A Saint-Martin, ravagé en septembre par Irma, plusieurs centaines d'élèves se préparent à passer le bac, mais lycéens, parents d'élèves et représentants syndicaux s'inquiètent de voir leurs chances compromises à cause du retard accumulé après l'ouragan.
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Les élèves n'ont repris véritablement les cours que le 6 novembre, deux mois après la rentrée scolaire initiale prévue le 6 septembre, le jour même où l'ouragan a frappé, endommageant ou détruisant certains établissements. Avec une angoisse : comment rattraper deux mois sur une année scolaire ?
Moins de trois semaines avant la première épreuve le 18 juin, le compte à rebours devient stressant. "On n'est pas préparé pour l'épreuve d'histoire-géographie, on n'a pas fini le programme. En mathématiques aussi on le sent mal", explique une jeune lycéenne. Les élèves regrettent également "des absences longues de certains de leurs professeurs".
Michel Sanz, Inspecteur d'académie et directeur académique adjoint des services de l'éducation nationale de Saint-Martin note "des inquiétudes légitimes, mais tout est fait pour que le baccalauréat ait lieu dans les meilleures conditions". En mars, il assurait déjà que tous les élèves seraient prêts grâce aux "dispositifs pédagogiques mis en place pour rattraper le retard".
Mais certains professeurs ont dû faire des choix : "Je ne ferai au final que 11 chapitres sur 12", explique une professeure de Sciences économiques et sociales. D'autres enseignants ont été confrontés à une arrivée échelonnée des élèves, "tout au long de l'année", puisque juste après Irma, des élèves ont été scolarisés un temps en Guadeloupe, Martinique ou métropole. "En terminale ES, on a d'abord eu 38 élèves, on a fonctionné en une seule classe. Aujourd'hui ils sont 64 élèves sur deux classes", raconte l'enseignante.
un peu du bourrage de crâne", explique ainsi Sevrin, un lycéen en terminale scientifique.
L'Union des parents d'élèves de Saint-Martin salue "une implication réelle des professeurs qui font des heures supplémentaires" mais "est-ce que cela sera suffisant ?" Elle s'inquiète aussi pour les candidats au bac professionnel, qui en raison d'ateliers très endommagés par l'ouragan, n'ont pu pour certains entamer l'apprentissage pratique qu'en février. "Le délai d'enseignement pratique est extrêmement court avant les épreuves", regrettent les parents d'élèves.
Pour lui, "les élèves n'ont pas eu accès à tous les moyens modernes d'enseignement. Aujourd'hui, ils ont beaucoup de mal à tout mémoriser". Il en veut pour preuve les épreuves du bac blanc, où "les élèves sont en échec, les copies sont vides, les moyennes sont faibles". "Le sentiment qui domine c'est l'inquiétude même si on s'attend à une correction bienveillante au baccalauréat", ajoute-t-il.
Moins de trois semaines avant la première épreuve le 18 juin, le compte à rebours devient stressant. "On n'est pas préparé pour l'épreuve d'histoire-géographie, on n'a pas fini le programme. En mathématiques aussi on le sent mal", explique une jeune lycéenne. Les élèves regrettent également "des absences longues de certains de leurs professeurs".
"Stressés"
"Ils sont stressés et sont persuadés qu'ils vont avoir du retard, mais aucun professeur n'a été absent sur une longue durée, on a tout fait pour remplacer les professeurs absents au plus vite", affirme Christian Rella, le proviseur par intérim de la Cité scolaire, où sont regroupés les lycéens du bac général et technologique.Michel Sanz, Inspecteur d'académie et directeur académique adjoint des services de l'éducation nationale de Saint-Martin note "des inquiétudes légitimes, mais tout est fait pour que le baccalauréat ait lieu dans les meilleures conditions". En mars, il assurait déjà que tous les élèves seraient prêts grâce aux "dispositifs pédagogiques mis en place pour rattraper le retard".
Aide aux révisions
Ainsi, à la Cité scolaire, le lycée restera ouvert jusqu'aux derniers jours, et les professeurs se tiennent à la disposition des élèves, avec un dispositif d'aide aux révisions, intitulé "potasse ton bac", mis en place chaque jour entre 12 et 14h. Durant les vacances scolaires l'opération "Ecole ouverte" a aussi permis aux élèves de réviser avec les enseignants.Mais certains professeurs ont dû faire des choix : "Je ne ferai au final que 11 chapitres sur 12", explique une professeure de Sciences économiques et sociales. D'autres enseignants ont été confrontés à une arrivée échelonnée des élèves, "tout au long de l'année", puisque juste après Irma, des élèves ont été scolarisés un temps en Guadeloupe, Martinique ou métropole. "En terminale ES, on a d'abord eu 38 élèves, on a fonctionné en une seule classe. Aujourd'hui ils sont 64 élèves sur deux classes", raconte l'enseignante.
"Manque de motivation"
Selon elle, "il y a un manque de motivation des élèves", lié à "leurs conditions de vie pas toujours évidentes, la destruction tout autour d'eux, le souvenir des départs qui ont eu lieu précipitamment". Et certains entament le compte à rebours jusqu'aux examens avec appréhension. "On nous a rajouté six heures de cours pour rattraper le temps perdu. Ça a étéun peu du bourrage de crâne", explique ainsi Sevrin, un lycéen en terminale scientifique.
L'Union des parents d'élèves de Saint-Martin salue "une implication réelle des professeurs qui font des heures supplémentaires" mais "est-ce que cela sera suffisant ?" Elle s'inquiète aussi pour les candidats au bac professionnel, qui en raison d'ateliers très endommagés par l'ouragan, n'ont pu pour certains entamer l'apprentissage pratique qu'en février. "Le délai d'enseignement pratique est extrêmement court avant les épreuves", regrettent les parents d'élèves.
"Pas un bac au rabais"
La proviseure du lycée professionnel, Janine Hamlet, assure que "l'on emmène les élèves avec ce qu'il faut pour réussir. On ne veut pas un bac au rabais". "Beaucoup d'élèves ne sont pas prêts", rétorque Laurent Bayly, du syndicat Snes-FSU. "Les conséquences du cyclone n'ont pas été évaluées, ni sur le plan matériel, ni sur le plan psychologique".Pour lui, "les élèves n'ont pas eu accès à tous les moyens modernes d'enseignement. Aujourd'hui, ils ont beaucoup de mal à tout mémoriser". Il en veut pour preuve les épreuves du bac blanc, où "les élèves sont en échec, les copies sont vides, les moyennes sont faibles". "Le sentiment qui domine c'est l'inquiétude même si on s'attend à une correction bienveillante au baccalauréat", ajoute-t-il.