"Les données ne sont pas de nature à remettre en cause l'obligation vaccinale" des soignants, a tranché vendredi la Haute autorité de santé (HAS), dont l'avis est crucial en plein débat sur l'opportunité de permettre aux non-vaccinés de reprendre leur activité. Dans sa décision a été rendue publique ce vendredi 22 juillet, elle s'est dite "favorable au maintien de l'obligation de vaccination contre (le) Covid-19 des personnels exerçant dans les établissements de santé et médico-sociaux".
Une décision justifiée par "le contexte épidémique dynamique", "les incertitudes sur l'évolution de l'épidémie dans les prochains mois" et sur "l'efficacité d'un schéma vaccinal complet à réduire le risque d'être infecté et de transmettre la maladie".
Avis suivi par le gouvernement
François Braun a confirmé ce vendredi que le gouvernement suivrait l'avis des scientifiques et fermerait donc la porte, "à ce stade", à la réintégration des soignants non-vaccinés contre le Covid-19. Le ministère de la Santé avait saisi la HAS, alors que le projet de loi sur les mesures de veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre le Covid-19 était en discussion au Parlement. Jeudi 21 juillet, députés et sénateurs ont trouvé un accord sur un texte qui sera de nouveau voté lundi à l'Assemblée. Les parlementaires y avaient choisi de laisser le gouvernement se référer aux connaissances de la HAS sur la question de la réintégration des soignants non-vaccinés.
En début de semaine, l'Académie de médecine avait indiqué sa "ferme opposition" à la réintégration des soignants non-vaccinés. Le Conseil scientifique s'était lui déclaré "réservé", rappelant que la septième vague de l'épidémie restait "très présente".
Selon François Braun, environ "12 000 professionnels de santé" sont concernés en France, soit 0,4% de l'ensemble des professionnels de santé. En Guadeloupe, où la question de l'obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers avait provoqué une forte crise sociale à l'automne 2021, 1150 personnes ont été suspendues au mois de mai, sur les 17 500 professionnels de santé.