91 %. Ce chiffre "colossal", selon Brice Teinturier, représente la part de la population noire ou métisse qui se dit être victime de discriminations raciales "souvent, de temps en temps ou rarement", précise le directeur général délégué de l'institut de sondage Ipsos. "69% nous disent que c'est souvent ou de temps en temps", ajoute-t-il.
Commandé par le Cran, le baromètre permet de "mesurer véritablement le vécu des discriminations", à travers des questions comme : "Où rencontrez-vous le plus souvent ces discriminations liées à votre couleur de peau ?" ou encore "Dans les 12 derniers mois, combien de fois approximativement vous êtes-vous fait contrôler par la police ?"
On mesure aussi le type de discrimination, qui peut aller d'un problème à l'embauche ou encore d'une attitude dédaigneuse... Il y a toute une série de discriminations que nous avons mesurée et très fortement ressentie par les populations concernées
Brice Teinturier
Une différence d'intensité avec les Outre-mer
Dans cette enquête, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et La Réunion ont été prises en compte. Dans ces départements, Brice Teinturier pointe une différence forte au niveau de l'intensité des discriminations : "la question des discriminations raciales est exacerbée en Hexagone, beaucoup plus qu'en Outre-mer. Les personnes interrogées nous disent moins qu'elles rencontrent des discriminations fortes."
Au-delà de la différence d'intensité, les résultats restent similaires "au niveau de la structure des discriminations" ajoute le directeur général délégué d'Ipsos.
Le problème est moins aigu dans les Outre-mer par rapport à l'Hexagone.
Brice Teinturier
Intégrer les Outre-mer dans le baromètre permet d'avoir une lecture plus exhaustive, selon M. Teinturier. "Ça permet d'avoir un double regard entre les populations noires de métropoles et les populations des Outre-mer."