L’avenir de France Ô et des chaînes régionales Premières, évoqué lundi par la ministre de la Culture lors de son discours sur la réforme de l'audiovisuel public, a entraîné de nombreuses réactions. Tour d’horizon.
« Il faudra interroger nos concitoyens d'Outre-mer et leurs élus pour déterminer si l'avenir est au maintien de France Ô sur le canal hertzien ou au contraire au renforcement des offres numériques des Outre-mer Premières ». Cette petite phrase prononcée lundi matin par la ministre de la Culture Françoise Nyssen à l’occasion de son discours sur la réforme de l'audiovisuel public a suscité de nombreuses réactions.
A commencer par sa collègue au gouvernement, la ministre des Outre-mer Annick Girardin, interrogée le même jour dans l’après-midi sur… France Ô ! "Pour moi, France Ô doit être préservée, et son évolution doit être réfléchie", a déclaré sans détour Mme Girardin dans l'émission "Outre-mer politique" (voir vidéo ci-dessous), assurant même : « Il n'y a pas de disparition programmée » de la chaîne.
"Dans les Outre-mer, on a, avec les chaînes Premières (les chaînes régionales d'Outre-mer, ndlr) de l'excellence sur l'ensemble des océans. Ce sont des fenêtres sur le monde qu'on n'utilise pas suffisamment », a estimé la ministre. « Les productions des chaînes Premières, qui doivent être renforcées, doivent pouvoir être vues sur France Ô mais aussi sur d'autres chaînes », a-t-elle ajouté, taclant au passage France Télévisions, qui avec France Ô, « a trouvé l'alibi pour ne jamais diffuser l'Outre-mer sur les autres chaînes ».
« Je suis peut-être même pour des quotas sur les chaînes nationales pour pouvoir parler des territoires d'Outre-mer... et pas à 4h du matin, mais sur des horaires qui peuvent être suivis par tous nos concitoyens », a précisé Annick Girardin. « Le réflexe Outre-mer », dit-elle, « passe aussi par une meilleure connaissance des Français de leurs territoires d'Outre-mer ».
Pour sa part, dans un communiqué diffusé ce mardi et signé par son président Jean-Michel Martial, le Conseil représentatif des Français d’Outre-mer (Crefom), composé notamment de nombreux parlementaires et de personnalités du monde de la culture ultramarins, entend « rappeler l’attachement notoire des Outre-mer et de l’ensemble de ses élus à la présence de France Ô sur le canal hertzien national ». « Cette présence n’est d’ailleurs nullement contradictoire avec un renforcement des offres numériques des Outre-mer Premières », ajoute cette organisation. « C’est au contraire la synergie entre les Premières et France Ô qui peut renforcer la qualité des programmes et la place de l’Outre-mer sur l’ensemble des chaînes de France Télévisions. »
Autres réactions, celles du sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile et de la députée Frédérique Dumas, tous deux LREM mais pas exactement sur la même longueur d'ondes. Dans un communiqué, le sénateur, vice-président de la Délégation Outre-mer, déclare que « depuis sa création en 2005, France Ô constitue un lien indispensable entre la métropole et l’Outre-mer, qui n’a cessé de se renforcer puisque la chaîne est désormais accessible sur l’ensemble du territoire. » Il rappelle en outre « que le Président de la République, durant sa campagne, avait d’ailleurs écarté la suppression de France Ô ». « Aussi, la possible suppression de la chaîne envisagée par la ministre de la Culture n’est pas une voie envisageable » ajoute-t-il.
Quant à la députée Frédérique Dumas, elle déclarait ce mardi sur France Inter (voir ci-dessous) : « Le problème de France Ô, c’est que l’objectif c’est soi-disant qu’il y ait une visibilité plus importante pour les Ultramarins. Ce qui est faux et je trouve que l’on se moque du monde ultramarin. Le devoir est que sur les antennes nationales il y ait plus de place pour les minorités mais de manière attractive et visible, qu’à un moment donné on intègre la société. »
De son côté, Babette de Rozières, célèbre cheffe cuisinière et conseillère régionale d’Ile de France (LR), a déclaré au micro de La1ere : «Quand on regarde la télévision française il n’y a pas la couleur de la France à la TV. On ne voit pas nos compatriotes. Je crois que pour donner bonne conscience à la chaîne généraliste ils ont mis tous les Antillais sur France Ô. Donc il y a une raison d’avoir cette chaîne-là et je ne vois pas maintenant pourquoi on veut l’éliminer, parce que nous avons notre place ici. » Et d’ajouter : « Je suis tout à fait pour que l’on garde France Ô. Il faut peut-être l’améliorer, peut-être revoir les programmes, la rendre plus dynamique, mais s’ils la suppriment ça va être une erreur. »
A commencer par sa collègue au gouvernement, la ministre des Outre-mer Annick Girardin, interrogée le même jour dans l’après-midi sur… France Ô ! "Pour moi, France Ô doit être préservée, et son évolution doit être réfléchie", a déclaré sans détour Mme Girardin dans l'émission "Outre-mer politique" (voir vidéo ci-dessous), assurant même : « Il n'y a pas de disparition programmée » de la chaîne.
"Dans les Outre-mer, on a, avec les chaînes Premières (les chaînes régionales d'Outre-mer, ndlr) de l'excellence sur l'ensemble des océans. Ce sont des fenêtres sur le monde qu'on n'utilise pas suffisamment », a estimé la ministre. « Les productions des chaînes Premières, qui doivent être renforcées, doivent pouvoir être vues sur France Ô mais aussi sur d'autres chaînes », a-t-elle ajouté, taclant au passage France Télévisions, qui avec France Ô, « a trouvé l'alibi pour ne jamais diffuser l'Outre-mer sur les autres chaînes ».
« Je suis peut-être même pour des quotas sur les chaînes nationales pour pouvoir parler des territoires d'Outre-mer... et pas à 4h du matin, mais sur des horaires qui peuvent être suivis par tous nos concitoyens », a précisé Annick Girardin. « Le réflexe Outre-mer », dit-elle, « passe aussi par une meilleure connaissance des Français de leurs territoires d'Outre-mer ».
Pour sa part, dans un communiqué diffusé ce mardi et signé par son président Jean-Michel Martial, le Conseil représentatif des Français d’Outre-mer (Crefom), composé notamment de nombreux parlementaires et de personnalités du monde de la culture ultramarins, entend « rappeler l’attachement notoire des Outre-mer et de l’ensemble de ses élus à la présence de France Ô sur le canal hertzien national ». « Cette présence n’est d’ailleurs nullement contradictoire avec un renforcement des offres numériques des Outre-mer Premières », ajoute cette organisation. « C’est au contraire la synergie entre les Premières et France Ô qui peut renforcer la qualité des programmes et la place de l’Outre-mer sur l’ensemble des chaînes de France Télévisions. »
« Le CREFOM déplore que l’avenir de France Ô soit régulièrement présenté comme problématique alors que le problème réside surtout en l’absence d’une véritable réflexion d’ensemble sur la place des Outre-mer dans l’audiovisuel public, cantonné le plus souvent dans une perspective exclusivement hexagonale qui ne tient même pas compte de la présence de plus d’un million d’Ultramarins dans l’Hexagone.
« Cette présence, autant que la nécessité, pour l’Outre-mer, d’avoir une fenêtre hertzienne sur le territoire métropolitain, justifie assez que France Ô ne soit plus déstabilisée par d’incessantes remises en cause de sa raison d’être et puisse enfin se concentrer sereinement sur la qualité de ses programmes », conclut le Conseil représentatif des Français d’Outre-mer.
Autres réactions, celles du sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile et de la députée Frédérique Dumas, tous deux LREM mais pas exactement sur la même longueur d'ondes. Dans un communiqué, le sénateur, vice-président de la Délégation Outre-mer, déclare que « depuis sa création en 2005, France Ô constitue un lien indispensable entre la métropole et l’Outre-mer, qui n’a cessé de se renforcer puisque la chaîne est désormais accessible sur l’ensemble du territoire. » Il rappelle en outre « que le Président de la République, durant sa campagne, avait d’ailleurs écarté la suppression de France Ô ». « Aussi, la possible suppression de la chaîne envisagée par la ministre de la Culture n’est pas une voie envisageable » ajoute-t-il.
Quant à la députée Frédérique Dumas, elle déclarait ce mardi sur France Inter (voir ci-dessous) : « Le problème de France Ô, c’est que l’objectif c’est soi-disant qu’il y ait une visibilité plus importante pour les Ultramarins. Ce qui est faux et je trouve que l’on se moque du monde ultramarin. Le devoir est que sur les antennes nationales il y ait plus de place pour les minorités mais de manière attractive et visible, qu’à un moment donné on intègre la société. »
France Ô : "On se moque du monde ultra-marin", @DumasFrederique pic.twitter.com/7jDnydfzuQ
— Sonia Devillers (@Sonia_Devillers) 5 juin 2018
De son côté, Babette de Rozières, célèbre cheffe cuisinière et conseillère régionale d’Ile de France (LR), a déclaré au micro de La1ere : «Quand on regarde la télévision française il n’y a pas la couleur de la France à la TV. On ne voit pas nos compatriotes. Je crois que pour donner bonne conscience à la chaîne généraliste ils ont mis tous les Antillais sur France Ô. Donc il y a une raison d’avoir cette chaîne-là et je ne vois pas maintenant pourquoi on veut l’éliminer, parce que nous avons notre place ici. » Et d’ajouter : « Je suis tout à fait pour que l’on garde France Ô. Il faut peut-être l’améliorer, peut-être revoir les programmes, la rendre plus dynamique, mais s’ils la suppriment ça va être une erreur. »