Avec le reconfinement, la créatrice de bijoux Audrey Gothland a dû fermer sa boutique. Malgré le contexte, la Guadeloupéenne essaie de continuer à travailler tant bien que mal. Objectif : développer de nouveaux canaux de vente, avec en ligne de mire, les fêtes de fin d'année.
Ce reconfinement, Audrey Gothland l’envisage de manière plus positive que le premier. La créatrice de bijoux n’a pas vraiment le choix à dire vrai : ”je ne peux pas me permettre de me laisser aller, parce qu’on approche de la fin de l’année et que cette dernière n’a pas été bonne.” La période qui arrive ne s’annonce pas plus facile, mais la Guadeloupéenne a bien l’intention de s’accrocher et dans un sourire, elle l’assure : “ il faut tout donner pour sauver la boutique et la marque.”
La boutique d’Audrey, c’est La Divini, une vitrine dans le très branché "SoPi", quartier au sud de Pigalle, dans le neuvième arrondissement de la capitale. Audrey Gothland y vend bijoux, accessoires et objets de décoration. “Avant le confinement, on avait lancé des nouvelles collections, mais on en garde toujours une ou deux pour Noël”. La dernière en date : une série de bijoux à base de perles baroques avec toujours "cette dorure à l’or fin 24 carats". Une collection avec un côté un peu "Art déco”.
Mais depuis l’annonce du reconfinement, Audrey doit s’organiser, pour réussir à vendre ses créations par d’autres canaux : recours à un webmaster pour améliorer l’expérience sur son site internet afin de remplacer l’expérience en boutique, développement du “call and collect" et même livraisons à vélo... “Oui, je suis prête à tout”, plaisante Audrey.
Avec sa bijoutière Pilar, elle se rend sur site quotidiennement pour continuer à travailler dans l’atelier boutique. L’objectif est clair : être prête pour les fêtes de fin d’année. “Les objets que je crée sont des cadeaux”, souligne la créatrice.
Cela fait trois ans que les affaires tournent un peu moins bien -"avec toutes les crises qu’on a eues, cela nous a plombés, nous les petits commerces"- mais Audrey ne veut pas que ce deuxième confinement soit un coup de grâce. Alors, depuis une semaine, elle bosse : "j’ai beaucoup avancé sur les réseaux sociaux. Ça ne porte pas encore ses fruits mais il faut rester positif.”
Rester positif, d’accord, mais ne pas éluder pour autant toutes les possibilités qui peuvent se présenter. Et parmi elles, celle de reprendre, en parallèle, son activité d’architecte d’interieur. “J’y pense depuis le premier confinement”, confie Audrey.
Alors au bout de quatre ans, elle change de cap : "j’ai essayé de me rappeler ce que je voulais faire quand j’étais petite et je me suis souvenue que je voulais ouvrir une boutique de décoration”. On est en 2009, c’est le début de l’aventure.
Audrey commence par les objets en céramique et petit à petit, elle se met aux bijoux pour finalement s’y consacrer pleinement. Car la jeune femme y trouve son compte. “Moi ce qui m’interessait, c’était vraiment le dessin, et le fait de faire des collections", raconte Audrey. "Et au niveau processus créatif, le bijou, c’est top. Ça va très vite. On peut rapidement dessiner plein de collections et fabriquer vite. On voit aussitôt le résultat et on le vend vite." Audrey réalise alors une équation qui lui semble parfaite, entre "process créatif rapide et fabrication française à des prix “normaux”.
A l’époque, Audrey veut créer un concept store et sa boutique s’appelle “Divini Kréol” : “ça veut dire devenir créole."
Une manière aussi d’évoquer ses origines : Madagascar du côté de sa mère et de sa grand-mère maternelle -"de ma grand-mère, j’ai gardé un attachement aux matériaux de là-bas”-, et la Guadeloupe de son père, où Audrey est née.
En 2015, Audrey choisit toutefois de changer le nom de son atelier-boutique. “J’essayais de parler de la créolite à travers des objets, des motifs, des formes, mais c’était trop subtil… Je n’arrivais pas à exprimer ce que je voulais."
Alors, pour se libérer “créativement parlant”, Audrey décide d’enlever le mot “kréol” et de garder “La Divini”, “parce que le lieu était un peu connu dans le quartier, les gens disaient *je vais à La Divini*." Mais Audrey n’oublie pas pour autant ses racines : “cela veut toujours dire “devenir” et c’est important pour moi…” La Guadeloupéenne de 38 ans précise avec un sourire : "parce que, un peu comme tout le monde, je cherche qui je veux devenir."
L"enfance "créole" d'Audrey a évidemment influencé certaines de ses créations, à l'image de la toute récente collection "Sodade" -"comme la mélancolie de la saudade”-. Audrey l’a dessinée en septembre dernier. Elle a crée des sautoirs, boucles et autres bracelets qui rappellent les "bijoux pomme-cannelle”, ces fameux bijoux créoles.
La boutique d’Audrey, c’est La Divini, une vitrine dans le très branché "SoPi", quartier au sud de Pigalle, dans le neuvième arrondissement de la capitale. Audrey Gothland y vend bijoux, accessoires et objets de décoration. “Avant le confinement, on avait lancé des nouvelles collections, mais on en garde toujours une ou deux pour Noël”. La dernière en date : une série de bijoux à base de perles baroques avec toujours "cette dorure à l’or fin 24 carats". Une collection avec un côté un peu "Art déco”.
Sur tous les fronts
Mais depuis l’annonce du reconfinement, Audrey doit s’organiser, pour réussir à vendre ses créations par d’autres canaux : recours à un webmaster pour améliorer l’expérience sur son site internet afin de remplacer l’expérience en boutique, développement du “call and collect" et même livraisons à vélo... “Oui, je suis prête à tout”, plaisante Audrey. Avec sa bijoutière Pilar, elle se rend sur site quotidiennement pour continuer à travailler dans l’atelier boutique. L’objectif est clair : être prête pour les fêtes de fin d’année. “Les objets que je crée sont des cadeaux”, souligne la créatrice.
Inquiétude avant les fêtes
Alors la Guadeloupéenne appréhende. Elle sait bien que le confinement pourrait être prolongé -"ce serait catastrophique”, soupire-t-elle-, mais ne préfère pas trop y penser :Les trois semaines avant Noël, c’est entre quatre et cinq mois de chiffre d’affaires, c’est colossal."
Cela fait trois ans que les affaires tournent un peu moins bien -"avec toutes les crises qu’on a eues, cela nous a plombés, nous les petits commerces"- mais Audrey ne veut pas que ce deuxième confinement soit un coup de grâce. Alors, depuis une semaine, elle bosse : "j’ai beaucoup avancé sur les réseaux sociaux. Ça ne porte pas encore ses fruits mais il faut rester positif.”
Rester positif, d’accord, mais ne pas éluder pour autant toutes les possibilités qui peuvent se présenter. Et parmi elles, celle de reprendre, en parallèle, son activité d’architecte d’interieur. “J’y pense depuis le premier confinement”, confie Audrey.
Créatrice de bijoux et architecte
Architecte , c'est son premier travail, sa formation. Celle pour laquelle la Guadeloupéenne de Baie-Mahault a débarqué dans l’Hexagone juste avant les années 2000. Audrey a alors 17 ans et intègre l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles. “Les études sont fantastiques et le métier est très beau, mais pour moi, c'est un métier difficile." L”école terminée, Audrey se lance dans l’urbanisme, mais assez vite, elle se rend compte qu’il lui manque quelque chose. La Guadeloupéenne ressent “une frustration créative”.Alors au bout de quatre ans, elle change de cap : "j’ai essayé de me rappeler ce que je voulais faire quand j’étais petite et je me suis souvenue que je voulais ouvrir une boutique de décoration”. On est en 2009, c’est le début de l’aventure.
Audrey commence par les objets en céramique et petit à petit, elle se met aux bijoux pour finalement s’y consacrer pleinement. Car la jeune femme y trouve son compte. “Moi ce qui m’interessait, c’était vraiment le dessin, et le fait de faire des collections", raconte Audrey. "Et au niveau processus créatif, le bijou, c’est top. Ça va très vite. On peut rapidement dessiner plein de collections et fabriquer vite. On voit aussitôt le résultat et on le vend vite." Audrey réalise alors une équation qui lui semble parfaite, entre "process créatif rapide et fabrication française à des prix “normaux”.
A l’époque, Audrey veut créer un concept store et sa boutique s’appelle “Divini Kréol” : “ça veut dire devenir créole."
Parler de créolité aux gens d’ici
L’idée d’Audrey était simple : "à partir d’objets", elle voulait "parler de créolité aux gens d'ici":Pour moi, la créolité, c’est le mélange des cultures dans les îles, je voulais parler des cultures qui existent là-bas, africaines, indiennes, libanaises, syriennes, européennes. Montrer aux gens d’ici ce mélange magnifique.
Une manière aussi d’évoquer ses origines : Madagascar du côté de sa mère et de sa grand-mère maternelle -"de ma grand-mère, j’ai gardé un attachement aux matériaux de là-bas”-, et la Guadeloupe de son père, où Audrey est née.
En 2015, Audrey choisit toutefois de changer le nom de son atelier-boutique. “J’essayais de parler de la créolite à travers des objets, des motifs, des formes, mais c’était trop subtil… Je n’arrivais pas à exprimer ce que je voulais."
Alors, pour se libérer “créativement parlant”, Audrey décide d’enlever le mot “kréol” et de garder “La Divini”, “parce que le lieu était un peu connu dans le quartier, les gens disaient *je vais à La Divini*." Mais Audrey n’oublie pas pour autant ses racines : “cela veut toujours dire “devenir” et c’est important pour moi…” La Guadeloupéenne de 38 ans précise avec un sourire : "parce que, un peu comme tout le monde, je cherche qui je veux devenir."
La Guadeloupe toujours dans le coeur
Avec son mari, lui aussi guadeloupéen, Audrey reste très attachée à son archipel natal. Ils retournent au moins une fois par an là-bas. Même cette année, malgré la crise sanitaire, ils s’y sont rendus. “On a eu un deuxième enfant, il fallait le présenter à nos deux familles!”L"enfance "créole" d'Audrey a évidemment influencé certaines de ses créations, à l'image de la toute récente collection "Sodade" -"comme la mélancolie de la saudade”-. Audrey l’a dessinée en septembre dernier. Elle a crée des sautoirs, boucles et autres bracelets qui rappellent les "bijoux pomme-cannelle”, ces fameux bijoux créoles.