Série de condamnations après l'accord entre la France et les Comores

Les accusations de "forfaiture" et de "bradage" se multiplient aux Comores après la signature lundi d'un accord de partenariat entre les Comores et la France, à l'occasion de la visite à l'Elysée du président comorien Azali Assoumani.
 
"Cet accord est une forfaiture, un bradage. On nous offre 150 millions d'euros pour céder Mayotte", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'Union de l'opposition, Ibrahim Abdourazak Razida. Pour lui, "aucun des projets annoncés ne verra le jour, ces fonds seront gérés par l'Agence française de développement après consentement des élus de Mayotte".      
    
"Le plus grave c'est que c'est la France qui va désormais surveiller nos côtes à partir d'Anjouan", affirme Ibrahim Abdourazak Razida. Mais le président comorien avait déclaré mercredi que son pays s'était engagé à mettre en place un plan de lutte contre le départ irrégulier d'embarcations comoriennes vers Mayotte. "Les gens qui partent (...) pour aller à Mayotte, je veux m'en charger, parce que je n'ai pas besoin qu'ils meurent en mer. C'est mon devoir d'assurer leur sécurité". 
 

"Haute trahison de la nation"    

Mayotte, la quatrième île de l'archipel des Comores, est devenue en 2012 le 101e département français, mais est toujours revendiquée par Moroni. Regroupant la dizaine de candidats qui contestent l'élection du président Azali en mars, le Conseil national de transition (CNT) parle d'un "accord qui remet en cause la souveraineté nationale des Comores dans ses frontières internationalement reconnues", selon un communiqué.
    

Le but recherché à travers ce rendez-vous à l'Elysée est d'espérer se donner une légitimité qu'il n'a pas pu avoir à travers les urnes (... ) Le prix à payer fut de renier la souveraineté des Comores sur Mayotte, ce qui est (...) une haute trahison de la nation
Ibrahim Abdourazak  Abdourazak

    
Le petit parti Umoja wa Komori (Unité des Comores) "dénonce avec fermeté" l'accord de Paris "négocié en secret (...), dans le seul but d'obtenir une visite officielle en France et une reconnaissance après une mascarade électorale que la majorité des Comoriens continue de refuser".
    
Candidat malheureux à la présidentielle, Me Said Larifou regrette que "le président Macron n'ait pas signé cet accord avec un président légitime, mais avec un putschiste. Ce document manque de légitimité car l'interlocuteur de Macron est rejeté par les siens".