Le président d'honneur du CRAN, Louis-Georges Tin, a répondu aux réactions indignées sur les réseaux sociaux autour d'un épisode de Joséphine ange gardien, qui traite de l'esclavage en Guadeloupe. Selon lui, c'est une bonne chose d'aborder cette histoire dans une série populaire.
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Louis-Georges Tin, président d'honneur du CRAN, le Conseil représentatif des associations noires de France, a été invité à regarder en amont les prochaines aventures de Joséphine ange gardien. Programmé le 26 août sur TF1, l'épisode en deux parties est sensé se dérouler en Guadeloupe (alors qu'il a été tourné en Martinique), en pleine période de l'esclavage. Le personnage interprété par Mimie Mathy y joue de ses pouvoirs magiques pour venir en aide à un couple d'esclaves.
Mais avant même d'être diffusé, l'épisode avait fait réagir les réseaux sociaux, certains s'indignant de voir une fois de plus à l'écran la figure du "sauveur blanc". Une image issue d'une "historiographie persistante" qui "tend à donner l'impression que les Noirs ont assisté passivement à leur propre histoire, en attendant que les Blancs viennent les libérer de leur condition d'esclave", note le CRAN dans un communiqué.
Écoutez Louis-Georges Tin, interrogé par Julie Straboni :
L'autre crainte c'était que les épisodes aient été réalisés "sans l'expertise des premiers concernés". Mais selon Louis-Georges Tin, "dans l'équipe de réalisation figurent des descendants d'esclaves" et "la production a pris soin de travailler en amont avec des Antillais".
Enfin, le président d'honneur du CRAN a expliqué que TF1 aurait accepté l'idée d'une coopération afin de ne pas faire de ces épisodes "un projet isolé". Mais il faudra, selon Louis-Georges Tin, toujours prendre soin d'intégrer des descendants d'esclaves à la réalisation de ces travaux.
* Nom donné aux esclaves qui ont fui pour leur liberté
Mais avant même d'être diffusé, l'épisode avait fait réagir les réseaux sociaux, certains s'indignant de voir une fois de plus à l'écran la figure du "sauveur blanc". Une image issue d'une "historiographie persistante" qui "tend à donner l'impression que les Noirs ont assisté passivement à leur propre histoire, en attendant que les Blancs viennent les libérer de leur condition d'esclave", note le CRAN dans un communiqué.
"Vrai effort"
Louis-Georges Tin a donc pu visionner ces deux épisodes, à l'invitation des producteurs de la série et de la direction de TF1. Concernant l'image du sauveur blanc, le président d'honneur du CRAN balaie les critiques : "Il y a un peu de cela, évidemment, car c'est le principe de Joséphine", explique-t-il. "Mais quand même, il y a un vrai effort pour montrer que les esclaves sont les premiers à participer à leur libération. On voit des rebelles, des nègres marrons*".Écoutez Louis-Georges Tin, interrogé par Julie Straboni :
Joséphine ange gardien, la réaction de Louis-Georges Tin
L'autre crainte c'était que les épisodes aient été réalisés "sans l'expertise des premiers concernés". Mais selon Louis-Georges Tin, "dans l'équipe de réalisation figurent des descendants d'esclaves" et "la production a pris soin de travailler en amont avec des Antillais".
Retard français
Le président d'honneur du CRAN conclut en expliquant l'importance de traiter de la thématique de l'esclavage à la télévision, notant un "retard français" sur ce sujet. "Que Joséphine, ange gardien, série populaire, aborde la question de l'esclavage est évidemment une bonne chose", explique-t-il. "Le premier film sur l'esclavage en France, c'est 2007", a-t-il également déploré.Louis-Georges Tin sur l'esclavage au cinéma
Enfin, le président d'honneur du CRAN a expliqué que TF1 aurait accepté l'idée d'une coopération afin de ne pas faire de ces épisodes "un projet isolé". Mais il faudra, selon Louis-Georges Tin, toujours prendre soin d'intégrer des descendants d'esclaves à la réalisation de ces travaux.
* Nom donné aux esclaves qui ont fui pour leur liberté