à l’époque pour quelqu'un définit comme "Asian" dans un quartier de l’Afrique du Sud blanche et ségrégationniste de l’apartheid.
Pour le documentaire, les militants anti-apartheid reviennent sur leurs luttes et leur état d'esprit, réécoutant, casque sur les oreilles, les archives sonores de leur procès désormais entré dans l'histoire. Ces précieux enregistrements, inscrits au registre "Mémoire du monde" de l'Unesco, ont été restaurés et numérisés grâce au travail de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina), chargé notamment d'archiver les productions audiovisuelles.
256 heures d'enregistrements
Pour reconstituer les images du procès, le duo a fait appel à une équipe d'animation et eu recours à un noir et blanc minimaliste pour faire ressentir la tension du procès. L'idée du film est née quand Nicolas Champeaux, ancien journaliste en Afrique du Sud, fit découvrir l'existence de 256 heures d'enregistrements sonores du procès à Gilles Porte. Conscient du potentiel de ces archives, ils partent tous deux en Afrique du Sud interroger les survivants du procès (accusés et avocats) ainsi que leurs proches, comme Winnie Mandela (décédée en avril) qui donne ici l'une de ses dernières interviews.Parmi les co-accusés de Rivonia, figurent notamment Andrew Mlangeni (Noir Sud-Africain, qui avait fait le déplacement en mai sur la Croisette où le film a été montré en séance spéciale), Ahmed Kathrada, fils d'immigrés indiens (décédé en 2017) et Denis Goldberg (Blanc). Les témoignages sont très précis lors des interrogations au procès. Souvent émouvants, lorsque Ahmed Kathrada par exemple raconte le choc qu’il a éprouvé à Londres, où il a pu faire des études. Il peut aller au théâtre, à l’opéra en toute liberté. "Pour la première fois de ma vie" dit-il, "j’ai pu rentrer dans un café et prendre une tasse de thé". Impossible à faire à l’époque pour quelqu'un définit comme "Asian" dans un quartier de l’Afrique du Sud blanche et ségrégationniste de l’apartheid.
Condamnés à perpétuité
Ahmed Kathrada, Andrew Mlangeni et Denis Goldberg furent arrêtés en 1963 avec Nelson Mandela, Walter Sisulu et une partie de l'état-major du Congrès national africain (ANC) dans leur QG clandestin de Johannesburg. Au terme du procès, ils furent condamnés à la perpétuité et pour plusieurs d'entre eux, envoyés sur l'île-bagne de Robben Island, au large du Cap.Pour le documentaire, les militants anti-apartheid reviennent sur leurs luttes et leur état d'esprit, réécoutant, casque sur les oreilles, les archives sonores de leur procès désormais entré dans l'histoire. Ces précieux enregistrements, inscrits au registre "Mémoire du monde" de l'Unesco, ont été restaurés et numérisés grâce au travail de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina), chargé notamment d'archiver les productions audiovisuelles.