La libération conditionnelle de Casanova Agamemnon a été acceptée. L'homme de soixante-huit ans va pouvoir sortir de prison après quarante-huit années cumulées d'incarcération. Retour sur l'histoire du plus ancien détenu de France, qui s'étale des années 1970 à nos jours.
Le natif de Saint-Benoît "replonge" quelques mois après son retour. En 1986, il se dispute avec sa compagne. Celle-ci est grièvement blessée après un coup de feu, accidentel selon Agamemnon. Dans la foulée, l'homme rejoint son frère Joseph sur son lieu de travail et l'abat d'une balle en plein coeur, officiellement pour une histoire d'héritage. Il prend la fuite et parvient à rester caché pendant près de trois mois.
Il dépose à partir de 1991 de nombreuses demandes de libération conditionnelle. Aucune d'elles n'aboutit. Agamemnon doit attendre vingt-trois ans pour enfin retrouver son île natale : il est transféré en 2014 à La Réunion.
La fin de la peine
Depuis, la suite des événements s'est montrée plutôt favorable. Le plus ancien détenu de France s'est marié l'année dernière. En juin dernier, le CNE (Centre National d'Evaluation) a rendu un avis favorable à sa demande de libération conditionnelle. Un avis suivi, donc, de son admission à la libération conditionnelle ce vendredi 23 novembre.
Casanova Agamemnon restera toutefois le plus ancien détenu du pays pendant quelques mois encore. De décembre à juillet prochain, il devra effectuer des demandes de permissions pour quitter le centre pénitentiaire du Port. L'homme de 68 ans devrait normalement s'installer avec son épouse, qui s'était engagée à le faire travailler bénévolement dans son établissement en cas de libération.
Sa femme, restauratrice à Saint-Benoît, s'est engagée à le faire travailler bénévolement dans son établissement.
Une personnalité qui fascine
Depuis les années 1980, Casanova Agamemnon fascine et divise les Réunionnais. Certains le voient comme un héros pourfendeur de l'oppression coloniale. Un symbole renforcé par les menaces de mort adressées au procureur de la République pendant sa cavale, ou encore sa déclaration au Journal de l'île de La Réunion en 2012 : "Je suis victime d'une justice parallèle et discriminatoire". Une pétition lancée en 2016 pour réclamer sa libération conditionnelle, avait même recueilli plusieurs centaines de signatures.