"C'est très important que ces bidonvilles soient détruits", se félicite ce lundi matin sur franceinfo Estelle Youssouffa, députée Liot (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires) de Mayotte, après la reprise de l'opération Wuambushu dans le département et le début de la démolition du quartier informel Talus 2.
Selon l'élue qui soutient l'opération, ces bidonvilles sont "des zones insalubres, des zones de non-droit" installées sur "des terrains privés, des terrains qui appartiennent aux collectivités et qui sont occupés illégalement en grande majorité par des étrangers qui sont en situation irrégulière". D'après la députée, il existe "entre 10 à 15.000 habitations en tôles" à Mayotte.
Les habitants de ce bidonville, Talus 2, ont donc été expulsés et ont reçu des offres de relogement de la part de la préfecture. Des offres jugées "trop temporaires" selon les associations présentes sur place.
Une critique balayée par la députée Estelle Youssouffa. "La loi, c'est que vous êtes relogés pendant trois mois. Il n'est pas question d'offrir une prime à l'occupation illégale de terrain. Sinon c'est un appel d'air formidable pour dire : 'vous vous installez n'importe où sur un terrain et puis en plus vous aurez le droit, in fine, à un logement social ad vitam æternam', non", fustige-t-elle.
"Le retour de la paix civile"
Face à "l'évaporation" des personnes en situation irrégulière, Estelle Youssouffa appelle à une "opération de grande ampleur et sur la durée" pour avoir dit-elle "une cohérence au niveau de la politique publique".
"Détruire les habitats insalubres, les bidonvilles à Mayotte et procéder aux expulsions et aux arrestations, c'est complètement détruire cette économie clandestine, qui est basée sur le trafic humain, sur l'entrée illégale sur le territoire, qui exploite la misère humaine et qui construit un monde parallèle, et complément clandestin à Mayotte", énumère l'élue du groupe Liot.
Elle indique également que "140 arrestations" ont été réalisées par les forces de l'ordre ces dernières semaines parmi les gangs qui sévissent à Mayotte. "Pour nous, ça veut dire le retour de la paix civile. C'est très important, on subit une insécurité, une violence qui est hors norme à Mayotte", rappelle-t-elle.