Le réalisateur martiniquais Nicolas Polixène a vu son dernier court métrage récompensé pendant le confinement. Une période hors norme qui n'a pas freiné sa créativité. Il nous livre quelques unes de ses réflexions alors que le déconfinement a commencé.
Un DJ italien qui mixe depuis son balcon, le Pape qui fait la messe quasi seul en la Basilique Saint-Pierre… Autant d’images qu’on aurait eu du mal à imaginer, avant. Et qui ont durablement marqué l'auteur réalisateur martiniquais Nicolas Polixène.
Selon le trentenaire, "de nouvelles idées vont émerger dans l’approche de certains sujets. On se reconcentre tous sur l’essentiel, l’humain, et même dans l’écriture, cela va avoir des conséquences." Et des projets d'écriture, le Martiniquais en a pléthore : "mes chantiers sont nombreux, c'est cela qui est stimulant."
En attendant, avant de penser à l’avenir, Nicolas vit aussi dans le présent et le présent, c’est Américan Dream, son dernier court-métrage co-réalisé avec Sylvain Loubet, sorti l’année dernière. Le film entamait depuis peu un joli parcours à travers les différents festivals.
Selon le réalisateur, avec le confinement, la carrière du film a été suspendue. Et pourtant, même confiné, Nicolas a été récompensé pour son court-métrage : cela s’est passé la semaine dernière à New-York, lors d’un festival physiquement annulé, mais qui, à la place, s’est déroulé en ligne.
Evidemment, c’est une très bonne nouvelle mais le réalisateur martiniquais la tempère : “faire des festivals en ligne ne remplacera jamais le fait de rencontrer des gens, de se constituer un réseau.”
En tout cas, le film continue sa vie, enchaînant les sélections, en France et à l’étranger, dans des festivals qui ont appris à se réinventer. “ On est nominé pour le prix du meilleur film français au Nice International film festival. Le festival devait avoir lieu en mai, mais il est décalé en juin de manière virtuelle”, nous explique Nicolas.
Le film est également une nouvelle fois en compétition aux Etats-Unis, pour le Charlotte Black festival, décalé pour avoir lui aussi lieu en ligne au mois de juin.
"Mon travail d’écriture, lui, n’a pas été suspendu". Nicolas explique : "pour un auteur comme moi, ce confinement a été une période enrichissante. Cela ne m’a pas empêché d’écrire, même s'il admet avoir "forcément" perdu "en productivité". "La journée, on fait l’école aux enfants, etc., mais dans la tête, ça tourne…"
À l'exception de son court-métrage Papé tourné en créole, Nicolas a toujours écrit à plusieurs, comme pour American Dream. Et le confinement n’a pas bloqué son travail, bien au contraire : l’approche collective a juste un peu changé !
Avec les visioconférences, “ des réunions skype qui durent 2-3 heures, on a réinventé une manière de collaborer, de travailler en groupe." Et pour Nicolas, travailler en équipe a même été "une force” pendant le confinement.
Mais d’un point de vue personnel, le mot d’ordre selon Nicolas, c’est la prudence : “ on a peur pour les siens , alors cela donne l’impression qu’on est parano… en fait, il s’agit d’être prudent."
S’il s’oriente vers ce genre "humoristico-gore” , c'est “pour mettre un peu de légèreté dans des problématiques qui peuvent être un peu lourdes” , une envie que l’expérience du confinement aura renforcé...
Et puis, il y a toujours son projet de premier long-métrage, Dissidence, autour de la Résistance aux Antilles pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Pourquoi pas, enfin, tourner un jour un long métrage aux Etats-Unis ? Américan Dream a donné des idées à Nicolas. Beaucoup de gens lui ont d’ailleurs déjà suggéré que ce court-métrage avait le potentiel pour être développé en long…
"Il faut trouver de bonnes idées, des idées intéressantes qui soient low-cost", pense Nicolas.
En fait, "il faut avoir une ambition mesurée", précise Nicolas. "À un moment, on va être à nouveau confronté à la réalité économique du métier."
“Je pense que les plateformes (Netflix, Amazon prime ndlr) seront encore plus puissantes, ce sont les grandes gagnantes du confinement et elles deviennent de plus en plus concurentielles, il va donc leur falloir plus de contenu. Le confinement a validé des réflexions que l’on avait avant. Maintenant, [à nous, auteurs] de ne pas louper le train en marche.”
"J’ai toujours adoré les films d’anticipation avec une vision post-apocalyptique du monde. Ce que le confinement nous a montré, c’est que la réalité est plus forte que la fiction. En tant qu'auteur , la réalité nous a donné une leçon d'humilité.
Selon le trentenaire, "de nouvelles idées vont émerger dans l’approche de certains sujets. On se reconcentre tous sur l’essentiel, l’humain, et même dans l’écriture, cela va avoir des conséquences." Et des projets d'écriture, le Martiniquais en a pléthore : "mes chantiers sont nombreux, c'est cela qui est stimulant."
En attendant, avant de penser à l’avenir, Nicolas vit aussi dans le présent et le présent, c’est Américan Dream, son dernier court-métrage co-réalisé avec Sylvain Loubet, sorti l’année dernière. Le film entamait depuis peu un joli parcours à travers les différents festivals.
American Dream en suspens ?
American Dream, c’est donc le dernier court-métrage de Nicolas Polixène, dont on vous parlait dans un précédent article.Selon le réalisateur, avec le confinement, la carrière du film a été suspendue. Et pourtant, même confiné, Nicolas a été récompensé pour son court-métrage : cela s’est passé la semaine dernière à New-York, lors d’un festival physiquement annulé, mais qui, à la place, s’est déroulé en ligne.
Evidemment, c’est une très bonne nouvelle mais le réalisateur martiniquais la tempère : “faire des festivals en ligne ne remplacera jamais le fait de rencontrer des gens, de se constituer un réseau.”
En tout cas, le film continue sa vie, enchaînant les sélections, en France et à l’étranger, dans des festivals qui ont appris à se réinventer. “ On est nominé pour le prix du meilleur film français au Nice International film festival. Le festival devait avoir lieu en mai, mais il est décalé en juin de manière virtuelle”, nous explique Nicolas.
Le film est également une nouvelle fois en compétition aux Etats-Unis, pour le Charlotte Black festival, décalé pour avoir lui aussi lieu en ligne au mois de juin.
Une période propice au travail collectif
"Mon travail d’écriture, lui, n’a pas été suspendu". Nicolas explique : "pour un auteur comme moi, ce confinement a été une période enrichissante. Cela ne m’a pas empêché d’écrire, même s'il admet avoir "forcément" perdu "en productivité". "La journée, on fait l’école aux enfants, etc., mais dans la tête, ça tourne…"À l'exception de son court-métrage Papé tourné en créole, Nicolas a toujours écrit à plusieurs, comme pour American Dream. Et le confinement n’a pas bloqué son travail, bien au contraire : l’approche collective a juste un peu changé !
Avec les visioconférences, “ des réunions skype qui durent 2-3 heures, on a réinventé une manière de collaborer, de travailler en groupe." Et pour Nicolas, travailler en équipe a même été "une force” pendant le confinement.
Mais d’un point de vue personnel, le mot d’ordre selon Nicolas, c’est la prudence : “ on a peur pour les siens , alors cela donne l’impression qu’on est parano… en fait, il s’agit d’être prudent."
Projets
Des idées et des projets, Nicolas en avait avant le confinement. Cette période lui a permis de les affiner. Pour commencer, il a des des envies de séries pour Netflix, dont une série “humoristico-gore” qui parlerait de cinéma et de zombies, et une autre autour de séniors qui se lanceraient dans l'industrie du X… Des projets sur lesquels il travaille avec le co-auteur d'American Dream.S’il s’oriente vers ce genre "humoristico-gore” , c'est “pour mettre un peu de légèreté dans des problématiques qui peuvent être un peu lourdes” , une envie que l’expérience du confinement aura renforcé...
Et puis, il y a toujours son projet de premier long-métrage, Dissidence, autour de la Résistance aux Antilles pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Pourquoi pas, enfin, tourner un jour un long métrage aux Etats-Unis ? Américan Dream a donné des idées à Nicolas. Beaucoup de gens lui ont d’ailleurs déjà suggéré que ce court-métrage avait le potentiel pour être développé en long…
L'après-confinement
Mais l'"après" ne sera pas si simple, Nicolas en a conscience. ”L’industrie cinématographique va-t-elle avoir les reins assez solides pour redémarrer ? Les projets pourront-ils tous obtenir des financements?" Des questions légitimes. “Après, ça risque d’être l’embouteillage, reconnaît Nicolas, "c’est l’étape d’après, mais il faut l’avoir en tête.""Il faut trouver de bonnes idées, des idées intéressantes qui soient low-cost", pense Nicolas.
"Être malin, anticiper… Le confinement nous l’a montré, les gens ont été ingénieux”.
-Nicolas Polixène
En fait, "il faut avoir une ambition mesurée", précise Nicolas. "À un moment, on va être à nouveau confronté à la réalité économique du métier."
“Je pense que les plateformes (Netflix, Amazon prime ndlr) seront encore plus puissantes, ce sont les grandes gagnantes du confinement et elles deviennent de plus en plus concurentielles, il va donc leur falloir plus de contenu. Le confinement a validé des réflexions que l’on avait avant. Maintenant, [à nous, auteurs] de ne pas louper le train en marche.”