Site du surf aux JO-2024 : avec une tour des juges plus sobre, Teahupo'o confirmé par le gouvernement de Polynésie, le haut-commissariat et Paris 2024

Michel Bourez à Teahupo'o
Dans un communiqué très argumenté, le gouvernement polynésien, Paris 2024 et le haut-commissariat confirment l’organisation des épreuves de surf des Jeux Olympiques sur le site de Teahupo’o avec un nouveau projet de tour des juges plus sobre.

"À la suite des inquiétudes exprimées au sujet de l’installation d’une nouvelle tour des juges et de ses fondations pour l’organisation des épreuves de surf des Jeux Olympiques et des autres compétitions", le gouvernement polynésien, Paris 2024 et le haut-commissariat ont étudié ces dernières semaines tous les scénarios d’amélioration possibles du projet" précisent-ils dans un communiqué. 

Les trois parties ont donc décidé de construire en mer "une nouvelle tour plus sobre (NDLR que le projet initial), fortement revue et réduite en taille et en poids". Ce nouveau projet permet "en particulier de réduire la profondeur de forage des fondations et d’utiliser une barge avec un plus faible tirant d’eau pour les travaux".

Une tour plus sobre

La tour des juges envisagée dans le communiqué sera d'une superficie de 50 m2, elle pèsera "9 tonnes contre 14 tonnes initialement prévues". "24 à 30 personnes pourront y travailler contre 40 dans le projet d'origine". Pour la fourniture de la fibre et de l’électricité, une solution temporaire sera mise en place "en prévoyant le démontage du câble sublagonaire après les Jeux (le tracé initial de ce câble a été précisément étudié pour cheminer entre les massifs coralliens, sans générer d’impact)". "Le raccordement à l’eau potable et aux eaux usées" sera supprimé.

Les trois parties affirment aussi dans leur communiqué que "les mesures de contrôle du chantier par les autorités publiques compétentes en matière de respect de l’environnement, les bureaux d’études environnementaux et des représentants des associations" seront renforcées.

Le communiqué précise encore que grâce à l’allégement de la tour, "une nouvelle barge motorisée, plus petite, avec un faible tirant d’eau (20 cm), sera utilisée pour acheminer le matériel et garantir un cheminement facilité dans le lagon, sans risque de dégradation pour le corail". Les associations seront invitées très prochainement à venir vérifier ce cheminement lors d’un test in situ avec la nouvelle barge.

"Une zone avec peu de coraux"

En ce qui concerne les fondations de la tour des juges, le communiqué souligne qu'elles seront "implantées dans une zone avec peu de coraux" et insérées "dans les intervalles des plots existants". La tour sera donc située exactement au même endroit que l’ancienne. "Les nouveaux plots permettront au corail de se fixer et de se développer, comme c’est déjà le cas pour les fondations actuelles, et un programme de bouturage sera effectué pour accélérer ce phénomène".

Le gouvernement local, Paris 2024 et le haut-commissariat espèrent ainsi rassurer les surfeurs et militants écologistes qui s'opposaient au projet de tour des juges en aluminium en plein lagon. Ils craignaient que cette construction dégrade les fonds marins et nuise à la biodiversité du site. Le site mythique de Teahupo'o, censé accueillir dans moins de neuf mois les épreuves de surf des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août), est depuis des semaines au cœur de tensions entre le gouvernement polynésien, les organisateurs des JO et des riverains.

"Réunions publiques"

C'est pourquoi les trois parties annoncent également dans leur communiqué que "des réunions publiques mensuelles seront organisées à Teahupo’o à compter de janvier 2024 et qu'un bureau d’information Jeux Olympiques sera également ouvert à compter du mois de janvier 2024 avec des représentants du gouvernement polynésien, du Comité du Tourisme de Taiarapu-Ouest et de Paris 2024 pour informer et répondre aux questions des habitants et acteurs locaux".

Est-ce que toutes ces mesures détaillées et cette volonté de dialogue permettront de garantir l'organisation des épreuves de surf des Jeux Olympiques à Teahupoo ? C'est le vœu des trois parties, dont le président polynésien Moetai Brotherson qui avait pourtant pris les organisateurs des JO de court début novembre en envisageant de déplacer les épreuves sur un site moins renommé, mais plus facile d'accès. La balle est désormais dans le camp des riverains, surfeurs et militants écologistes opposés au projet initial.