Quelle similitude y a-t-il entre les paysages urbains des villes bétonnées de l'Hexagone et les paysages sauvages des îles de Saint-Pierre et Miquelon ? "Aucune", serions-nous tentés de dire. Et pourtant, le photographe né à Saint-Pierre, Pierre Châtel-Innocenti, a voulu rapprocher ces deux entités dans des photomontages réalistes. Le résultat sera présenté lors d'une double exposition : une dans son archipel d'origine à partir du mois de septembre, l'autre à Paris, à l'automne.
Habitant de l'Hexagone depuis plus de 20 ans, le photographe d'architecture veut, grâce à cette nouvelle exposition, reconnecter les morceaux de sa double identité : la Saint-Pierraise et la métropolitaine. "C'est une sorte de travail psychologique", admet-il.
J'aime bien croiser dans le travail photographique des influences de ces deux univers et essayer de créer des ponts entre ces deux identités.
Pierre Châtel-Innocenti, photographe d'architecture
Des photos grand format
Dans cette exposition - qui fait l'objet d'un documentaire de France Télévisions toujours en cours de production -, Pierre Châtel-Innocenti va présenter vingt œuvres. Chacune d'entre elles est composée de deux photos : une qui a été prise à Saint-Pierre et Miquelon, l'autre prise à Paris, ou dans une ville de l'Hexagone. L'idée est "de confronter deux univers en mettant deux photos l'une à côté de l'autre et de jouer sur des contrastes, des oppositions", explique-t-il.
Par exemple, la Tour Eiffel, symbole de Paris et de la révolution industrielle de la fin du XIXᵉ siècle, est associée à une antenne dissimulée dans les brumes de Saint-Pierre et Miquelon. Collées, les deux images ne font qu'une. Et étrangement, elles semblent être dans la continuité l'une de l'autre.
Ce n'est pas la première fois que Pierre Châtel-Innocenti expose son travail dans l'archipel. L'année dernière, il avait déjà monté une exposition au musée de l'Arche de Saint-Pierre. Encore une fois, il s'agissait de photomontages mixant urbain et naturel. Mais cette fois-ci de manière plus discrète et subtile.
Pour rendre la nouvelle exposition plus vivante, le photographe a eu l'idée de dispatcher ses œuvres sur l'ensemble de l'archipel - de Saint-Pierre à Miquelon, en passant par l'île aux Marins -, plutôt que de les réunir dans un musée. Les photos, qui feront 1,10 m de hauteur et 1,65 m de longueur, seront installées sur des supports en bois offerts par les mairies et exposées en extérieur, dans la nature. L'emplacement correspondra au lieu où a été prise l'image. Un questionnement demeure néanmoins sur la résistance des installations face aux intempéries.
Pour ceux qui voudront admirer l'ensemble des œuvres, une version numérique sera présentée au musée Micro-Folie de Saint-Pierre. À Paris, l'exposition devrait avoir lieu dans une galerie en octobre ou en novembre, mais dans un format beaucoup plus réduit. Pour la version grandeur nature, c'est à Saint-Pierre et Miquelon qu'il faudra aller.
Une exposition en extérieur aura lieu dans tout l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon à partir du 10 septembre. Le vernissage est prévu à la Micro-Folie Saint-Pierre le 9 septembre et l'exposition virtuelle (sur écran géant) se tiendra à la Micro-Folie à partir du 10 septembre :
🔸 Samedis 10 et 17 septembre, de 10h à 17h en continu
🔸 Mardi 13, mercredi 15 et jeudi 15 septembre de 16h30 à 19h
🔸 Vendredi 16 septembre de 14h à 17h