Le processus de transformation se déroule en plusieurs étapes. Le plastique est d’abord chauffé à 250 degrés durant 30 minutes puis rapidement refroidi à température ambiante. Cette première phase va permettre de dégrader le plastique en poudre.
Ainsi réduit en poudre, le plastique va être dégradé en quelques jours par la bactérie Escherichia coli. Une bactérie au préalable modifiée génétiquement par Matt Edmundson, ingénieur en biotechnologie :"Nous avons modifié génétiquement la bactérie Escherichia coli afin qu’elle développe une protéine spécifique qui dégrade le plastique en molécule de vanilline."
Après une dernière étape d’incubation de 24 heures à 37 degrés, l’improbable alchimie est réalisée : un arôme artificiel de vanille en tout point identique à la molécule naturelle est présent. À partir d’un kilo de plastique, 800 grammes d’arôme de vanille sont produits.
85% des arômes issus du pétrole
Aujourd’hui, 85 % des arômes artificiels de vanille sont produits à partir de pétrole. Or, le plastique lui-même est issu du pétrole. Joanna Sadler voit donc dans ces déchets une matière première.
Ses recherches s’inscrivent dans une démarche de développement durable à laquelle l’industrie est de plus en plus sensible.
"Le recours au pétrole n’est pas une situation durable, c’est un défi pour l’industrie de trouver d’autres sources de matière première. Les déchets plastiques sont une solution", estime-t-elle. Pour le moment, seuls les plastiques alimentaires à usage unique, les PET, peuvent être utilisés.
Production industrielle ?
L’arôme de vanille produite par Joanna Sadler et son équipe devra atteindre un niveau de purification suffisant avant de pouvoir obtenir une autorisation de mise sur le marché, ce qui prendra encore quelques années.
Dans un marché mondial où la demande explose, les arômes de vanille issus des déchets plastiques pourraient trouver leur place.
L’objectif de Joanna Sadler : passer dans les prochaines années à une étape industrielle de cette production insolite.