Réformes des retraites : à Paris, une nouvelle journée de mobilisation pour les ultramarins en grève

Des ultramarins de différentes professions ont répondu présents à cette quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Paris. Récit d'une après-midi de mobilisation. 
 
Au 36ème jour de grève contre la réforme des retraites, la quatrième grande mobilisation a rassemblé 44 000 manifestants à Paris, selon le cabinet Occurrence, 56 000 selon le ministère de l'Intérieur, et 370 000 selon la CGT. Dans le cortège parisien, Outre-mer la 1ère a rencontré plusieurs Ultramarins venus de différents horizons. « Donnez-nous de l’argent, donnez-nous. C'est pour la bonne cause » crient Vanessa et Lisa en cœur, une tirelire en carton à la main. Les deux collègues sont en grève et n’ont plus travaillé depuis le 5 décembre 2019, date du début du mouvement.
 

Zéro euro à la fin du mois

Vanessa est originaire de Guadeloupe et de Martinique, elle travaille comme chauffeure de bus RATP depuis 2016. Elle vit à Villeneuve Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. Son dépôt se situe à Créteil. Sa collègue, Lisa, Guadeloupéenne de 37 ans est également chauffeure de bus. « Depuis deux semaines on a commencé à faire des quêtes. On a aussi une cagnotte leetchi » expliquent les deux femmes.
Vanessa et Lisa chauffeur de bus RATP gréviste depuis le 5 décembre 2019
 
"On essaye de penser le moins possible à ce qui va se passer à la fin du mois prochain. A la RATP, on est payé avec un mois de retard. Donc fin janvier, on percevra 0 euro parce qu’en décembre on a été en grève tous les jours.".

 

Une enseignante mobilisée

160 euros. C’est le montant perdu par Margot et son époux en une journée non travaillée. Ensemble, ils cumulent déjà 7 jours de grève depuis le début du mouvement. Pour cette Guadeloupéenne, enseignante agrégée d’Histoire de 29 ans, cette quatrième journée de mobilisation sert avant tout à se remotiver. 

Côté moral, Margot admet que faire grève est fatigant : "il faut marcher, je suis venu à pied, de chez moi à Pantin jusqu’à République avant de rejoindre le cortège des enseignants à l’angle de la rue Dieu et du Quai Valmy". Margot reste déterminée. Lors d’un vote en Assemblée générale de son lycée, à l’unanimité les enseignants ont voté la grève pour mardi et jeudi. Le mouvement est donc loin de s’estomper.
Enseignante agrégée d'Histoire au Lycée Mozart de Blanc Mesnil
 

Un agent de mairie determiné 

Henri à 61 ans. Pour cet adjoint technique d’installations sportives à la Mairie de Paris, la durée du mouvement est un signal positif. Ce Guadeloupéen qui réside à Stains, en Seine-Saint-Denis, veut croire au retrait complète de la réforme. "Si nous restons unis, le gouvernement cédera. Ils veulent nous diviser mais regardez autour de vous le monde qu’il y a. Je suis proche de la retraite mais si je viens aujourd’hui c’est pour mes enfants et mes petits-enfants" explique le fonctionnaire. En signe de protestation, Henri tient à serrer les poings pour montrer sa détermination au gouvernement. 
Henri, Guadeloupéen de 61, adjoint technique d’installations sportives à la Maire de Paris