Le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée veut rompre un contrat controversé avec une compagnie australienne chargée d'assurer la sécurité sur l'île de Manus, où sont relégués des centaines de réfugiés rejetés par l'Australie, a annoncé à l'AFP le ministre de l'Immigration, Petrus Thomas.
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Ce contrat de 420 millions de dollars australiens (257 millions d'euros) lie les autorités de Port Moresby à la compagnie Paladin Holdings, pour assurer la sécurité et d'autres services dans les trois "centres de transition" pour migrants de l'île de Manus, située dans l'océan Pacifique au nord de la Papouasie.
L'Australie mène depuis 2013 une politique très dure, critiquée par l'ONU, envers les migrants et réfugiés. Elle n'accepte aucun boat people sur son sol, même ceux qui remplissent les critères du droit d'asile. Les réfugiés qui ne sont pas directement refoulés en mer sont envoyés dans des camps sur des îles du Pacifique, Manus ainsi que Nauru, avec interdiction de s'installer en Australie.
Quelque 800 réfugiés au total vivent depuis plusieurs années dans des conditions très dures sur ces îles, dont environ 600 dans des "centres de transition" sur Manus après la fermeture en 2017 du camp qui y était géré par l'Australie, selon des estimations officielles.
Le déploiement de plus d'une dizaine de policiers lourdement armés de cette force, connue pour sa brutalité et accusée par le passé de viols et de meurtres, est un signe de la tension croissante sur l'île. Il suscite également l'inquiétude des groupes de défense des droits de l'homme qui s'insurgent contre la politique de l'Australie et ont dénoncé par le passé l'utilisation des unités mobiles pour mater des révoltes de réfugiés.
Centres de transition
Le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a l'intention de "rompre le contrat avec Paladin d'ici la fin du mois" et de lancer un "processus d'appel d'offres transparent" privilégiant les entreprises locales, a déclaré M. Thomas. Peu connue, faiblement capitalisée et sans grande expérience dans son domaine, Paladin est liée à un influent homme politique de Papouasie-Nouvelle-Guinée. En avril, le contrôleur général australien Grant Hehir a ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles le contrat de l'île de Manus lui a été attribué.L'Australie mène depuis 2013 une politique très dure, critiquée par l'ONU, envers les migrants et réfugiés. Elle n'accepte aucun boat people sur son sol, même ceux qui remplissent les critères du droit d'asile. Les réfugiés qui ne sont pas directement refoulés en mer sont envoyés dans des camps sur des îles du Pacifique, Manus ainsi que Nauru, avec interdiction de s'installer en Australie.
Quelque 800 réfugiés au total vivent depuis plusieurs années dans des conditions très dures sur ces îles, dont environ 600 dans des "centres de transition" sur Manus après la fermeture en 2017 du camp qui y était géré par l'Australie, selon des estimations officielles.
Tentatives de suicide quotidiennes
Fin mai, la Papouasie-Nouvelle-Guinée avait déployé des forces paramilitaires sur l'île de Manus où la tension était montée d'un cran parmi les centaines de réfugiés qui y sont relégués, avec des tentatives de suicide "quotidiennes". "Le déploiement récent d'une unité mobile sur l'île de Manus s'inscrit dans les efforts pour contribuer à réduire les tentatives de suicide au centre de réfugiés de Lorengau Est", avait expliqué David Yapu, commandant de la police provinciale de Manus. Le déploiement de cette unité est prévu pour trois mois.Le déploiement de plus d'une dizaine de policiers lourdement armés de cette force, connue pour sa brutalité et accusée par le passé de viols et de meurtres, est un signe de la tension croissante sur l'île. Il suscite également l'inquiétude des groupes de défense des droits de l'homme qui s'insurgent contre la politique de l'Australie et ont dénoncé par le passé l'utilisation des unités mobiles pour mater des révoltes de réfugiés.