Requins à la Réunion : le Conseil d'Etat demande au préfet de mieux informer la population

Le Conseil d'État a enjoint le préfet de la Réunion de mieux informer résidents et touristes de l'île sur les risques liés aux requins par une "signalisation adaptée", dans une ordonnance rendue publique mardi. 
La Réunion a été le théâtre de deux attaques mortelles depuis le début de l'année : celle d'un surfeur imprudent, le 8 mai lors de son voyage de noces, et celle d'une adolescente qui se baignait tout près du rivage, le 15 juillet, sur la côte ouest. Ces deux drames avaient ébranlé toute l'île. "Les mesures prises jusqu'à présent ont été insuffisantes pour empêcher la multiplication récente des attaques", souligne le Conseil d'État.
           
L'ordonnance du juge des référés vient renforcer l'injonction prononcée par le juge du tribunal administratif de Saint-Denis de la Réunion le 19 juillet dernier, en la modifiant parce qu'elle était "trop générale". Et déboute de fait le recours intenté par le ministère de l'Intérieur contre cette première instance.
           
"Face au risque d'attaques mortelles de requin", le Conseil d'État "enjoint le préfet (...) de mettre en place une signalisation adaptée des interdictions ou des limitations de baignades et d'activités nautiques, en précisant clairement la nature des risques".   
 
La haute juridiction précise que cette information doit être "assurée non seulement" auprès de la "population permanente mais aussi des touristes". En effet, dans les zones où n'a pas été mis en place un dispositif de surveillance et d'alerte, "seules les mesures d'interdiction de baignades et d'activités sont susceptibles de supprimer le risque d'attaques", estime le Conseil d'État.
           
Et "le respect de ces interdictions, condition de leur efficacité, implique qu'elles soient convenablement signalées et que la population soit largement informée", poursuit le Conseil d'État.
           
Après la décision du TA de Saint-Denis, le préfet de la Réunion, Jean-Luc Marx, avait annoncé le 26 juillet un arsenal de nouvelles mesures de protection anti-requin dont l'interdiction de la baignade, du surf et du bodyboard, sur plus de la moitié du littoral réunionnais, ainsi qu'une campagne de prélèvement de requins portant sur 920 requins bouledogues et tigres.