Naturaliste de passion et de combat, Raymond Lucas a pris, depuis plus de 35 ans à la Réunion, le parti et la défense des plantes pour leur préservation. Avec plusieurs mots d’ordre : faire connaître, transmettre aux particuliers ou aux professionnels comme les agriculteurs... et replanter !
Bois blanc, bois puant, bois maigre, bois amer ou ti bois de senteur… Plantes indigènes, endémiques ou exotiques… Raymond Lucas les connaît toutes et loin de garder tout son savoir pour son seul usage, il n’a de cesse de le partager et de faire connaître celles qui lui ont apporté tant, depuis sa plus tendre enfance - avec des souvenirs liés à la Réunion pendant la Seconde Guerre Mondiale - jusqu’à aujourd’hui, pendant sa très active retraite de l’Enseignement. Comme il le confie dans l'Oreille est hardie, les plantes, leur connaissance et leur défense sont une bonne partie de sa vie aujourd’hui : quand il ne distille pas ses bons conseils aux particuliers sur Réunion la1ere, par exemple dans Kosalafé, il est sur le terrain, à donner des conseils aux professionnels, tant à ceux du Parc Naturel qu’aux agriculteurs… Devant le puits de science qu’il est ainsi devenu au fil des années, les uns ou les autres font appel à lui pour reconnaître les différentes sortes de plantes qui ont poussé sur tel ou tel terrain agricole, pour savoir celles qu’il est utile de préserver et de ne surtout pas arracher ou celles encore qui peuvent aider à l’irrigation d’un champ… Avec son association, l’Association des Amis des Plantes et de la Nature, créée en 1986, Raymond Lucas touche tout le monde, veut sensibiliser tout le monde.
Main dans la main avec les jeunes agriculteurs
Et il n’a pas toujours été tendre dans le passé avec certains agriculteurs qui défrichaient à tout-va ainsi qu’avec les autorités nationales et locales en charge de l’agriculture dans les années 70. Faire "pousser" des clairières là où il aurait fallu laisser faire dame Nature ou employer trop de produits non-naturels ou encore une politique de développement agricole non-contrôlée et mal conçue et voilà des dizaines de variétés de plantes qui n’existent plus ou sont en voie de disparition à la Réunion. Mais aujourd’hui - occasion de se réjouir pour Raymond Lucas ! -, les jeunes agriculteurs sont d’une autre trempe et ont intégré à leurs activités de production, la nécessité de préserver l’environnement. Ils font d'ailleurs appel à Raymond Lucas comme ce jeune couple d’agriculteurs de Bras Panon, venus il y a peu le solliciter pour répertorier sur leur terrain le patrimoine « floristique » ( pour reprendre l’expression du naturaliste ) et les aider à replanter. Preuve "extraordinaire" s’il en est, constate Raymond Lucas du haut de ses 83 « printemps », que les temps changent…
En marge du Salon de l’Agriculture, le naturaliste Raymond Lucas est à retrouver dans l’Oreille est hardie. Et le podcast est à écouter ici !
Raymond Lucas est également l’auteur, entre autres, de « 100 plantes endémiques et indigènes de la de 100 plantes endémiques et indigènes de la Réunion » (Azalées Editions) et de « Plantes de la Réunion, tisanes simples et savoir-faire populaire ».