"Combien coûte la vie d'une femme ?": des associations ont réclamé des moyens lors d'un rassemblement lundi à Saint-Denis après la mort de Leïla, une jeune femme enceinte, dont le compagnon est mis en cause pour violences conjugales.
Quelques 150 personnes se sont rassemblées devant la mairie de cette ville de Seine-Saint-Denis, où Leïla, 20 ans, enceinte de trois mois, est morte le 3 juillet. L'autopsie a conclu que son décès pouvait résulter d'une grossesse extra-utérine.
Son compagnon a cependant été placé sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre simple témoin et mis en examen, dans l'enquête ouverte pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il a également été mis en examen pour des violences conjugales antérieures et placé sous contrôle judiciaire. La veille de sa mort, la jeune femme avait déposé une main courante.
Dans l'assistance, des proches de Leïla, originaire de Guadeloupe. "Elle voulait être assistante sociale", explique à l'AFP, Sylvine, une cousine, une photo de la jeune femme, souriante, entre les mains. "Elle travaillait comme auxiliaire de vie le week-end, le jeudi elle faisait du bénévolat auprès des personnes âgées".
Garance, étudiante de 20 ans qui vit à Saint-Denis, est venue au rassemblement car "c'est maintenant qu'il faut se mobiliser, essayer d'agir" contre ces violences "qui peuvent toucher n'importe qui".
Chaque année, en France, près de 220.000 femmes subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Et 130 femmes sont mortes en 2017 en France, tuées par leur conjoint ou ex, contre 123 en 2016, selon le ministère de l'Intérieur.
"Il nous appartient à tous et toutes de faire des violences conjugales un chapitre clos de l'histoire", a dit lundi soir le maire de Saint-Denis, Laurent Russier
Des moyens insuffisants
"Combien vaut la vie d'une femme ?", a interrogé lors du rassemblement, Ernestine Ronai, responsable de l'observatoire départemental des violences envers les femmes, en appelant les pouvoirs publics à déployer des moyens. Les associations demandent "un milliard", a-t-elle dit, "et ce n'est pas trop pour lutter contre ce problème". "Pour l'instant les moyens mis en oeuvre sont totalement insuffisants", a ajouté Marie-Christine Mourgue, présidente de SOS femmes 93.Dans l'assistance, des proches de Leïla, originaire de Guadeloupe. "Elle voulait être assistante sociale", explique à l'AFP, Sylvine, une cousine, une photo de la jeune femme, souriante, entre les mains. "Elle travaillait comme auxiliaire de vie le week-end, le jeudi elle faisait du bénévolat auprès des personnes âgées".
Garance, étudiante de 20 ans qui vit à Saint-Denis, est venue au rassemblement car "c'est maintenant qu'il faut se mobiliser, essayer d'agir" contre ces violences "qui peuvent toucher n'importe qui".
Grenelle des violences conjugales
Ces derniers jours, le monde politique et la société civile sont montés au créneau pour appeler à des mesures immédiates pour lutter contre les féminicides. Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, a annoncé dimanche un "Grenelle des violences conjugales" en septembre. La veille, 1.200 à 2.000 personnes s'étaient rassemblées à Paris contre les féminicides.Chaque année, en France, près de 220.000 femmes subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Et 130 femmes sont mortes en 2017 en France, tuées par leur conjoint ou ex, contre 123 en 2016, selon le ministère de l'Intérieur.
"Il nous appartient à tous et toutes de faire des violences conjugales un chapitre clos de l'histoire", a dit lundi soir le maire de Saint-Denis, Laurent Russier