En seulement onze matches avec l'Inter Milan, Marcus Thuram s'est fait un prénom en Italie où l'international français commence même à être comparé, avant le déplacement à Salzbourg en Ligue des champions mardi (18h45), aux buteurs les plus renommés, comme Zlatan Ibrahimovic.
En rejoignant en juillet la Serie A où son père Lilian a fait l'essentiel de sa carrière, à Parme (1996-2001) et à la Juventus (2001-06), l'aîné des frères Thuram savait qu'il allait être souvent comparé à son illustre paternel, double champion d'Italie avec la Juve (2002, 2003) et vainqueur de la Coupe de l'UEFA 1999 avec Parme. Mais il ne s'attendait sans doute pas à ce que son statut de "fils de" soit aussi rapidement oublié.
En trois mois, l'ancien attaquant de Mönchengladbach (Allemagne) a mis tout le monde d'accord. "Son impact sur le Championnat d'Italie est incroyable, il a tout, la technique, la qualité et les buts", a admiré après la démonstration de l'Inter face au Torino (3-0) Fabrizio Ravanelli, auteur de 41 buts en 111 matches sous le maillot de la Juve (1992-96).
Thuram, 26 ans, n'en est "qu'à" quatre, dont un pour l'ouverture du score contre le Torino samedi, mais il a également distillé sept passes décisives et son entente avec l'Argentin Lautaro Martinez fait des étincelles.
"Le bon choix"
Porté par le duo Thuram-Martinez (14 buts à eux deux en championnat), l'Inter est leader de son championnat avec les meilleures attaque et défense de Serie A, et occupe la 2e place du groupe D à égalité de points avec la Real Sociedad. "C'est un club qui me convient, j'ai fait le bon choix", a assuré récemment Thuram qui aurait repoussé des offres entre autres du PSG et de l'AC Milan pour porter le maillot "nerazzuro".
"Mon but, c'est de donner le meilleur de moi-même à chaque match et d'aider le mieux possible mes coéquipiers", a-t-il complété samedi.
L'Italie n'est pas vraiment un saut dans l'inconnu pour le vice-champion du monde 2022 : il est né à Parme et a conservé de son enfance passée en Italie une belle maîtrise de l'italien.
"Ses qualités, tout le monde les connaissait. On pouvait s'attendre à ce qu'en changeant de championnat et de pays, il ait besoin de temps pour s'adapter, mais ce n'est pas du tout le cas", a confirmé son entraîneur Simone Inzaghi, en conférence de presse lundi.
"Depuis son arrivée, il a été bon, il s'est bien intégré, ses coéquipiers ont fait en sorte qu'il se sente comme chez lui. Il doit continuer à travailler et à être concentré comme il le fait au quotidien", a-t-il poursuivi.
Mieux que Lukaku
Au jeu des comparaisons avec les précédents partenaires de Lautaro Martinez, Marcus Thuram qui a relégué sur le banc des remplaçants Alexis Sanchez, s'en sort encore très bien.
La saison dernière, Edin Dzeko et Romelu Lukaku, reparti depuis, fâché, à Chelsea qui l'a aussitôt prêté à l'AS Rome, prochain adversaire de l'Inter en championnat, en étaient après neuf journées à eux deux à quatre buts et trois passes décisives.
De l'avis de beaucoup, Thuram a encore une belle marge de progression. "Marcus me rappelle un peu Ibrahimovic, dans ses premières années à la Juve, il doit encore progresser dans son état d'esprit en match", a relevé Fabio Cannavaro, ancien coéquipier de Thuram père à Parme et à la Juve.
Pour le champion du monde 2006, les clubs italiens feraient bien de suivre l'autre Thuram, Khéphren, 22 ans et sous contrat avec Nice : "Il a encore plus la rage de vaincre", a-t-il comparé, encore et toujours.