A la fin du XIXe siècle, de nombreux Antillais sont venus s'installer à Colon au Panama pour participer à la construction du Canal. Attirés par des promesses d'Eldorado, ils ont très vite été confrontés à une autre réalité. Reportage chez leurs descendants.
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La promesse d'un travail, avec le chantier titanesque du Canal, a attiré de nombreux Antillais au Panama à la fin du XIXe siècle. La construction de ce canal maritime de 77 km de long a été l'un des projets d'ingénierie les plus difficiles jamais entrepris. Son influence sur le commerce maritime a été considérable, puisque les navires n’ont plus eu besoin de faire route par le cap Horn et le passage de Drake, à la pointe australe de l’Amérique du Sud. Un navire allant de New York à San Francisco par le canal parcourt 9.500 kilomètres, moins de la moitié des 22.500 kilomètres du voyage par le cap Horn.
Le sentiment d'abandon
Ce Canal était pour les Antillais l'espoir d'une vie meilleure. Malheureusement, ils ont très vite été confrontés à une autre réalité, plus cruelle, celle d'un pays pauvre où sévissaient les maladies et le racisme. Rejetés par les Américains qui construisaient le Canal et les Panaméens eux-mêmes, ils se sont sentis abandonnés et ont décidé de fonder une Fraternité, une association d'aide aux Antillais. Aujourd'hui, le siège de cette Fraternité est abandonné, mais l'association existe encore et poursuit ses activités avec la communauté antillaise du Panama, composée essentiellement de Martiniquais.
L'un des doyens de cette communauté, Clément Garnes, 97 ans, se souvient que sa mère évoquait souvent la Martinique : "on parlait beaucoup avec ma mère, c'était la seule façon de ne pas oublier la Martinique, et puis surtout on parlait beaucoup plus créole que français".
Leonardo Rey Sidnez, le président de la Fraternité se souvient lui aussi de cette époque.
Les Antillais du Panama sont sont restés très attachés à leurs racines. Ils se réunissent une fois par mois. L'occasion d'échanger entre eux et de partager des expériences, des souvenirs... Comme aujourd'hui avec Umberto Butcher. Originaire de Martinique, il a fait le déplacement de Panama City à Colon. Il raconte à la communauté son voyage récent en Martinique où il a retrouvé sa famille paternelle.
Beaucoup d'Antillais du Panama n'ont pas eu cette chance de pouvoir revenir un jour chez eux, en Martinique. Certains l'envisagent, d'autres ont renoncé, mais tous affichent leurs origines avec une profonde fierté.
Ce Canal était pour les Antillais l'espoir d'une vie meilleure. Malheureusement, ils ont très vite été confrontés à une autre réalité, plus cruelle, celle d'un pays pauvre où sévissaient les maladies et le racisme. Rejetés par les Américains qui construisaient le Canal et les Panaméens eux-mêmes, ils se sont sentis abandonnés et ont décidé de fonder une Fraternité, une association d'aide aux Antillais. Aujourd'hui, le siège de cette Fraternité est abandonné, mais l'association existe encore et poursuit ses activités avec la communauté antillaise du Panama, composée essentiellement de Martiniquais.
L'un des doyens de cette communauté, Clément Garnes, 97 ans, se souvient que sa mère évoquait souvent la Martinique : "on parlait beaucoup avec ma mère, c'était la seule façon de ne pas oublier la Martinique, et puis surtout on parlait beaucoup plus créole que français".
Leonardo Rey Sidnez, le président de la Fraternité se souvient lui aussi de cette époque.
"Il était interdit de parler créole, il était interdit de parler français à l'école et forcément les parents finissaient par dire à leurs enfants qu'il valait mieux parler espagnol.
Le rêve est devenu réalité
Les Antillais du Panama sont sont restés très attachés à leurs racines. Ils se réunissent une fois par mois. L'occasion d'échanger entre eux et de partager des expériences, des souvenirs... Comme aujourd'hui avec Umberto Butcher. Originaire de Martinique, il a fait le déplacement de Panama City à Colon. Il raconte à la communauté son voyage récent en Martinique où il a retrouvé sa famille paternelle.
"Le rêve est devenu réalité. J'ai rencontré mes cousins. J'ai passé du temps avec eux. Ils m'ont fait visité l'île. C'était magnifique.
Beaucoup d'Antillais du Panama n'ont pas eu cette chance de pouvoir revenir un jour chez eux, en Martinique. Certains l'envisagent, d'autres ont renoncé, mais tous affichent leurs origines avec une profonde fierté.