Sommet spécial climat à l'ONU : quel bilan pour la délégation guyanaise ?

La délégation guyanaise à l'ONU
Une délégation guyanaise était présente au sommet de l'ONU sur le climat à New York et à la réunion sur les forêts tropicales co-organisée par la France. L'occasion d'exposer les points de vue de la Guyane sur la scène internationale. Une expérience qui semble avoir satisfait la délégation.
 
Bilan globalement positif pour la délégation guyanaise venue à l'ONU pour le sommet sur le climat. L'invitation du chef de l'Etat a permis de nombreux rendez-vous. Des portes se sont ouvertes. Claude Suzanon, président du Parc Amazonien de Guyane ne cache pas sa satisfaction même s’il reste prudent sur les résultats.

Parfois on n’a pas même pas le temps de passer un message. Là, on a passé le message. Je pense que c’est bien qu’on ait pu être reçus, que l’on ait pu s’organiser sur des points, toute la délégation guyanaise. Et puis maintenant, les réponses prennent du temps… »

-Claude Suzanon


Protection de l’Amazonie 

La délégation est à l'unisson sur de nombreux thèmes, comme entre autres la préservation de l'environnement, des traditions, ou la lutte contre l'orpaillage clandestin. Mais chacun a ses priorités.

Le Grand Conseil Coutumier déplore que Paris ne ratifie pas la convention internationale sur les droits des peuples autochtones, et ne s'engage pas assez sur leur rôle en matière de préservation de la biodiversité. Et s’il apprécie que la France ait co-organisé la réunion sur les forêts tropicales, Sylvio Van Der Pijl, président du Grand Conseil Coutumier des Peuples Autochtones de Guyane ajoute un sérieux bémol.

C'est une bonne initiative, tout de même, hein, que de l'avoir organisée avec le Chili et la Colombie. Mais il y a une incohérence dans la vision quand même. Moi je dis ça parce qu'on ne peut pas d'un côté dire qu'on veut protéger la forêt amazonienne et être pour l'activité aurifère. Donc, il y a vraiment une incohérence que nous on ne partage pas".

-Sylvio Van Der Pijl


Développement économique

Du côté de la collectivité territoriale, en revanche, on refuse clairement d'opposer préservation de l'Amazonie et développement économique de la Guyane. Rodolphe Alexandre, président de la Collectivité Territoriale de Guyane réclame "un plan Marshall qui puisse accompagner le territoire dans son développement endogène".

Une fois qu'on aura fait ça, soit au niveau de l'ONU, soit au niveau du gouvernement, soit au niveau de l'Europe, qu'on cesse de nous regarder comme une image mythique, emblématique de l'environnement, sans nous donner les moyens ou la compensation de réaliser notre développement économique ».

-Rodolphe Alexandre


Plan Marshall ou autre, d'évidence la Guyane se cherche rapidement un avenir. Ce premier bain dans l'arène internationale, sera peut-être l'occasion d'élargir ses horizons.

Le récit de France Ô/La1ère à voir ci-dessous : 
©la1ere