François Braun temporise. Lors d'un entretien ce dimanche au Grand jury RTL-LCI-Le Figaro, il était interrogé sur la réintégration ou non des personnels non vaccinés dans les hôpitaux afin de faire face à la pénurie de soignants.
"Le problème des soignants non vaccinés est à deux niveaux", a expliqué le ministre. "Il est d'abord à un niveau de sécurité sanitaire : accepte-t-on que des gens qui ne sont pas suffisamment protégés soient à proximité des gens les plus fragiles ?", s'est-il interrogé, rappelant qu'"on meurt encore du Covid en France tous les jours".
Et par ailleurs, "il y a un problème d'éthique", a-t-il ajouté, notamment par rapport aux soignants qui ont joué le jeu au plus fort de la crise Covid et qui ont "tenu la ligne".
Un millier d'infirmiers
Pour répondre à la question, "j'ai saisi la Haute autorité de Santé qui doit me donner un avis en début d'année sur les vaccins obligatoires d'une façon générale", et "j'ai saisi également le Comité consultatif national d'éthique qui me rendra aussi un avis" sur le sujet, a-t-il dit. "Je prendrai ma décision une fois que j'aurai ces deux avis".
Quant au nombre de soignants dont il s'agit, cela concerne "très peu de médecins" et "1.050 infirmiers, c'est le chiffre qui m'a été donné par le président de l'Ordre des infirmiers, sur 300.000" environ, a rappelé le ministre, estimant que leur réintégration ou non aurait peu d'incidence sur la problématique de la pénurie de soignants.
Le serpent de mer
Le sujet semble devenir un serpent de mer pour le ministre de la Santé qui avait pourtant déclaré en juillet dernier vouloir statuer "très rapidement" sur ce "sujet épineux", quelques jours après que la Haute autorité de Santé s'était (déjà) prononcée contre la réintégration des soignants refusant de se faire vacciner.
Cette question concerne les Antilles et la Guyane, et notamment la Guadeloupe, où des militants anti-vaccin ont envahi la zone d'arrivée de la Route du Rhum il y a trois jours. Une mobilisation avait par ailleurs eu lieu le 22 octobre dernier pour demander la réintégration des soignants suspendus car non vaccinés contre le Covid-19.