La France insoumise (LFI) retire sa proposition de loi pour réintégrer les soignants non-vaccinés, indique le groupe dans un communiqué. Le Rassemblement national (RN) avait décidé de remettre le texte à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale lors de sa niche parlementaire, en janvier prochain. Si LFI n'avait pas retiré son texte, les discussions auraient repris là où elle s'était arrêtées le 24 novembre. Lors du premier examen du texte, la majorité présidentielle avait joué la montre en prolongeant les débats jusque tard dans la soirée. Le vote de la proposition de loi n'avait finalement pas eu lieu, par manque de temps.
La question des soignants suspendus concerne particulièrement les Outre-mer et notamment les Antilles et la Guyane, où la vaccination obligatoire contre le coronavirus avait rencontré de vives oppositions.
Nous condamnons fermement les mensonges visant à faire croire à un accord entre la France Insoumise et le Rassemblement National : il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais d'accord de notre groupe.
Le groupe LFI à l'Assemblée nationale
LFI va déposer une nouvelle proposition de loi
"Les soignants suspendus n’ont pas vocation à servir les coups de communication du Rassemblement national", explique le groupe LFI à l'Assemblée, qui précise qu'avec "plus de 300 amendements à examiner, il faudrait 15 heures de débat pour aller au bout du texte".
Mais la France insoumise envisage toujours de réintégrer les soignants suspendus. "Nous déposerons une nouvelle proposition de loi, co-signée avec les députés ultramarins de tous les groupes politiques qui le souhaitent et nous demandons à ce qu’elle soit inscrite dans les plus brefs délais à l’ordre du jour de la semaine de l’Assemblée nationale", précise le groupe LFI dans son communiqué.
Le RN dénonce le "sectarisme" des Insoumis
Du côté du RN, on dénonce une manœuvre politique de la part des Insoumis, qui font passer des "intérêts politiciens avant l’intérêt général". "Les soignants suspendus, en particulier ceux d’Outre-mer qui font cruellement défaut à nos compatriotes ultramarins, apprécieront le sectarisme de La France Insoumise", ajoute le groupe Rassemblement national dans un communiqué.
La France Insoumise préfère sacrifier les soignants en retirant son texte plutôt que de le voir discuté à l’occasion de la journée parlementaire réservée au groupe RN.
Groupe RN à l'Assemblée nationale
Au gouvernement, on temporise. Le ministre de la Santé a indiqué qu'il ne se prononcera sur la réintégration ou non des soignants non vaccinés que lorsqu'il aura reçu les avis de la Haute autorité de Santé et du Comité consultatif national d'éthique. L'argumentaire est le même du côté du président de la République, qui, fin novembre, considérait que la réintégration des soignants n'était "pas un choix politique" mais "une décision scientifique".