Sécurité, immigration, éducation: que proposait le candidat Macron pour Mayotte avant de devenir président ? [ENCADRE]

Depuis quatre semaines, Mayotte connaît une grève générale contre l'insécurité. Il y a un an, le 26 mars 2017, pendant la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron était venu dans l'île et avait pris plusieurs engagements en matière de sécurité, d'immigration clandestine et d'éducation. 
C'était le 26 mars 2017, lors de la campagne présidentielle. Au cours d'une tournée électorale dans l'océan Indien, après être passé par La Réunion, Emmanuel Macron avait effectué une visite éclair de trois heures à Mayotte. Le temps de prononcer un discours à Dzaoudzi devant des sympathisants. Dans ce discours, le candidat Macron avait pris plusieurs engagements expliquant :

Le défi qui est le notre ici, c'est un défi immense. Le quinquennat que je veux porter sera aussi un quinquennat pour vous et un quinquennat pour Mayotte. Le statu quo pour Mayotte ne peut pas exister.

-Emmanuel Macron, discours de Daoudzi, 26 mars 2017 


La1ere.fr dresse le détail de ses promesses de campagne en matière d'immigration illégale, d'insécurité et d'éducation. 

Immigration : un pacte avec les Comores

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En matière d'immigration clandestine, le candidat Macron expliquait ceci :

Qui peut promettre qu'il n'y aura plus, demain, de Kwassa-kwassa ? Personne ! (...)

La sécurité de Mayotte passe par le développement des Comores. Aujourd’hui, ce sont vingt millions d’euros simplement qui sont donnés aux Comores dans le cadre de notre aide publique. Ce n’est pas suffisant, ça n’est pas sérieux. Et donc, oui, ce que je veux engager, c’est un grand pacte avec les Comores pour aider à leur développement, y investir, y engager l’Europe tout entière, mais en même temps, engager les Comores dans une politique de lutte contre l’immigration clandestine.

Parce que votre insécurité d’aujourd’hui, c’est notre honte, à la République tout entière. Et moi, j’ai honte qu’il y ait aujourd’hui des Anjouanais et des Comoriens qui arrivent ici et qui créent l’insécurité ou ajoutent de la misère à la misère.

- Emmanuel Macron, 26 mars 2017


 

Insécurité : un préfet délégué à la sécurité

Lors de son discours, le candidat Macron promettait davantage de policiers et de gendarmes à Mayotte, ainsi que la nomination d'un préfet délégué à la sécurité.
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Je lutterai activement par plus de forces de l’ordre, plus de moyens de police et de gendarmerie, contre l’immigration clandestine, pour le retour aux Comores ou ailleurs, face à tous les clandestins, et pour la sécurité de celles et ceux qui, aujourd’hui, vivent à Mayotte.

Et donc, au-delà des deux pelotons de gendarmerie, nous assurerons les moyens de vous protéger, de débloquer le port de Longoni et d’assurer la sécurité de toutes et tous. C’est une politique réaliste, pragmatique à laquelle je veux m’engager avec vous.

J’y mettrai les moyens, nous créerons un poste de préfet délégué à la sécurité et c’est l’engagement que je prends solennellement devant vous.

- Emmanuel Macron, 26 mars 2017

 

Education : "une école pour tout le monde"

En matière d'éducation, Emmanuel Macron promettait "une école pour tous" et "des classes réduites pour pouvoir former les élèves".
Emmanuel Macron à Mayotte, 26 mars 2017
Extrait de son discours :

Il n’y a pas d’avenir pour Mayotte s’il n’y a pas d’éducation, s’il n’y a pas de développement, s’il n’y a pas une place pour tous les enfants, ici, à Mayotte.

Alors oui, je vous le dis, il y a eu cent dix classes, durant le précédent quinquennat, qui ont été construites. Ce n’est pas suffisant. Et chaque mois, on devrait encore en créer davantage. On le sait, les besoins, ils sont entre cinq cents et mille classes nouvelles. Je les prendrai et c’est dans le cadre du plan d’investissement que j’ai décidé pour la République, que je veux le prendre pour Mayotte.

Parce qu’il n’est pas possible de construire ici la République avec vous si on n’éduque pas les enfants, s’il y a encore, comme aujourd’hui, des enfants qui viennent de loin pour n’avoir qu’une demi-journée de cours ou parfois des enfants qui n’ont même pas de journée de cours. Ça, c’est aussi notre indignité et je veux y mettre fin, je veux une école pour tout le monde, ici, à Mayotte avec un investissement digne de l’État.

Et c’est pour cela aussi, qu’au-delà de cet investissement, dans 50% de l’île, je veux des classes réduites pour pouvoir former des élèves dont parfois les parents ne parlent pas français. Je veux des classes qui aideront à éduquer, à apprendre les savoirs fondamentaux. C’est cela l’engagement que j’ai pris pour la République, c’est donc aussi celui que je veux prendre pour l'île. Douze élèves par classe, en CP et en CE1, pour éduquer nos enfants.

- Emmanuel Macron, 26 mars 2017


Le discours intégral

Retrouvez ci-dessous le discours en vidéo d'Emmanuel Macron, disponible sur sa page Facebook :
Le discours écrit est ici (extrait du site de campagne du candidat Macron) :