Septaine à l'arrivée en Outre-mer : à Paris, des voyageurs sereins, des voyagistes inquiets

Sept jours d'isolement sont désormais requis à l'arrivée aux Antilles, en Guyane, à La Réunion et Mayotte, suite à la hausse des cas de Covid-19 et la détection de variants. Un moindre mal pour les voyageurs originaires des Outre-mer, mais un coup au portefeuille des voyagistes de l'Hexagone.

C'est une nouvelle obligation pour les passagers des vols vers plusieurs territoires des Outre-mer : une septaine à l'arrivée à La Réunion, Mayotte, aux Antilles et en Guyane. La mesure intervient après un mois de décembre profitable au tourisme et inquiète les voyagistes. Ils craignent une nouvelle vague d'annulations de séjours. Désormais, leur travail comprend un bonne dose d'explications sur les dernières mesures sanitaires. 

"Pour le moment, pas d’annulation, juste de l’inquiétude."

"Mon rôle, c’est de les rassurer parce qu’il y a énormément d’informations et les clients se perdent là-dedans", explique Sybille Durand, directrice de l'agence Morand Voyages à Paris. Contrairement à la Nouvelle-Calédonie, l'isolement n'a pas lieu à l'hôtel, mais à domicile, dans les territoires désormais concernés par la septaine depuis lundi 18 janvier. "Si on va voir de la famille, on reste chez soi et on limite ses déplacements avec l’attestation sur l’honneur qu’on ne se déplacera pas."

Autre contrainte, les reports de voyage qui peuvent s'accumuler d'année en année. Laetitia de Laprade prend l'exemple d'un client qui a acheté un billet à destination des Antilles en 2019 : "il devait partir en 2020, il n'a pas pu partir à cause du confinement en mars-avril, il a reporté (...) Il veut partir en février 2021, il va peut-être reporter encore (...) Pour nous, c'est du triple travail", se désole la directrice de l'agence Voyages Antillais.

"C'est normal, il faut faire attention"

Les clients, eux, ne comptent pas renoncer à leur voyage, en tout cas à ce stade. Dans une agence spécialiste des destinations Antilles-Guyane, des originaires des Outre-mer sont venus se renseigner car ils souhaitent rentrer dans leurs territoires. Et ils acceptent bien volontiers la septaine à l'arrivée. "Je ne suis pas inquiète du tout. C'est normal, avec le virus il faut faire attention", explique une cliente qui part aux Antilles vendredi suite à un décès. Elle pourra s'isoler dans sa maison. 

Une jeune femme se présente pour acheter un billet pour la Martinique au d'avril : "une semaine de confinement à la maison, ce n'est pas dérangeant. Si ça devient plus long, si on doit rester confiné deux semaines, peut-être que je vais réduire mes vacances et ne pas partir." "J'ai prévu de partir le 1er mars", explique une autre cliente qui souhaite voyager vers la Martinique où elle sera hébergée chez sa petite soeur pendant sept jours. "Je ne suis pas du tout inquiète quand aux nouvelles dispositions qui ont été prises par le gouvernement."

La situation des voyagistes en Outre-mer semble plus difficile. Dans un article, Guadeloupe la 1ère évoque une "saison perdue" et des annulations qui se multiplient depuis l'annonce du renforcement des mesures sanitaires. Or, depuis le début de l’épidémie de Covid, la croisière est à l’arrêt. Les agences de voyage sont, pour certaines, au bord de la faillite, malgré les efforts fournis.

Regardez le reportage d'Outre-mer la 1ère :