Un an après avoir été frappée par le Covid-19, à Creil, la famille Génipa, originaire des Antilles, se reconstruit. Le père, Stécy, a passé six semaines dans le coma. Aujourd'hui, il se remet lentement mais ne veut plus parler de cette plongée en enfer. Témoignage de son épouse, Diana.
« Il ne peut toujours pas courir. Il ne peut pas rester trop longtemps debout ou assis. Et il a encore des douleurs au niveau des jambes. » C’est Diana, la femme de Stécy Génipa qui nous parle à la place de son mari. Car pour lui, « évoquer ces souvenirs le replonge dans cette parenthèse traumatisante de sa vie qu’il veut oublier. D’autant plus que nous sommes en plein dans la période. C’est le 12 mars qu’il était plongé dans le coma ».
En mars 2020, au début de la crise sanitaire, Outre-mer la 1ère avait fait le récit de ce cauchemar vécu par la famille Génipa. Habitant dans les environs de Creil, un des premiers foyers épidémiques de l'Hexagone, les deux parents de la famille Génipa avaient été diagnostiqués positif au Covid-19 . Plongé dans un coma artificiel, le père, Stécy, était alors en réanimation à la Pitié Salpétrière à Paris.
Récit d'une plongée en enfer
2020, une année à oublier pour le couple. Au début du mois de mars, Stécy, 34 ans, contracte la covid. Très rapidement, sa situation se dégrade. De Pontoise, il est transféré en réanimation, à la Pitié-Salpétrière à Paris. Intubé, il est plongé dans un coma artificiel qui durera presque deux mois.
Suivi psychologique
Aujourd’hui, il poursuit ses consultations téléphoniques avec un psychologue. Début février, Stécy a repris son travail en mi-temps thérapeutique, à raison de deux ou trois jours par semaine. « Mais quand il rentre, il n’a qu’une idée en tête : se doucher et aller dormir » reprend Diana.
2020 nous a laissé un goût amer. Comme si nous avions appuyé sur la touche pause de la vie. Hormis la naissance de notre troisième enfant, Stécyane, en juillet, nous n’avons que de mauvais souvenirs. Notre projet d’aller aux Antilles, après 15 ans, est bien sûr tombé à l’eau.
Du soutien et des tracas
Le couple, qui habite, près de Creil dans l’Oise, retient néanmoins le soutien indéfectible de sa famille et l’empathie de ses employeurs. Mais aussi les tracas administratifs avec l'assurance pour le crédit de la maison mais aussi la sécurité sociale : « on a dû payer de notre poche, les séances de psy indispensables à sa reconstruction ». Diana est très croyante. Elle prend cette épreuve avec philosophie. "Cela nous rappelle la fragilité de la vie. Les petites choses comme respirer ne sont pas acquises pour toujours. Avant, j’étais très famille. Je le suis encore plus. Je savoure chaque seconde passée avec mon mari et mes enfants. »